Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin
Comme toutes les
religions de l'Orient, la
religion égyptienne offre un double point de vie. Elle repose sur un
panthéisme à la fois physique et intellectuel, et sur la personnification des
forces de la nature identifiées avec les
forces de l'intelligence. Dans la doctrine des
prêtres égyptiens, il existe un être,
Piromi, irrévélé, absolu, incorporel,
immuable, éternel,
infini, antérieur au premier né des
dieux. Les Egyptiens furent les premiers qui établirent en principe que l'
âme est immortelle, et que l'homme étant mort, elle passait dans le
corps d'un
animal, et qu'après avoir passé d'
animal en
animal pendant l'espace de trois mille ans, elle rentrait dans un
corps humain.
Les principales divinités de l'Egypte sont
Kneph,
dieu sans commencement,
dieu immortel ; de son union avec la parole divine sortit le second démiurge,
Phta, le
dieu du
feu et de la vie, qui fut le créateur de la terre
Tho et du
ciel Potiris. Comme il était à la fois mâle et
femelle, il se partagea et devint
Pan-Mendes, le pouvoir mâle de la production, et
Hephaestobula, le pouvoir
femelle de la
génération. De ce couple divin sortirent le
soleil Pi-Ré ou
Phré, roi et il droit du
ciel, et la
lune Pi-Ioh, reine et il gauche du
ciel. Pi-Ré, Kneph et Phta, telle est la
trinité égyptienne. Le
soleil est à la fois membre et chef des
Cabires, tous
enfants de Phta. Ces
Cabires sont d'abord les sept planètes. Le huitième est
Imathès ou
Esculape,
dieu gouverneur et conservateur du monde. Les six
Cabires mâles et les six
Cabires femelles forment les
dieux célestes du second ordre. La troisième
génération céleste se compose des cinq
dieux suivants :
Osiris,
Aroueris,
Typhon,
Isis et
Nephtys. Parmi les autres divinités égyptiennes, on compte encore
Toth, appelé
Hermès par les Grecs. le culte des
animaux embrasait l'Egypte tout entière.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 604.