Albert Poisson Symbole de la volatilisation et aussi des
acides employés dans l'uvre. Un
aigle dévorant un
lion signifie la volatilisation du fixe par le volatil. Deux
aigles se combattant ont la même signification.
Albert Poisson, Théories et symboles des alchimistes (1891) - Dictionnaire des symboles hermétiques
Dom Antoine-Joseph Pernéty Nom que les Philosophes
Hermétiques ont donné à leur mercure après sa sublimation. Ils l'ont ainsi appelé,
premièrement à cause de sa volatilité ; secondement, parce que comme l'
aigle dévore les autres
oiseaux, le mercure des Sages détruit, dévore, et réduit l'or même à sa première matière en le réincrudant.
Chaque sublimation, suivant
Philalèthe, est un
aigle ; et quoique sept suffisent, on peut les pousser jusqu'à dix. Ainsi, quand ils disent qu'il faut mettre sept
aigles pour combattre le
lion, nous n'entendons pas, dit le même Auteur, qu'il faille mettre sept parties de mercure ou de volatil contre le
lion ou une partie du fixe, mais notre mercure sublimé et
exalté sept fois. Plus il y aura d'
aigles contre le
lion, dit
Basile Valentin, moins le combat sera long. Tourmentez le
lion, ajoute le même Auteur, jusqu'à ce que l'ennui le prenne et qu'il désire la mort. Faites-en autant de l'
aigle
jusqu'à ce qu'il pleure ; recueillez ses larmes et le sang du
lion, et mêlez-les ensemble dans le vase philosophique. Tout cela ne signifie que la
dissolution de la matière, et sa volatilisation.
L'
aigle était un
oiseau consacré à
Jupiter, par la raison que le
Mercure des Sages se volatilise, et emporte le fixe avec lui, dans le temps que le Jupiter des Philosophes, ou la
couleur grise, succède à
Saturne, ou à la
couleur noire. L'
aigle que Jupiter envoya pour
dévorer le foie de Prométhée, ne signifie aussi que l'action du volatil sur le fixe ou pierre
ignée, qu'ils ont appelé
minière de
feu céleste. C'est pourquoi on a feint que Prométhée avait volé le
feu du
ciel ; et que, pour le punir, Jupiter le fit attacher à un rocher, qui désigne la pierre fixe des Sages, et que son foie, la partie la plus chaude de l'homme, y était continuellement dévoré par un
aigle, quelques-uns ont dit un
vautour, ce qui revient au même. Cet
aigle était dite, pour cette raison, fille de
Typhon et d'
Echidna,
c'est-à-dire de la putréfaction de la matière. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 5, chap. 17.
Les Spagyriques appellent
Aigle le sel armoniac, et le mercure
sublimé, à cause de la facilité avec laquelle ils se subliment. Mais ce n'est ni du mercure vulgaire, ni du sel armoniac des Droguistes qu'on doit l'entendre; c'est de ceux des Philosophes.
Aigle dévorant le lion :
Expression
Hermétique, qui exprime la volatilisation du fixe par le volatil, ou du soufre par le mercure des Sages.
Aigle étendu :
Sel armoniac sublimé dans la Chymie vulgaire, et volatilisation de la matière dans le sens
Hermétique.
Aigle volant :
Mercure des Philosophes.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique,
Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.