Biographie universelle ancienne et moderne
Socrate, fils de Sophronisque, Athénien, naquit le sixième du mois Thargelion (à peu près à la mi-mai) de l'an 470 avant notre ère (
olympiade 77, 4)
(1). Objet de l'estime des plus
illustres de ses contemporains, de l'admiration de tous les siècles qui ont suivi le sien, il semblerait que la vie et la doctrine d'un si grand homme devraient être connues en détail et avec une entière certitude. Cette supposition acquiert un nouveau degré de vraisemblance, si l'on considère que ce philosophe, dont le nom est devenu synonyme de modèle de sagesse et de vertu, a été pendant de longues années exposé sans cesse aux regards de ses concitoyens, à l'observation de ses nombreux
ennemis, et à l'examen d'un public curieux et frondeur. Cependant le doute et une obscurité peut-être à jamais impénétrable couvrent d'abord sa
jeunesse, puis plusieurs circonstances de sa vie, enfin quelques traits de son caractère, et divers points de sa doctrine. Cette incertitude provient sans doute des
jugements et des récits contradictoires qu'on trouve sur son compte dans les auteurs les plus estimés. Heureusement elle est en partie dissipée depuis que les savantes recherches de Luzac ont jeté un nouveau
jour sur l'origine des imputations les plus injurieuses à la mémoire de
Socrate, et sur les principales causes du dissentiment grave qui règne entre ses biographes, relativement à ses murs et à son caractère
(2). Confrontant les traditions avec les témoignages authentiques et avec les faits avérés, ce savant est remonté jusqu'à l'origine des calomnies accueillies par quelques écrivains de l'antiquité, jusqu'à la haine qu'Aristoxène,
disciple d'Aristote, avait héritée de son père
(3) contre le fils de Sophronisque, et qui ne fut que trop secondée par l'ancienne école péripatéticienne, peut-être par son fondateur
(4) lui-même, mais surtout par la secte des
épicuriens (5), et plus tard, dans des
vues de piété mal inspirée, par quelques Pères de l'
Eglise (6).
Mais ce qui embarrasse, c'est la différence absolue des
couleurs qu'ont employées pour peindre
Socrate les deux témoins les plus
illustres de sa conduite. L'opinion générale a constamment placé en première ligne pour la
fidélité Xénophon, si riche de son propre fonds et d'un
esprit si indépendant. Platon, au contraire, a toujours été envisagé comme ayant mêlé ses idées à celles de son maître. Mais Xénophon, entièrement pratique et peu capable de suivre de hautes spéculations ou d'apercevoir les premiers principes et les dernières conséquences d'une croyance ou d'une maxime
(7), n'a-t-il pas réduit
Socrate à sa taille, et d'autre part, le
Socrate idéalisé de Platon n'offrirait-il pas quelques traits réels, mal saisis ou négligés par son émule, quoique visibles pour des yeux plus pénétrants ? Voilà des questions insolubles aujourd'hui. Lorsqu'on a voulu les éclaircir et prescrire des règles, d'après lesquelles les deux biographes de
Socrate seraient interrogés et écoutés tour à tour
(8), on a entrepris de soumettre à des procédés méthodiques ce qui est du domaine du tact et d'aperçus trop délicats pour être soumis a des règles précises. Il n'y a plus lieu non plus de s'arrêter à une ancienne tradition, d'après laquelle, jaloux l'un de l'autre, Platon et Xénophon se seraient combattus réciproquement, quoique d'une manière indirecte, depuis que Boeckh a montré sur quels légers fondements cette tradition était appuyée
(9).
L'
ignorance où nous sommes sur les véritables auteurs des dialogues attribués à quelques
disciples de
Socrate, à Eschine, Cébès et Simon le cordonnier, n'est d'aucune importance pour l'exposition de sa doctrine. Les lettres publiées sous le nom de
Socrate (10), par
Léon Allatius, offriraient beaucoup plus
d'intérêt ; mais leur style ampoulé et sophistiqué, les
anachronismes et les contradictions dont elles fourmillent, le témoignage
positif de Cicéron
(11), et le silence observé
à leur égard jusqu'au
rhéteur Libanius
(12),
ne permettent pas de croire à leur authenticité
(13).
C'est donc aux deux plus célèbres
disciples de
Socrate, et principalement
au
scrupuleux Xénophon
(14), qu'il faut avoir recours
pour s'instruire des circonstances de sa vie, apprécier son caractère
et se former une juste idée de la philosophie du plus sage des Athéniens.
Toutefois, on peut dire que si Xénophon reproduit avec le plus de fidélíté le sujet des entretiens de
Socrate, Platon, de son côté, fait le mieux connaître sa méthode : l'un nous donne le plus purement la matière qui en constitua le fond ; l'autre nous
initie dans tous les secrets de l'art qui la fit valoir, et déploie à nos yeux toutes les grâces de la forme qu'elle prit dans l'ironie et l'induction de leur maître. Beaucoup d'auteurs du premier ordre, tels que Cicéron,
Quintilien, Sénèque, Sextus Empiricus,
Plutarque, ont fait une mention fréquente de
Socrate, et nous ont conservé des traditions précieuses qui ne se trouvent pas dans les écrits de ses
disciples et qui méritent attention,
lorsqu'elles ne sont pas en opposition avec les faits avérés de l'
histoire contemporaine. Quant à Diogène de
Laërte et Athénée, les anecdotes qu'ils racontent doivent être examinées avec d'autant plus de défiance, que ces compilateurs en ont puisé la plupart dans les livres des
ennemis de l'école socratique, surtout dans ceux d'Aristoxène de Tarente
(15), qui a osé imputer à l'homme qu'íl avouait cependant avoir été un bon citoyen,
ignorance, murs grossières, résistance aux volontés de son père, enfin les vices les plus honteux.
ucun des grands hommes qui ont imprimé une nouvelle direction à l'
esprit humain, n'excite une plus légitime curiosité que
Socrate. Comment se fait-il que le fils d'un médiocre sculpteur, sans fortune et sans crédit, se sente appelé à consacrer tous les moments de son existence au pénible soin de détruire les erreurs nuisibles à la moralité qui régnaient dans sa patrie, et à chercher dans les places publiques, aux promenades, dans tous les lieux où il pouvait nouer conversation avec un homme bon ou méchant,
ignorant ou instruit,
puissant ou obscur, à l'éclairer sur ses vrais intérêts,
à le délivrer de ses préjugés et de passions funestes,
à le conduire à la vertu par la vérité, lui-même
négligeant ses propres affaires, bravant les dures privations, les inimitiés dangereuses et les insultes auxquelles sa mission spontanée l'exposait, sans avoir en perspective ni gloire, ni jouissance, ni certitude de succès, avec une persévérance que rien ne put lasser, avec un calme qu'il conserva jusqu'à ses derniers moments
(16) ? Nous ne voudrions pas, avec Barthélemy
(17) et le spirituel Haman
(18), attribuer trop d'importance aux professions qu'exercèrent les parents de
Socrate, et dire que ces belles proportions, ces formes élégantes que le marbre reçoit du ciseau, lui donnèrent la première idée de la perfection, et le conduisirent à la persuasion qu'il devait régner dans l'univers une
harmonie générale entre ses parties, et dans l'homme un rapport exact entre ses actions et ses devoirs : que d'une part les procédés de l'art statuaire, élevant un bloc de marbre à la dignité de la figure humaine, en détachant successivement les parties qui semblent la cacher : d'autre part les travaux du métier de sage-femme, qui était celui de Phénarète, mère de
Socrate, transportés dans l'ordre intellectuel par un
esprit réfléchi et fécond en rapprochements ingénieux, l'avaient conduit à envisager l'homme, non seulement comme susceptible d'être débarrassé d'entraves et secondé dans les efforts d'accouchement que fait son intelligence, mais comme naturellement condamné à la nullité la plus abjecte, et aux difformités morales les plus déplorables, s'il n'était dégrossi et secouru par une main habile et amie. Mieux vaut se borner, avec Carus
(19), à dire que les occupations des parents de
Socrate lui donnèrent cet attrait pour la beauté physique, et cette prédilection pour les jeunes gens d'un extérieur gracieux qui le portèrent dans tout le cours de sa vie à leur consacrer de préférence les soins d'une surveillance inquiète, éclairée et paternelle. Ce qui est plus certain encore, c'est l'heureuse
influence que dut avoir sur les habitudes de
Socrate la vie frugale et laborieuse
(20) qu'il mena dans l'
atelier de son père.
Pausanias et Diogène rapportent qu'on montrait de leur temps à la citadelle d'Athènes, comme ouvrage de
Socrate, les statues voilées des
Grâces ; le premier prétend les avoir
vues à la porte de l'Acropolis ; le
scoliaste d'Aristophane leur assigne une place encore plus honorable derrière la
Minerve de Phidias. Quel que soit le degré de créance que mérite cette tradition, toujours est-il que
Socrate ne partagea que par obéissance les travaux de son père
(21), et qu'il profita volontiers des conseils et des secours de Criton, riche Athénien, qui le décida à quitter la carrière d'artiste et à se vouer aux sciences
(22). Quelles facultés et quelles
dispositions apporta-t-il à l'étude des sciences ? Un sens moral, délicat et vigilant, des habitudes de tempérance et d'application qui le rendaient maître de ses passions et capable d'une attention constamment dirigée sur leur mouvement comme sur tous ceux de son
âme ; l'
esprit d'observation et l'art de se replier sur lui-même, l'un et l'autre appliqués de préférence aux manifestations de la conscience et aux révélations des mobiles secrets de la volonté, en lui comme chez les autres ; une déférence illimitée pour la voix intérieure qu'il appelait son génie, et qui est incontestablement l'élément principal de la réponse à la question élevée sur les raisons déterminantes de sa sublime entreprise.
On formerait une petite bibliothèque,
en réunissant les dissertations anciennes et modernes qui ont été
composées sur ce singulier gardien de
Socrate (23). Tandis que les uns y ont vu un démon, un bon
ange, un
agent surhumain, ou un artifice qui devait l'aider à exécuter une grande réforme politique
(24), le plus grand nombre ont pensé que
Socrate s'était plu à donner ce nom à un tact naturel, exquis et rapide dans ses aperçus, cultivé par une longue expérience. Mais il est évident qu'il l'a pris lui-même pour un guide réel, distinct de son sens intime et organe d'une divinité tutélaire. Les expressions dont il se servait quand il en parlait, sa véracité sans tache, le prix qu'il a payé cette croyance, puisqu'elle fut un des principaux chefs d'accusation qui motivèrent sa condamnation à mort, la persuasion de ses
disciples, ne nous permettent pas de supposer le contraire. Si nous comparons les récits qu'ils nous ont laissés là-dessus avec toute la vie de leur maître ; si nous considérons qu'il affirma avoir reçu les salutaires inspirations de son génie dès son enfance, et qu'une tradition conservée par
Plutarque (25), représente Sophronisque, comme averti par un oracle « de ne point contrarier les libres déterminations de son jeune fils, et de l'abandonner à son moniteur inné, préférable à mille précepteurs » ; nous serons conduits à une explication de ce fait psychologique, aussi naturelle qu'intéressant par le
jour qu'elle jette sur le caractère et l'ensemble des actions de
Socrate. Heureusement que l'imagination de
Socrate était contenue par un
jugement sain et gouvernée par une raison
forte.
On formerait une petite bibliothèque,
en réunissant les dissertations anciennes et modernes qui ont été
composées sur ce singulier gardien de
Socrate (23).
Tandis que les uns y ont vu un démon, un bon
ange, un
agent surhumain,
ou un artifice qui devait l'aider à exécuter une grande réforme
politique
(24), le plus grand nombre ont pensé que
Socrate s'était plu à donner ce nom à un tact naturel, exquis
et rapide dans ses aperçus, cultivé par une longue expérience.
Mais il est évident qu'il l'a pris lui-même pour un guide réel,
distinct de son sens intime et organe d'une divinité tutélaire.
Les expressions dont il se servait quand il en parlait, sa véracité
sans tache, le prix qu'il a payé cette croyance, puisqu'elle fut un des
principaux chefs d'accusation qui motivèrent sa condamnation à mort,
la persuasion de ses
disciples, ne nous permettent pas de supposer le contraire.
Si nous comparons les récits qu'ils nous ont laissés là-dessus
avec toute la vie de leur maître ; si nous considérons qu'il affirma
avoir reçu les salutaires inspirations de son génie dès son
enfance, et qu'une tradition conservée par
Plutarque (25),
représente Sophronisque, comme averti par un oracle « de ne point
contrarier les libres déterminations de son jeune fils, et de l'abandonner
à son moniteur inné, préférable à mille précepteurs
» ; nous serons conduits à une explication de ce fait psychologique,
aussi naturelle qu'intéressant par le
jour qu'elle jette sur le caractère
et l'ensemble des actions de
Socrate. Heureusement que l'imagination de
Socrate
était contenue par un
jugement sain et gouvernée par une raison
forte. La belle proportion qui régnait entre ses facultés intellectuelles
et le concours harmonique de leurs opérations ne furent jamais troublés
par cette croyance qui rapportait à une cause surnaturelle l'intervention
énergique de son sens moral personnifié et transformé en
moniteur divin. Sans altérer la pureté des intentions du sage, elle
ne fit que donner plus de
force à ses résolutions généreuses
et plus d'autorité à la voix qui promulguait les lois morales au
dedans de lui.
Les divers points de
vue où l'on s'est plu à se placer en tâchant de s'expliquer le génie de
Socrate, ont détourné l'attention de l'
influence aussi importante que salutaire que cette déification de son instinct moral exerça sur sa tournure d'
esprit, sur ses opinions et sur toute sa destinée. Au lieu de voir avec ses contemporains les traces de la présence des
dieux et la révélation de leur volonté dans le vol des
oiseaux, les entrailles des victimes, en général dans les choses hors de l'homme, il s'habitua à regarder le for intérieur comme le
sanctuaire de la divinité et l'organe de Ses oracles. On lui ferait tort de penser qu'il s'attribuait la faveur de ces inspirations divines, comme une prérogative qui lui appartint exclusivement. Cependant l'auteur de l'
Anarchasis a l'
air de l'en accuser (t. 5, p. 424), bien qu'il rapporte lui-même le témoignage de Simmias (p. 423), d'après lequel son maître, persuadé que les
dieux ne se rendent pas visibles aux mortels, rejetait tous les récits d'apparitions, mais écoutait et interrogeait avec l'intérêt le plus vif ceux qui s'imaginaient entendre au dedans d'eux-mêmes les accents d'une voix divine
(26). C'est donc l'homme en général qu'il croyait doué de ce glorieux privilège et susceptible d'être enseigné d'en haut.
Son expérience individuelle rehaussa l'espèce tout entière dans son estime ; la nature humaine grandit à ses yeux, et par une double conséquence, également décisive pour la direction de ses pensées et le choix de ses entretiens, d'une part, son penchant pour les méditations morales dut s'accroître et augmenter de plus en plus son éloignement pour les vaines spéculations de ses devanciers sur la naissance et la structure de l'univers ; d'autre part, son mépris pour les maximes funestes des sophistes s'exalta jusqu'au sentiment d'une mission divine qui lui commandait de les décréditer dans l'
esprit de ses
compatriotes. Plus il voyait l'homme s'élever en dignité par un commerce intime avec des êtres supérieurs, plus il éprouvait de dégoût pour les doctrines futiles et dégradantes de ces corrupteurs de la
jeunesse. Comme déjà dans un âge où la simplicité et la pureté du cur sont encore intactes, il se crut placé sous une
influence particulière et immédiate de la Divinité, sa sévérité envers lui-même, son attention aux moindres mouvements de son
âme en devinrent plus exigeantes et plus soutenues ; le sentiment moral se confondit avec le sentiment
religieux ; et leur action réunie fit naître de bonne heure et fortifia de plus en plus en lui la résolution de se rendre agréable à à Divinité par une conduite irréprochable, et d'associer ses semblables à ses efforts de perfectionnement, ainsi qu'à la félicité qui en est le
fruit. On conçoit dès lors comment il se fit que l'inscription sur le temple de
Delphes :
Connais-toi toi-même, lui présenta un sens si profond et fit tant d'impression sur lui. On est aussi moins étonné de le voir arriver à la conviction qu'il est destiné par la Divinité à opérer la réforme morale de ses concitoyens, et rester fidèle à cette vocation suhlime, au prix de tous les agréments de la vie et de la vie elle-même. Enfin, on s'explique pourquoi l'avidité de connaître, qui de son aveu le jeta dans l'examen de tous les systèmes de philosophie, ne le détourna point de son but, l'étude de l'homme ; pourquoi il ne cessa d'envisager cette étude comme le seul objet digne des méditations de l'homme, et pourquoi son attention, incessamment dirigée vers l'amélioration morale de ses
compatriotes, se mesura pour chaque genre de connaissances, sur le degré de son aptitude à servir cette grande fin.
__________________________________________________________________________________________________
(1) C'est le calcul de Meiners,
Histoire des sciences en Grèce, vol. 2, p. 347, qui suit Charpentier, dans sa
Vie de Socrate (Amsterdam, l699). D'autres avancent ou reculent de deux ans les époques de la naissance et de la mort de
Socrate. Notre opinion est appuyée sur les marbres de Paros. Voyez
Marmara Oxon., p. 172 et, édit. de Prideaux, 1676, in-fol.
(2) Joannis Luzac de Digamia Socratis diss., Leyde, 1809, 1 vol. in-4° de 318 pages.
(3) Ibid., pp. 85-118.
(4) Ibid., p. 244-271.
(5) Ibid., pp. 112 et suiv.
(6) Surtout saint Cyrille d'
Alexandrie et Théodoret. Les Pères antérieurs à Julien, tels que saint Justin
martyr, Athénagore,
Théophile d'Antioche, Origène, Clément d'
Alexandrie, ont fait une honorable mention de
Socrate. Ce n'est que depuis cet empereur que les défenseurs du christianisme se sont crus, par représailles, autorisés à répéter les calomnies de Jérôme de
Rhodes, d'Aristoxène, de Satyrus et de Porphyre.
(7) Tennemann,
Histoire de la philosophie, vol. 2. p. 63 (allemand). Fr.-A. Carus,
Histoire de la philosophie, dans ses
uvres posthumes, t. 2,p p. 516 et suiv., Leipsick, 1809 (en allemand).
(8) L'auteur de cet article a fait un essai de ce genre dans un écrit imprimé en 1786 ; depuis il a reconnu, soit l'insuffisance, soit la stérilité des principes qu'il y a posés et développés, en adoptant le point de
vue de Meiners (Voyez pp. 14-32 de cet opuscule, intitulé
De philosophia Socratis).
(9) De simultate que Platoni cum Xenophonia intercessisse fertur. Berlin, 1811, in-4°. Voyez toutefois Lusne, 1. c.. pp. 106-107.
(10) Socratis Epistolæ, gr. et lat.,
Paris, 1637, in-4°.
Godefroy Olearius
publia deux nouvelles lettres dans
Exercitatio as L. Allatii de script. Socr. dialogum, Leipsick, 1696, in-4°, nouvelle édition, c. a. var. de J.-C. Orelli, dans le premier volume de
Collect. epist. Græcerum, Leipsick, 1816, in-8° ;
Coll. ejusdem Memnon., ibid., 1816, auquel d'Orelli a
ajouté une
Epistola crit. in epist. Socrat.
(11) Socrates nullam litteral reliquit, Cic. de Orat., pp. 3-60.
(12) Voyez
Meinersii judicium de quorumdam Secreticorum reliquiis, dans le recueil des mémoires de l'académie de Gttingue, vol. 6, 1780, in-4°, pp. 45-58. Avant lui, le plus grand des critiques, Richard Bentley, avait porté le même
jugement,
Dissert de Socr. epist., pp. 61-79, Groningue, 1777, in-4°.
(13) Le passage de Libanius même ne prouve pas qu'il ait vu des lettres de
Socrate, et encore moins qu'il les ait crues authentiques, comme Bentley l'a fort bien montré. (ibid., p. 63).
(14) L'apologie de
Socrate, dans sa forme actuelle, et les fragments de lettres qu'on trouve dans ses
uvres ne sont probablement pas de lui. Cette opinion de Valkenaer, quoique combattue par Heinze et weiske, est généralement
adoptée de nos
jours.
(15) L'auteur de cet article avait, longtemps avant l'impression des excellents traités de Luzac (
De Socrate sive et
De Digamia), fait remarquer qu'Aristoxène était fils d'un nommé Spintharus de Tarente,
ennemi personnel de
Socrate (l. c., p. 49), et il a indiqué
quelques-uns des motifs qui expliquent l'acharnement que ce célèbre
disciple d'Aristote mit à dénigrer le maître de Platon.
(16) Aucun écrivain n'a mieux, et avec plus de concision, présenté le tableau de l'héroïque persévérance de
Socrate dans sa
magnanime résolution que ne l'a fait
Plutarque. Voyez son
Traité du génie de Socrate, chap. 2. p. 344 du tome 3 des
uvres
morales, édition de Wyttenbach, Oxford, 1797, in-8°.
(17) Anacharsis, t. 5, chap. 67, p. 401.
(18) Voyez
Sokratische Denkwürdigkeiten, dans le 2ème volume des
uvres de Haman (Berlin, 1821), pp. 21-26.
(19) Histoire de la psychologie, p. 232, Leipsick, 1808.
(20) Xenoph. Memor., lib. 2, cap I, p. 10.
(21) Timon, cité par Diogène, lib. 2, par. 19, l'appelle , un tailleur ou polisseur de pierre.
(22) Il n'y a pas de motif pour révoquer en doute ce fait rapporté par Diogène, sur la foi de Démétrius de Byzance ; mais il y a de graves raisons pour rejeter l'assertion de Duris de
Samos, cité par le même compilateur, d'après laquelle
Socrate serait né dans une condition servile. Diogène de
Laërte, lib. 2, par. 19.
(23) On peut en voir une longue liste dans l'
Histoire des anciens philosophes, par Krug, p. 157, Leipsick, 1815, in-8°.
(24) Plessing, dans un écrit intitulé
Osiris und Socrates, pp. 186-198. L'abbé Barthélemy, contre son équité ordinaire, va de même jusqu'à soupçonner la droiture de ses intentions (t. 5, p. 425). Meiners,
De genio Socratis, dans le tome 3 de ses
Philosophische Schriften. M. Lélut a traité la question au point de
vue de la médecine psychologique. Selon M. Edelestand du Méril (
Mélanges archéologiques et philosophiques), dont nous signalerons plus loin le travail : « Ce prétendu démon n'était pas, ainsi que quelques écrivains l'ont supposé, une imposture habilement imaginée par
Socrate, afin de donner plus de crédit à sa parole et de faciliter son rôle de réformateur ;
Socrate était sur ce point très sincèrement fanatique. Sa foi aveugle à tous ses pressentiments ne l'abandonnait pas dans les circonstances les plus graves. »
(25) L. c., chap.20, p. 377.
Plutarque met cette anecdote dans la bouche de Simmias.
(26) Plutarchi moralia, t. 3, p. 372, édition Wyttenbach.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 39 - Pages 515-536)