Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin [Du grec solitude ; fait du grec seul]
Couvent, lieu habité par des moines ou par des
religieuses. Les grands
monastères étaient autrefois des espèces de villes où
les
religieux trouvaient toutes les choses nécessaires à la vie. Leur origine remonte au IVème siècle, époque à laquelle saint Pacôme, dans l'Orient, et saint Martin, dans l'Occident, réunirent un certain nombre de
cénobites sous une règle commune. Cette règle,
pendant deux siècles, se maintint par tradition. A cette époque, le relâchement des moines nécessitait une réforme.
Vers l'an 530,
saint Benoît donna la première règle écrite. Cette réforme ne dura pas longtemps. Les moines commençant peu à peu à négliger le travail des mains, un nouveau relâchement plus grand que le premier s'introduisit parmi eux. Ils devinrent si puissants, que quelques-uns osèrent même se mettre à la tête d'un parti et assembler des troupes. Comme ces riches
monastères avaient un grand nombre de
vassaux, les abbés furent admis aux parlements ; ils prirent parti dans les guerres et osèrent même s'assimiler aux
évêques. Plusieurs seigneurs
laïques se mirent même en possession des meilleures
abbayes, sous prétexte de les protéger. pendant tout le
moyen-âge, les
monastères furent le seul asile des sciences. Les moines se livrèrent
à l'étude, à la
prédication, et furent au bout de
peu de temps en possession de toutes les cures. Quand ils se relâchèrent,
ils nommèrent des
vicaires pour faire leurs fonctions, mais ils se réservèrent les grosses dîmes et tous les revenus de l'
Eglise, n'en laissant qu'une bien faible portion aux
vicaires. Les
monastères furent supprimés en 1790.
Monastère d'hommes, de filles. Les anciens
monastères.
Bâtir un
monastère. Se retirer, s'enfermer dans un
monastère. Sortir du
monastère.
C'était alors la mode d'enrichir les
monastères. (Dulaure)
Nous avons vu le bienheureux
Adon fonder le
monastère de
Jouarre.
(Dulaure)
Dans le IXème siècle, les Normands vinrent piller et détruire
le
monastère de
Lagny. (Dulaure)
Monastère : Histoire
S'est dit des
églises cathédrales et
collégiales, et même,
depuis le VIIIème siècle, de toutes les
églises, tant
cathédrales que
paroissiales.
Monastère :
Dans la Corée, c'est le public qui fait les frais nécessaires pour la construction des
monastères et des pagodes. Chaque citoyen y contribue suivant ses facultés. Ces lieux, consacrés à la piété, sont des rendez-vous de plaisir. On s'y rend en foule pour s'égayer dans les riantes promenades dont ces
couvents sont ordinairement décorés. Auprès de ces lieux respectables demeurent la plupart des femmes publiques, qui choisissent ce voisinage à cause du concours de peuple que la dévotion y attire.
Synonymes comparés : monastère,
abbaye,
couvent, cloître.
Couvent désigne particulièrement une maison habitée
par des
religieux ou des
religieuses, qui sont autorisés à vivre
encommunauté.
Abbaye,
monastère gouverné par un abbé ou une
abbesse.
Monastère, maison habitée par des
religieux ou des
religieuses,
mais avec des accessoires de retraite et d'éloignement du monde.
Cloître emporte l'idée particulière de clôture
et de séparation.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), pp. 548-549.