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Nestorius

(~ 380, à Germanicie, en Syrie - 451, à Kargeh)
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      Nestorius, devenu si fameux par l'hérésie à laquelle il a donné son nom, était né à Germanicie, ville de Syrie, d'une famille obscure. Admis jeune dans un des monastères des faubourgs d'Antioche, il s'y forma, sous la direction d'habiles maîtres, à l'étude des lettres sacrées et à la pratique des vertus. Il fut ordonné prêtre à l'âge exigé par les canons, et apporta dans l'exercice du saint ministère des talents qui étendirent au loin sa réputation. Il fut nommé, en 428, patriarche de Constantinople, par Théodose : et il parut n'avoir accepté ce siège que pour mettre un terme aux dissensions de I'Egypte grecque. Il renouvela les anathèmes lancés contre les doctrines pernicieuses, les combattit par son éloquence, et poussa même le zèle au point d'armer l'autorité contre ceux qui persistaient dans l'erreur. Mais tandis que ce prélat poursuivait avec tant de violence les malheureux disciples d'Arius et de Novat, il protégeait lui-même une secte nouvelle, non moins condamnable que celles qu'il s'efforçait de détruire. Un prêtre, nommé Anastase, qu'il avait amené d'Antiocbe, fut le premier qui osa prêcher qu'on ne devait point donner à la Sainte Vierge le titre de Mère de Dieu. Nestorius, au lieu d'apaiser le scandale qu'Anastase avait excité, voulut le justifier. « On doit distinguer, disait-il, deux personnes dans Jésus-Christ, ainsi que deux natures, l'une divine et l'autre humaine, qui conservent chacune leurs attributs. Marie est la mère du Christ considéré comme homme ; mais il est absurde de croire qu'elle soit la mère de Dieu. »

      Nestorius niait donc l'union hypostatique du verbe avec la nature humaine, et visait par conséquent tout le mystère de l'Incarnation. Cette doctrine, qui trouva un grand nombre de partisans, fut attaquée par saint Cyrille d'Alexandrie, et condamnée par le pape Célestin en l'an 430. Saint Cyrille, après avoir épuisé toutes les voies de la douceur et de la persuasion pour ramener Nestorius, assembla dans Alexandrie un synode où ses principes furent anathématisés. Cependant l'empereur Théodose, voulant apaiser les troubles qui résultaient de la querelle des deux prélats, convoqua en l'an 431 un concile général à Ephèse. Nestorius se rendit dans cette ville, suivi d'une escorte nombreuse, et accompagné des comtes Candidien et Irénée ; mais il déclina l'autorité du concile, et refusa de comparaître devant les Pères assemblés, quoique cité juridiquement dans les formes canoniques. Le système de Nestorius fut condamné par plus de deux cents évêques, et il fut lui-même déposé, malgré ses nombreux partisans, qui ensanglantèrent les rues et la cathédrale même d'Ephèse (voyez saint Cyrille). Nestorius, retourné à Constantinople, essaya de se maintenir sur son siège malgré la décision du concile : mais l'empereur Théodose le renvoya dans son monastère d'Antioche ; et comme il continuait à publier ses erreurs, il fut relégué d'abord à Petra, en Arabie , puis dans une oasis du désert de la Libye, où il eut beaucoup à souffrir des excursions des Nubiens et de la sévérité du gouverneur. Il y mourut des suites d'une chute, après l'an 439, et fut enterré dans une ville de la haute Egypte qu'on nommait Chemnis ou Panopolis. Nestorius avait composé un grand nombre d'écrits qui furent brûlés par l'ordre de Théodose ; cependant il nous reste de lui quelques Homélies que le Père Garnier a publiées dans le second volume de son édition des oeuvres de Marius Mercator ; et des Lettres, dans le recueil des Actes du concile d'Ephèse [Note : Les écrits de Nestorius qui sont venus jusqu'à nous se trouvent aussi dans les collections des conciles publiés par Binius, par Labbe, par Hardouin, par Mausi. Hoffmann, dans son Lexicon bibliographiocum, indique (t. 3, p. 116) plus de vingt ouvrages différents relatifs à Nestorius et à sa doctrine ; nous nous contenterons de mentionner l'Historia Nestorianism. de J.-P. Koenig ; Gryphiswaldius, 1663, in-4° : Stralsund. 1666 (sans doute la même édition avec un titre rajeuni), et le livre de Lotachius, ayant le même titre, Witeberg, 1668, in-8°.]. Dans la Collections des liturgies orientales donnée par Renaudot, il y en a une qui porte le nom de Nestorius (voyez Eusèbe Renaudot). Enfin on lui attribue l'Evangile apocryphe de l'enfance, dont il s'est conservé une version arabe, et dont Henri Sike a donné une édition avec une traduction latine et des notes, Utrecht, 1697, in-8°. On trouvera l'analyse et la réfutation des principes de Nestorius dans le Dictionnaire des hérésies de l'abbé Pluquet, et dans l'Histoire des auteurs ecclésiastiques par D. Cellier, t. 13 ; mais on doit consulter surtout la judicieuse Histoire du Nestorianisme par le Père Doucin.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 30 - Pages 331-332)




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