Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du grec je parle]
Art de bien dire, art qui a pour but d'établir des règles fondées
sur la nature et le
goût pour l'ornement du style et de l'embellissement du discours. L'étude de la
rhétorique doit occuper une place distinguée parmi les connaissances qui sont nécessaires à l'orateur ; mais le premier soin de celui qui veut briller dans la carrière oratoire est de se nourrir l'
esprit et d'acquérir un riche trésor d'idées et de pensées. C'est là qu'il puisera facilement ces traits de lumière qu'il répandra dans ses discours ; maître de son sujet et embrassant dans toute son étendue l'objet qu'il voudra décrire, ses paroles le peindront d'une manière frappante, les figures du langage se présenteront en foule à son
esprit, et ses paroles auront toute l'énergie qui accompagne ordinairement la conviction.
L'expérience et la science peuvent seules fournir les matériaux propres à former le
corps et la substance d'un ouvrage recommandable, la
rhétorique sert à
ajouter le poli. (Malepeyre)
La
rhétorique en elle-même est, comme toutes les sciences, utile aux bons
esprits, nuisible aux
esprits faux ; c'est la liqueur que le vase améliore ou corrompt selon sa nature. (Géruzez)
Figures de rhétorique :
Façon de parler qu'on emploie pour donner de la
force ou de la grâce au discours.
Les
figures de rhétorique, les ropes, ont enfanté mille erreurs.
(Boiste)
Oh ! c'est une autre affaire, repartit-il ; voilà ce qui s'appelle une
figure de rhéorique bien placée. (Le Sage)
La classe de rhétorique, ou absolument, la rhétorique
:
Se dit, dans les
collèges, de la classe où l'on enseigne la
rhétorique.
Etre en
rhétorique. Etudier en
rhétorique. Faire de la
rhétorique.
Régent, professeur, maître de
rhétorique. Professeur en
rhétorique. Ecolier de
rhétorique.
On en appellera à telle ou telle institution libérale, où les jeunes filles font leur
rhétorique et leur logie comme au
collège, et pourraient au besoin prendre leurs degrés universitaires. (A. Martin)
Rhétorique :
Titre de certains traités de
rhétorique.
La
Rhétorique d'Aristote.
Rhétorique : Figuré et familier
Se dit de tout ce qu'on emploie dans le discours pour persuader quelqu'un.
Employer toute sa
rhétorique.
Y perdre sa
rhétorique.
L'exagération est la
rhétorique des
esprits faibles, et la logique des
esprits faux. (Boiste)
Pour orner une telle vie, je n'ai pas besoin d'emprunter les fausses
couleurs de la
rhétorique. (Bossuet)
Rhétorique :
Affectation d'éloquence, discours vains et pompeux.
Tout cela n'est que de la
rhétorique.
Les jeunes filles, qui n'étaient pas faites à de pareilles
rhétoriques, ne répondaient mot. (
Don Quichotte)
Vos froids raisonnements ne feront qu'attiédir
Un spectateur toujours paresseux d'applaudir,
Et qui des vains efforts de votre rhétorique
Justement fatigué, s'endort ou vous critique.
(Boileau)
Rhétorique : Iconologie
La
Rhétorique est représentée sous les traits d'une femme richement vêtue, dans l'action de parler avec véhémence, et sur la robe de laquelle sont brodés les mots
ornements,
persuasion ; près d'elle un génie tient plusieurs hommes par des fils qui vont jusqu'à leurs oreilles.
Chambre de rhétorique : Histoire littéraire
Certaines sociétés littéraires qui se formèrent dans les Pays-Bas, dès le
moyen-âge.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 1195.