Saint Brice,
évêque de
Tours, naquit dans cette ville, de parents distingués. Ils confièrent son éducation à saint Martin, qui le reçut dans son
monastère. Suivant l'usage des premiers temps du christianisme, les princes et les grands faisaient souvent élever leurs
enfants dans les cloîtres, seuls
asiles des sciences et des lettres. Après avoir longtemps exercé la patience du saint
évêque par son indocilité et son orgueil, Brice entra dans le monde, où sa
jeunesse fut orageuse, et ses murs dissolues.
Saint Martin, qui avait pour lui des entrailles de père, ne cessait de demander au
ciel sa conversion ; il l'obtint. Brice revint tout à coup de ses égarements, et les
expia dans la pénitence.
Vers l'an 400 de J.-C., saint Martin, mourant, le désigna pour son successeur, et le clergé et le peuple l'élevèrent sur le siège de
Tours.
Saint Brice eut de grands démêlés avec un certain Lazare, qui fut depuis
évêque d'Aix-la-Chapelle, et qui, dans plusieurs
conciles, lui reprochant ses fautes passées, l'accusa encore d'adopter les erreurs des manichéens. Le saint prouva son innocence, et Lazare fut
condamné comme calomniateur. Mais d'autres
ennemis, d'autres calomnies attaquèrent Brice avec plus de succès. Les habitants de
Tours le chassèrent avec
ignominie. Il se retira à Rome, où il passa quelques
années, priant pour son peuple et pour ses persécuteurs. Il fut enfin rappelé dans son
diocèse, qu'il gouverna saintement jusqu'au 13 novembre 444, époque de sa mort.
Son culte était autrefois célèbre en France (Voyez les ouvrages de saint Grégoire de
Tours, Fortunat, Bède,
Adon, Usuard, Joseph Antelmi, et les
Vies des Saints de Baillet, 13 novembre.) Les
protestants d'Angleterre ont
conservé le nom de
saint Brice dans leur
calendrier.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 5 - Pages 510-511)