Saint Loup,
évêque de
Troyes, naquit à
Toul vers le commencement du Vème siècle. Après avoir fait de bonnes études et paru au barreau avec réputation, il quitta le monde, distribua la plus grande partie de ses biens aux pauvres, et se retira dans l'
abbaye de Lérins. Les députés de l'
Eglise de
Troyes l'ayant demandé pour succéder à saint Ours, leur
évêque, mort en 426, il fut élu malgré sa résistance, et conserva dans cette dignité le même
esprit de pauvreté et de mortification que dans son
monastère. Il fut envoyé, avec saint Germain d'
Auxerre, pour combattre les erreurs des pélagiens, qui commençaient à s'introduire dans la Grande-Bretagne ; et après son retour, il continua de se livrer avec le plus grand zèle aux fonctions pastorales.
Attila, roi des
Huns, venait de
fondre sur les Gaules, en 451, et menaçait d'une
destruction entière l'
empire d'Occident. Tongres,
Trèves,
Cambrai,
Besançon,
Auxerre et
Langres avaient ressenti l'effet de la fureur de ce barbare. Les habitants de
Troyes, plongés dans la consternation, conjurèrent leur
évêque de fléchir la colère d'un vainqueur impitoyable. Ce
prélat ordonne aussitôt des prières publiques, des jeûnes, se revêt de ses habits
pontificaux, et se rend au camp des
Goths à la tête de son clergé. A la
vue de cette procession,
Attila se radoucit, promit d'épargner
Troyes, et se retira du côté de Merry-sur-Seine. On ne douta point que sa retraite ne fût un miracle dû aux prières de
saint Loup quand on vit la confiance que ce roi barbabre témoigna lui-même pour l'inercession de ce serviteur de
Dieu. L'armée des
Huns ayant été, peu de
jours après, taillée en pièces par les
forces réunies des Romains, des
Francs et des
ostrogoths (voyez
Aetius),
Attila envoya chercher l'
évêque de
Troyes, voulut que ce
pontife l'accompagnât jusqu'aux bords du Rhin, et ne le quitta qu'en se recommandant encore à ses prières. Cette condescendance d'un
prélat qui pensait que ses fonctions étaient de bénir plutôt que de maudire fut dénoncée comme une espèce de trahison ; on l'accusa d'avoir favorisé l'évasion des
ennemis de l'empire, et il fut obligé de quitter sa ville
épiscopale. Sa patience et sa
charité finirent néanmoins par triompher : on lui permit de revenir deux ans après. Il mourut à
Troyes, en 478, après avoir gouverné ce
diocèse pendant 52 ans. Sa fête est fixée au 29
juillet.
On trouve dans le
Spicifège de d'Acheri (t. 5, p. 579) une lettre de
saint Loup à Sidoine Apollinaire, qui, dans ses ouvrages (livre 6, ép. 1ère), donne aussi de grands éloges au saint
évêque de
Troyes.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 25 - Pages 335-336)