Biographie universelle ancienne et moderne Saint Félix II ou III, élu pape le 02 mars 483, successeur de saint Simplice, était
Romain de naissance et de famille sénatoriale. Admis dans le clergé de Rome, il paraît qu'un mérite éminent lui concilia tous les vux et tous les suffrages pour être élevé au trône
pontifical. Il s'occupa avec autant de zèle que son prédécesseur, du rétablissement de la foi orthodoxe dans les
Eglises d'Orient. L'
évêque d'
Alexandrie, Jean Talaïa, était venu se réfugier à Rome, auprès de Simplice, après avoir été chassé violemment de son siège par l'empereur Zénon, qui s'était laissé séduire par
Acace,
évêque de Constantinople. On avait nommé à la place de Talaïa Pierre Monge, homme décrié pour ses hérésies et d'autres crimes. Félix assembla un
concile des
évêques d'Italie, où Pierre Monge fut condamné et déposé. Pour faire exécuter ce décret par
Acace, le pape envoya trois
légats à Constantinople (Vital,
Misène et Félix) ; mais
Acace trouva le moyen de les séduire ou de les intimider, et le pape fut obligé de faire le procès à ses
légats, qui en effet furent déposés de l'
épiscopat.
Acace, auteur de leur chute, fut déclaré hérétique et fauteur de l'hérésie. Celui-ci ne tint aucun compte des censures lancées contre lui, et maltraita tous ceux qu'on envoya pour les exécuter, les fit périr en prison ou en exil, en.sorte que l'EgIise les honore comme
martyrs, le 08
février.
Acace fit aussi rayer le nom de Félix de son dyptique, et chassa de leurs sièges tous les
évêques qui
refusèrent de se ranger de son parti. Il mourut excommunié du Saint-Siège, et eut pour successeur Flavitas, qui, par une double imposture, tâcha de se maintenir dans sa place. Il écrivit au pape pour lui demander sa communion
; il écrivit en même temps à Pierre Monge qu'il était
de la sienne ; mais cette intrigue fut dévoilée, et il ne posséda
que quatre mois le siège de Constantinople. Euphrème, qui lui succéda, rétablit dans les dytiques le nom de Félix ; mais comme il ne voulut point effacer ceux d'
Acace et de Flavitas, que le pape regardait comme hérétiques, il n'obtint point la communion avec Rome. Félix travailla aussi à rétablir la pureté de la foi dans l'
Eglise d'Afrique, troublée longtemps par l'
arianisme. Les
prêtres et les
laïques qui s'étaient fait
rebaptiser pendant la persécution pour avoir la paix, demandaient d'être reçus à pénitence. Un
concile de Rome ordonna que les
évêques et les
prêtres perdraient leurs degrés, et demeureraient trois ans dans la communion
laïque, et que les séculiers resteraient pendant le même espace de temps au rang des pénitents. Le pape laissa aux
évêques d'Afrique le soin d'exécuter ce décret, avec la faculté de le modifier suivant les circonstances.
Félix III mourut vers le mois de
février 492, après un
pontificat de neuf ans, avec une réputation de vertu qui l'a fait mettre au rang des saints. Il eut pour successeur saint Gélase premier du nom.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 13 - Pages 499-500)