Clodomir, le second des quatre fils de Clovis et le premier-né de son
mariage avec Clotilde, eut en partage le royaume d'
Orléans. Il s'unit à ses
frères pour faire la guerre à Sigismond, roi de
Bourgogne, qui fut fait prisonnier, et assassiné, ainsi que sa femme et ses
enfants. Les fils de Clotilde se croyaient, par leur mère, des droits sur ce royaume, et suivaient d'ailleurs la politique de Clovis, qui ne voulait d'autre domination dans les Gaules que celle des
Francs. Les Bourguignons s'étant
donné un autre chef dans la personne de
Gondemar,
Clodomir leur livra une nouvelle bataille, dans laquelle il périt, à l'âge de 39 ans. Reconnu sur le champ de bataille à sa longue chevelure, les Bourguignons lui coupèrent la tête, qu'ils élevèrent au bout d'une lance, spectacle qui redoubla la furie des Français, les rendit victorieux, et les porta à faire un horrible carnage de leurs
ennemis.
Clodomir laissa trois fils de sa femme Godingue ; Childebert et Clotaire, leurs oncles, les demandèrent à Clotilde qui les élevait, sous prétexte de les mettre en possession de l'héritage de leur père ; quand ils les tinrent en leur puissance, ils firent dire à
Clotilde d'opter, pour ses petits-fils, entre la mort ou une réclusion perpétuelle dans un
monastère. Clotilde, dit-on, répondit qu'elle prêterait leur mort à leur dégradation, et, sur cette réponse d'une femme troublée, qu'il était odieux de consulter ; puisqu'elle n'avait pas le droit de prononcer, Gontaire et Théobalde, les deux aînés, furent assassinés ; Clodoalde, le plus jeune, fut sauvé par les braves (
barons) de son père, et se consacra ensuite de lui-même à la vie monastique. Il est connu sous le nom de
saint Cloud, qu'il a donné à la retraite dans laquelle il vécut près de
Paris. Clotaire épousa la veuve de
Clodomir, son
frère, quoiqu'il fût le meurtrier de ses
enfants et l'usurpateur de leur royaume. Telles étaient les moeurs que les
Francs avaient apportées, et qui ne furent
adoucies que par la
religion chrétienne.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 8 - Page 473)