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Saint Jean l'Aumônier

(v. 559, à Amathonte, aujourd'hui Limassol - v. 619, sur l'île de Chypre)
Patriarche d'Alexandrie à partir de ~ 608 - Patron de l'ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem
Fêté le 23 janvier par l'Eglise romaine et le 11 novembre par l'Eglise grecque
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Saint Jean, surnommé l'Aumônier, à cause de ses immenses charités, était né à Amathonte, aujourd'hui Limisso (Limassol), dans l'île de Cypre, vers le milieu du VIème siècle. Unique héritier d'une famille noble et riche, il se maria jeune ; mais la mort lui ayant enlevé sa femme et ses enfants, il refusa de former de nouveaux nœuds, distribua ses biens aux pauvres, et se retira dans une solitude pour s'y consacrer uniquement à la pratique des vertus chrétiennes.

      La réputation de sa piété se répandit bientôt dans tout l'Orient ; et les fidèles d'Alexandrie l'appelèrent sur le siège patriarcal de cette ville, vers l'année 608. Dès qu'il y fut arrivé, il demanda aux magistrats la liste des pauvres, qu'il nommait ses maîtres et ses seigneurs ; et quoique leur nombre s'élevât à plus de sept mille, il se chargea avec joie de pourvoir à tous leurs besoins. Il leur fit partager aussitôt tout l'argent amassé par ses prédécesseurs, et qui se trouvait dans les trésors de l'église ; il rendit une ordonnance contre l'inégalité des poids et des mesures, qu'il regardait comme un piège tendu à l'ignorance et à la bonne foi, défendit à ses officiers de recevoir aucun présent, et fixa deux jours par semaine pour entendre les plaintes des personnes de toutes les conditions. Dès ce moment, les revenus de son siège, l'un des plus riches de l'Orient, passèrent entre les mains des indigents ; aucun malheureux ne l'approchait sans s'en retourner consolé. On eût dit que la Providence l'avait chargé seul de réparer toutes les injustices de la fortune, et de relever tous ceux que le sort avait abattus. Un jour, un père de famille, qu'il avait secouru dans une nécessité pressante, lui témoignait sa reconnaissance dans des termes passionnés : « Eh ! mon frère, dit le saint prélat, je n'ai point encore répandu mon sang pour vous, ainsi que Jésus-Christ me l'ordonne. »

      La charité de saint Jean l'Aumônier ne se bornait pas à soulager les misères dont il était le témoin ; ses largesses allaient trouver les chrétiens captifs dans la Perse, et il envoya des vivres et des ouvriers à Jérusalem, après que cette malheureuse ville eut été pillée par les barbares. Il se refusait le strict nécessaire afin que les pauvres ne manquassent de rien : sa table était toujours grossièrement servie ; et son lit n'était couvert que d'une étoffe commune. Un homme riche lui envoya un jour une couverture précieuse, le priant de s'en servir pour l'amour de lui ; le saint eut cette complaisance, mais dès le lendemain il la fit vendre pour en employer le prix à des aumônes : celui qui l'avait donnée la racheta et la lui renvoya ; mais il la vendit une seconde, puis une troisième fois, disant : « Nous verrons lequel des deux se lassera le premier. »

      Il remplissait avec un zèle ardent tous les devoirs de son ministère, veillant à maintenir la paix dans son vaste diocèse ; il eut l'avantage de le préserver des erreurs de l'hérésie, et fut même assez heureux pour ramener à l'unité plusieurs ennemis de l'Eglise. Les Perses ou les Sarrasins ayant fait une irruption en Egypte, le gouverneur d'Alexandrie, Nicétas, son ami, lui persuada qu'il devait se retirer auprès de l'empereur : ils partirent ensemble pour Constantinople ; mais arrivé à Rhodes, le patriarche lui dit : « Je ne peux aller plus loin, parce que le roi du ciel m'appelle à lui. » Il se fit transporter alors dans sa ville natale, et y mourut quelques jours après son arrivée, vers l'an 619, à l'âge de 64 ans, après avoir institué les pauvres ses héritiers. Son corps, transféré d'abord à Constantinople, fut envoyé en présent à Matthias Huniade, roi de Hongrie ; et on le conserve depuis 1632 dans la cathédrale de Presbourg. Les Grecs célèbrent la fête de sain Jean l'Aumônier le 11 novembre, jour de sa mort ; mais le martyrologe romain en fait mention au 23 janvier, anniversaire de la translation de ses reliques. Sophrone et Jean Mosch, ses disciples, avaient écrit sa vie. On en trouvera une en latin par Léonce, évêque de Naplouse, dans les Vitæ patrum de Rosweyde, et dans les Acta sanctorum des Bollandistes ; et une autre en grec par Métaphraste dans l'Oriens christianus du P. Lequien.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 20 - Pages 603-604)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Saint Jean l'Aumônier, ainsi nommé à cause de ses abondantes aumônes, né en 559 à Amathonte, dans l'île de Chypre, dont son père était gouverneur, mort en 616, fut élevé en 610 sur le siège d'Alexandrie, déploya une charité inépuisable envers les malheureux dans la famine qui désola son peuple en 615 et dans l'épidémie mortelle qui suivit. C'est de ce saint que l'ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Jérusalem tire son nom.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 952.




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