Sainte Edme ou
saint Edmond Rich, fils d'Edouard Rich et de Mabille, naquit en Angleterre, dans la petite ville d'Abington, près de la Tamise, à environ deux
lieues d'Oxford.
Son père se retira du monde de bonne heure, et se fit
religieux à Everham ; sa mère, qui était d'une haute piété, continua l'éducation de ses nombreux
enfants. Edmond et Robert son
frère furent envoyés à
Paris, pour y faire leurs études. Mabille mit dans leur paquet deux
cilices, leur recommandant de les porter deux ou trois fois par semaine. Etant allé en Angleterre recevoir les derniers adieux d'une mère aussi sainte, Edmond revint à
Paris continuer ses études, enseigna les humanités et les mathématiques dans un des
collèges de cette ville, sans cesser de se livrer à tous les exercices de la piété ; il assistait toutes les nuits à matines, à St-Merry. Il fallut faire violence à son humilité pour lui conférer le grade de docteur. Les
prédications qu'il fit dans la capitale de la France produisaient le plus grand effet. On distingue parmi ceux qu'il convertit Guillaume Longuépée, comte de Salisbury, et Etienne qui devint depuis abbé de Clairvaux et fonda à
Paris le
collège des
Bernardins. Ayant quitté la France, il se retira à Oxford, et fut trésorier de l'
église de Salisbury ; il continua ses
prédications. Le pape, informé des succès de notre saint, le chargea de prêcher la
croisade.
Quelques années après, Grégoire IX, d'accord avec le clergé et le peuple de
Cantorbéry, l'appela, à son insu, sur le siège de cette ville. Edmond, surpris autant qu'affligé de cette nouvelle, fit tout ce qu'il put pour éviter une telle dignité ; il l'accepta enfin par obéissance et fut sacré le 02 avril 1254. Les vertus qu'il montra comme
archevêque ne le mirent point à l'abri des persécutions. Henry III, roi d'Angleterre, exigeant de ses sujets et des ecclésiastiques en particulier, des impôts exorbitants, pour réparer ses finances, laissait en outre vaquer les bénéfices, afin de s'en approprier les revenus. Grégoire IX envoya à notre saint une
bulle qui l'autorisait à pourvoir aux
évêchés et aux autres bénéfices, après six mois de vacance. Henry III fit révoquer cette
bulle ; le pape pourvut lui-même aux bénéfices et nomma jusqu'à 300 Italiens. Edmond, ne voulant point tolérer de semblables abus, vint secrètement en France ; il fut très bien accueilli à la cour de
saint Louis, qui reçut, avec sa famille, la bénédiction du saint
prélat. Edmond se retira à l'
abbaye de
Pontigny, et alla, pour changer d'
air, et à cause de sa mauvaise santé, au
couvent de Soissy, près de
Provins, où il mourut le 16 novembre 1242.
Son corps fut transféré à
Pontigny, qui a été appelé depuis St-Edme ou St-Edmond de
Pontigny. On a de ce saint plusieurs ouvrages : un livre des
Constitutions,
divisées en 36 canons, dont la meilleure édition est celle que Wilkins
a donnée dans sa collections des
Conciles d'Angleterre
et d'Irlande ; le
Speculæ Ecclesiæ
(
Miroir de l'Eglise), imprimé dans
le tome 3 de la
Bibliothèque des Pères
; plusieurs manuscrits contenant des prières, des dissertations sur les
sept péchés, sur le
décalogue, sur les sept sacrements.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 12 - Page 236)