Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du latin trinitas]
Un seul
Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit.
La sainte
Trinité. Le mystère
ineffable de la
Trinité.
Voltaire la définit ainsi dans la
Henriade :
La puissance, l'amour, avec l'intelligence,
Unis et divisés, composent son essence.
Saint-Didier, dans son
Clovis, l'avait déjà définie, mais avec moins de précision :
De leur perfection naît leur amour immense,
Ils ont tous même esprit, même feu, même essence ;
Ces trois divins soleils, unissant leur clarté,
Forment de l'Eternel l'ineffable unité.
Trinité :
Premier dimanche qui suit la Pentecôte. Cette fête, instituée en l'honneur de la sainte
Trinité, fut établie dans le XIVème siècle.
Le dimanche de la
Trinité. La fête, le
jour de la
Trinité. A la
Trinité, à l'époque de la
Trinité.
Confrères de la Trinité : Communauté
religieuse
Voyez
Confrères de la Passion.
Ordre de la Sainte-Trinité :
Voyez
Trinitaire.
Trinité : Botanique
Un des noms de la pensée.
Violette tricolore.
Trinité : Géographie
La plus grande et la plus méridionale des petites Antilles ; elle appartient aux Anglais ; 42.000 habitants.
Trinité philosophique :
Les divers sentiments répandus dans l'antiquité, sur une
trinité d'
hypostases dans la divinité.
Trinité :
Se dit, par extension, de tout ce qui est divisé en trois parties.
L'Espagne était une sorte de
trinité sociale, composée de l'
Eglise, de la monarchie et de la
démocratie. (Edgar Quinet)
Trinité : Figuré
Qu'on nomme la sainte
Trinité dans les traités de paix ; on se sert, pour les rompre, d'une autre
trinité, qui est la mauvaise foi, l'intérêt et l'ambition. (Le prince de Ligne)
A Pâques ou à la Trinité : Proverbe
A une époque très incertaine, sur laquelle on ne saurait compter. Ce dicton, que la chanson de Marlborough a rendu si populaire, fait allusion aux ordonnances des rois de France du XIIIème siècle et du XIVème, pour le remboursement des sommes qu'ils avaient empruntées. Ils y promettaient de payer à Pâques ou à la
trinité, et comme ces fêtes passaient presque toujours sans amener de résultat attendu, elles furent considérées comme des échéances
illusoires, ou du moins fort douteuses.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 1537.