Saint Maurice, dont le nom de famille était
Duault, naquit dans la
paroisse de
Loudéac,
diocèse de St-Brieuc, en 1115, suivant le père
Albert le Grand, et plus vraisemblablement en 1127, comme nous l'apprend
dom Lobineau. Il étudia les belles-lettres à l'université de
Paris, où il reçut le titre de maître ès-arts. Préférant l'humilité à l'élévation et aux avantages temporels qu'aurait pu lui procurer son mérite, il se déroba au monde et vint, en 1140, prendre l'habit de l'ordre de Cîteaux, à l'
abbaye de Langonet, en Cornouailles, fondée en 1136 par
Conan III,
duc de
Bretagne. Il n'y avait pas encore trois ans qu'il pratiquait les lois de son institut, quand la communauté de Langonet le choisit pour abbé. Il gouverna cette
abbaye pendant trente ans, au bout desquels il obtint qu'on lui nommât un successeur. Le
duc Conan IV, attiré par sa réputation, allait souvent le voir, écoutant ses saintes instructions, et suivant bien souvent ses conseils. Ce fut par considération pour lui, et d'après son avis, qu'il fonda une nouvelle
abbaye de l'ordre de Cîteaux, au même
diocèse de Cornouailles, dans la
forêt de Carnoet. Maurice y mena douze
religieux de Langonet, et devint leur abbé. Le
duc étant mort avant d'avoir pu mettre la dernière main à son uvre, Maurice, aidé de la princesse Constance, fille de
Conan, le suppléa.
Il mourut le 05
octobre 1191, après avoir gouverné
quinze ans sa nouvelle
abbaye, qui a toujours été appelée du nom de St-Maurice, avant comme après la
bulle d'
Honorius III, qui lui donna, en 1225, celui de Notre-Dame de Carnoet. La
Vie de saint Maurice, écrite d'abord par
Albert le Grand, d'après une
histoire manuscrite de la maison de
Rohan par MM. de la Coudraye père et fils, l'a été ensuite d'une manière plus exacte par
dom Lobineau. Ces deux écrivains s'étaient servis aussi des actes manuscrits du saint, rédigés par Guillaume, abbé de Carnoet, qui vivait en 1323. Les Bollandistes, qui font une mention assez incomplète de Maurice, tome 6 d'
octobre, expriment le regret d'avoir perdu une vie manuscrite de ce saint, dont ils avaient été possesseurs. Manrique (
Annales de Cîteaux), Benoît de XIV (
De beatificatione servorum Dei), et le
Propre de St-Brieuc de 1783, fournissent des détails sur ce saint.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 27 - Pages 341-342)