Après avoir tenté de faire revivre en Pythagore le plus grand des initiés de la Grèce et à travers lui le fond primordial et universel de la vérité religieuse et philosophique, nous pourrions nous dispenser de parler de Platon qui n'a fait que donner à cette vérité une forme plus fantaisiste et plus populaire. Mais voici la raison qui nous arrêtera un moment devant la noble figure du philosophe athénien.
Oui, il y a une doctrine mère et synthèse des religions et des philosophies. Elle se développe et s'approfondit dans le cours des âges ; mais le fond et le centre en restent les mêmes. Nous en avons retrouvé les grandes lignes. Cela suffit-il ? Non ; il faut encore montrer la raison providentielle de ses formes diverses, selon les races et les âges. Il faut rétablir la chaîne des grands initiés qui furent les véritables initiateurs de l'humanité. Alors, la force de chacun d'eux se multipliera par celle de tous les autres et l'unité de la vérité apparaîtra dans la diversité même de son expression. Comme toute chose, la Grèce a eu son aurore, son plein soleil et son déclin. C'est la loi des jours, des hommes, des peuples, des terres et des cieux. Orphée est l'initié de l'aurore, Pythagore celui du grand jour, Platon celui du couchant de l'Hellénie, couchant de pourpre ardente qui devient le rose d'une aurore nouvelle, celle de l'humanité. Platon suit Pythagore, comme dans les mystères d'Eleusis le porte-flambeau suivait le grand hiérophante. Avec lui, nous allons pénétrer encore une fois et par un chemin nouveau à travers les avenues du sanctuaire jusqu'au cur du temple, à la contemplation du grand arcane.