Biographie universelle ancienne et moderne Constant Ier (Flavius Julius Constans), empereur romain, était le plus jeune des fils du grand Constantin et de Fausta. Nommé César en 333, il parvint à l'empire après la mort de son père, en 337. Il était alors âgé de dix-sept ans. Constantin en mourant avait partagé l'empire entre ses trois fils : l'
Illyrie, l'Italie et l'Afrique échurent à Constant ; il y joignit bientôt après la
Macédoine et la Grèce, qui formaient, avec la Thrace, les Etats du jeune Delmace, son cousin, massacré dans les premiers
jours du règne de Constance. On ne croit pas que Constant ait eu part à ce crime ; mais il ne tarda pas à en recueillir le fruit. Constantin, l'aîné des trois
frères, qui régnait dans les Gaules, réclama une part de l'héritage de Delmace et d'Annibalien. Pour faire reconnaître ses droits, il s'avança à la tête d'une armée ; la fortune trompa son courage ; il périt dans une embuscade, auprès d'
Aquilée.
Son frère, vainqueur, s'empara de tout l'Occident, et, fidèle à sa haine, qui n'était pas éteinte par la mort du malheureux Constantin, il détruisit ses lois, ses établissements, et voulut proscrire jusqu'à sa mémoire, en le déclarant
ennemi de l'Etat.
Fier, emporté, fastueux, livré a ses courtisans,
plongé dans la débauche, il s'attira bientôt la haine et le
mépris. Cependant, il avait d'abord disposé les
esprits en sa faveur, en se montrant le protecteur de saint Athanase,
évêque d'
Alexandrie, prescrit par les
ariens, que protégeait Constance. Constant parvint à le faire rétablir sur son siège
épiscopal ; il porta ensuite la guerre dans la Grande-Bretagne.
Tout, en apparence, lui promettait un règne plus long et une fin plus heureuse, lorsque la sourde ambition de
Magnence, qu'il avait tiré de l'obscurité pour l'élever aux premières places, lui ravit à la fois le trône et la vie. En 350,
Magnence, qui commandait à
Autun, se fait saluer empereur par ses soldats ; à la tête de ses troupes, il traverse rapidement les Gaules, et trouve partout de nouveaux partisans. Au premier bruit de cette révolte, Constant effrayé, n'ayant aucun moyen à opposer aux progrès du rebelle, s'enfuit vers l'Espagne ; mais Gaïson, l'un des émissaires de
Magnence, à la tête d'une troupe d'élite, l'atteignit au pied des
Pyrénées. Abandonné de tous les siens, excepté d'un seul Franc, nommé Lamogaise, qui vendit chèrement sa vie pour détendre son maître, Constant fut massacré la treizième année de son règne, à l'âge d'environ 30 ans. Nous avons des médailles de cet empereur.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 9 - Page 75)