Biographie universelle ancienne et moderne Mérovée ou Merowig, que l'on considère comme le troisième de nos rois et qui a donné son nom à ceux de la première race (les
Mérovingiens). Ce personnage, dont l'existence est entourée de beaucoup d'obscurité et dont on possède plutôt la
légende recueillie par Jacques de
Guise que la biographie, est donné pour successeur à
Clodion.
Son nom, Mero-wig, signifie
éminent guerrier. C'était un simple chef (
Konung ou
Kyning) des
Saliens, dont le nom vint jusqu'aux oreilles des Romains et que Grégoire de
Tours nous apprend avoir été de la race de Chlodion. On en a fait le fils de ce chef
salien, et Frédégaire raconte même que l'
épouse de Chlodion le mit au monde après avoir eu commerce avec un monstre marin ou du moins s'en être approchée. Ce conte doit être placé à côté de toutes les inventions de Jacques de
Guise, que quelques savants sans critique ont prises au sérieux.
On ne sait que fort peu de choses de
Mérovée ; on n'est pas même d'accord sur la date de sa mort. Au dire des anciennes Chroniques de St-Denis,
Mérovée régna dix-huit ans, ce qui le fait monter sur le trône en l'an 440.
Aétius, qui l'adopta, selon le témoignage de Priscus, lui concéda sans doute un territoire dans les Gaules, où son
frère allié avait déjà fait un établissement.
Attila, après avoir saccagé les provinces de l'Orient, revenait en Occident à la tête d'une armée nombreuse, où se trouvaient plusieurs rois qui lui obéissaient.
Aétius et
Mérovée marchèrent au-devant de lui. Une bataille sanglante fut livrée, le 20 septembre de l'an 431, en
Champagne. Il y eut, dit-on, de part et d'autre, 300.000 hommes de tués. Quoique
Aétius eût eu l'avantage, Grégoire de
Tours convient que ce général, après le combat, engagea
Mérovée à s'occuper de ses propres affaires. Sidoine Apollinaire reconnaît qu'il y avait des
Francs dans les deux armées. Les
historiens contemporains n'ont rien dit de plus sur
Mérovée. Tout ce qu'en rapporte Jacques de
Guise est entièrement
fabuleux et a été inventé de toutes pièces, ainsi que ce qui est dit dans les
annales du Hainaut des premiers temps de la monarchie.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 28 - Page 71)
Dictionnaire M. Bescherelle
[Littéralement, en langue germanique, éminent guerrier] Histoire
Succéda à
Clodion dans le commandement de la tribu des
Francs Saliens
en l'an 448. Il étendit les bornes de sa domination depuis les bords de
la Somme jusqu'à
Trèves, et mourut en 458, laissant le commandement
à son fils Childéric. Il a donné son nom à la première
dynastie des rois francs.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 498.
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Mérovée, roi franc, que l'on considère comme le troisième de nos rois, était fils ou gendre de
Clodion. Il naquit vers 411, vint à Rome dans sa
jeunesse afin de faire confirmer par Valentinien III la paix qu'
Aétius avait conclue avec les
Francs, et resta depuis l'ami des Romains. D'abord associé au trône par son père, il lui succéda en 448 ou 451. Il s'unit en 451 au général romain
Aétius contre
Attila, roi des
Huns, et remporta sur le roi barbare une victoire sanglante dans les
Champs catalauniens. Il mourut en 457 et eut pour successeur son fils
Childéric Ier. On a donné d'après lui le nom de
Mérovingiens aux rois de la première race.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1239.