Saint Louis, évêque de Toulouse, était fils de Charles II, dit
le Boiteux, roi de Naples, et de
Marie, princesse de Hongrie. Il naquit, au mois de
février 1275, dans le château de
Brignoles, en
Provence, et fut envoyé comme otage, avec ses
frères, au roi d'
Aragon, qui retenait leur père prisonnier. Après sept années de captivité à Barcelone, il recouvra sa
liberté en 1294 ; et, quoiqu'à l'âge de vingt ans, son éloignement pour le monde était tel, qu'il résolut d'y renoncer pour embrasser la vie
religieuse dans l'ordre de saint
François. Ses parents s'opposèrent à son entrée dans un
couvent ; on voulait lui faire
épouser la princesse de Majorque, et on lui proposait le royaume de Naples ; mais il renonça au droit qu'il avait à cette
couronne, en faveur de son
frère Robert. Il reçut les ordres sacrés à Naples en 1296, et le
pape Boniface VIII lui donna l'
évêché de
Toulouse, en lui accordant une dispense d'âge. Il fallut faire violence à sa modestie pour le déterminer à accepter des fonctions aussi importantes, et il ne consentit à partir de Rome qu'après avoir prononcé ses vux entre les mains du supérieur général des cordeliers. Le jeune
prélat
s'appliqua au gouvernement de son
diocèse avec un soin extrême, et montra dans le cours de sa vie pastorale un zèle et une
charité qui le rendirent un objet de vénération pour les peuples. Il voulait cependant retourner à Rome pour prier le pape de le délivrer du fardeau de l'
épiscopat ; mais il tomba malade en chemin, et mourut à
Brignoles le 19 août 1298,
jour où l'
Eglise célèbre sa fête.
Le
pape Jean XXII le béatifia en 1317 ; et ses
reliques,
transférées de
Brignoles à
en 1319, furent enlevées
en 1425 par les Aragonais, qui les transportèrent à
Valence. Robert, roi de Naples,
frère du saint
évêque, avait
composé pour sa fête un office qui fut approuvé par
Sixte IV, et dont on s'est servi jusqu'à la réformation du
bréviaire. Sa
Vie a été écrite en latin par un auteur contemporain, et publiée avec un commentaire par le père Henri Sedulius,
Anvers, 1602, in-8°, traduit en italien, par Pasqual Codretto,
Montréal, 1651, in-8°, et par le père André Chiavenna, Vérone, 1658, in-4° ; et en français, par Arnauld d'
Andilly, et par le père Anselme (Louis-Antoine de Ruffi),
Avignon, 1713,
in-12.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 25 - Page 319)