Saint Eloi,
évêque de
Noyon, naquit à
Cadillac, à deux
lieues de
Limoges, vers l'année 588. Ayant manifesté, dès sa
jeunesse, un penchant décidé pour les arts du dessin, son père le plaça chez le préfet de la monnaie de
Limoges, où en peu de temps il fit de très grands progrès dans l'orfèvrerie. Etant entré ensuite chez Bobbon, trésorier du roi
Clotaire II, ce prince qui avait été à portée de l'apprécier le nomma son monétaire, et Dagobert, son successeur, le fit son trésorier. Ces deux souverains lui fournirent les moyens de développer ses talents en lui confiant l'exécution de très riches et de très importants ouvrages. Il fut chargé, entre autres projets, de la
composition des bas-reliefs qui ornaient le tombeau de saint Germain,
évêque de
Paris, mort en 576. Il exécuta, pour le roi Clotaire, deux sièges d'or enrichis de pierreries, qui passèrent alors pour des chefs-d'uvre, ce qui prouve qu'à cette époque le luxe avait déjà fait de grands progrès en France. Dégoûté de la vie mondaine, Eloi, de tout temps très pieux, voulut se retirer du monde, et alla s'ensevelir dans un
monastère, d'où cependant il fut tiré, en l'année 640, pour être placé sur le siège de
Noyon.
Malgré son exactitude à remplir tous les devoirs de l'
épiscopat, il trouva encore le temps de se livrer à ses occupations
ordinaires, et il exécuta à cette époque un grand nombre de châsses destinées à renfermer les
reliques des saints. Plusieurs de ses ouvrages existaient encore avant la révolution. Ce pieux
évêque cessa de vivre le 1er décembre 659. Il prêchait avec beaucoup d'onction, et parut avec éclat dans le
concile de
Châlons en 644. Il fit plusieurs excursions évangéliques, pour aller prêcher la foi aux idolâtres, notamment dans le
Brabant.
Saint Ouen, contemporain et ami de
saint Eloi, a écrit sa vie. L'abbé la Roque en a donné une traduction, en 1693, qu'il a enrichie de 16
homélies qui portent le nom de ce saint
évêque, et dont plusieurs, sans contredit, sont sorties de sa plume. Récemment, M.
Parenty en a donné une nouvelle traduction annotée. Plancy, 1852,
in-12 ;
Tournay, 1853,
in-12.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 12 - Pages 414-415)