Saint Landri, placé sur la liste des
évêques
de
Paris le vingt-huitième, et entre Audebert et Chrodobert, florissait
d'après cela vers l'an 650, sous
Clovis II. Doué de toutes les
vertus
épiscopales, il était, selon les
légendes, remarquable
surtout par sa
charité envers les pauvres. Elles lui attribuent divers
miracles, et rapportent que, dans une année de disette, après
s'être défait de tout ce qu'il possédait, il vendit encore
les vases sacrés pour venir au secours des indigents. C'est une tradition
généralement reçue dans le
diocèse de
Paris que
ce fut lui qui fonda et dota l'Hôtel-Dieu de cette ville, et qu'il le
plaça près de l'
église et du palais
épiscopal pour
être plus à portée de veiller sur les soins qu'on donnait
aux malades. Ce local est celui où était auparavant le palais
et les
jardins du
maire Enghimoald. On croit aussi que c'est à l'invitation
de
saint Landri que
Marculfe, moine de
Paris, recueillit les
Formules,
qu'il lui dédia. On dit encore que
saint Landri avec 23 autres
évêques,
la charte d'émancipement accordée par
Clovis II à l'
abbaye
de St-Denis, en 653. On ignore l'époque précise de sa mort. Le
dernier
bréviaire de
Paris la rapporte à l'an 656. Le fait de
la dédicace que fit
Marculfe de ses
Formules
à Landri ne saurait jeter aucune lumière sur cette date, puisqu'on
n'est pas assuré du temps où vivait ce
religieux.
Launoy croit
que ce n'était qu'au VIIIème siècle (Voyez
Marculfe).
Saint
Landri fut inhumé dans l'
église de St-Germain l'Auxerrois, appelée
alors
St-Germain le Rond. L'
église de
Paris célèbre
sa fête le 03
juin.
Telle est la vie de
saint Landri, comme le rapportent les
bollandistes et le dernier
bréviaire de
Paris. Mais tous les auteurs
ne s'accordent pas sur ce qu'il faut admettre de ces faits. Sauval et
Valois
doutent qu'il y ait jamais eu un
évêque de
Paris du nom de Landri.
L'abbé Lebeuf, au lieu d'un Landri, croit qu'il faut en admettre deux,
dont l'un aurait été
évêque de
Paris, et l'autre
chorévêque ou
évêque régionnaire. Il observe
que le nom de Landri ne se trouve point dans les anciens
martyrologes, que le
culte de ce saint n'est pas ancien, que ses
légendes datent de plusieurs
siècles après celui où l'on dit qu'il a existé,
et qu'elles se sont insensiblement grossies, que, s'il a occupé le siège
de
Paris, ce n'est que pendant un très court espace de temps, qui ne
suffit pas à toutes les choses qu'on lui attribue ; il ajoute enfin que
le plus ancien titre où il soit question de lui ne remontait pas à
plus de cinq cents ans. Voyez la dissertation de cet auteur dans le 2ème
volume de celles qu'il a écrites sur l'
Histoire
ecclésiastique et civile de Paris, p. 33.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 23 - Pages 156-157)