Saint Claude est l'un des plus
illustres prélats qui aient gouverné l'
Eglise de
Besançon ; mais la chronologie des
évêques de cette ville est si obscure, qu'on ne peut
fixer d'une manière certaine l'ordre dans lequel
saint Claude en a occupé le siège. Il fut le 25ème
évêque de besançon, suivant Chifflet, et le 29ème suivant Dunod. Il descendait d'une des familles les plus anciennes de la haute
Bourgogne, et il vivait vers le milieu du VIIème siècle. Ayant embrassé la vie
religieuse, il se retira dans une célèbre
abbaye du mont Jura, connue sous le nom de Saint-Oyan, son fondateur. Sa piété et sa douceur le firent chérir de ses confrères,qui le choisirent pour succéder à l'abbé Injuriosus. Il maintint la paix et la tranquillité entre ses
religieux, leur prescrivit des règles de conduite, et tâcha de leur
inspirer le
goût des bonnes études, alors négligées de toute l'
Europe. Nommé
évêque de
Besançon, ce ne fut qu'à regret qu'il consentit à quitter sa solitude ; mais enfin, forcé de se rendre aux vux du clergé et du peuple, il montra beaucoup de sagesse et de fermeté dans son administration ; il fit de nouveaux règlements, rétablit l'ancienne discipline, et fit fleurir partout les lettres et les vertus des premiers temps du christianisme. Au bout de quelques années, il se démit de l'
épiscopat et retourna dans son
abbaye, où il mourut dans un âge fort avancé, vers 697.
Son corps, retrouvé dans le
XIIIème siècle,
encore intact, fut exposé à la vénération des fidèles.
Le concours des
pèlerins était si grand, qu'il se forma bientôt dans les environs de l'
abbaye une petite ville qui en prit le nom de
Saint-Claude. Le
pape Benoît XIV sécularisa les moines de cette
abbaye en 1742, et y érigea un
évêché qui a été supprimé par le
concordat. Le
corps de
saint Claude a été brûlé en 1794. Nous avons plusieurs vies de ce
prélat. Le
jésuite Pierre-François Chifflet a fait imprimer ses
Illustrationes San-Claudianae dans le recueil de
Bollandus, sous la date du 06
juin. Boguet a aussi écrit sa vie, imprimée à
Lyon, 1609,
in-12. D.
François Coquelin en a publié une autre, d'abord en latin, et ensuite en italien, Rome, 1652, in-4° et in-8°. (Voyez aussi les
Vies des saints, de Baillet, au mois de
juin.)
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 8 - Pages 356-357)