Dom Antoine-Joseph Pernéty Arsenic, en termes de Chymie
Hermétique, se prend
tantôt pour le mercure des Sages, tantôt pour la matière dont il se tire, et tantôt pour la matière en putréfaction. Quelques-uns ayant
trouvé dans les vers d'une des Sybilles, que le nom de la matière d'où se tire le mercure philosophal, était
composé de neuf lettres, dont quatre sont voyelles, les autres consonnes, qu'une des syllabes est composée de trois lettres, les autres de deux, ont cru avoir trouvé cette matière dans
Arsenicum, d'autant plus que les Philosophes disent que leur matière est un poison des plus dangereux ; mais la matière de la pierre est celle-là même dont l'
arsenic et les autres mixtes ont été formés, et le mercure des Sages ne se tire pas de l'
arsenic ; puisque l'
arsenic se vend chez les Apothicaires et les Droguistes, et la minière du mercure se trouve partout, dans les
bois, sur les
montagnes, sur les vallées, sur l'
eau, sur terre, et par tous pays.
Philalèthe et plusieurs autres Philosophes ont aussi donné le nom d'
Arsenic à leur matière en putréfaction, parce qu'alors elle est un poison très subtil et très violent. Quelquefois ils entendent par
Arsenic leur principe volatil, qui fait l'office de
femelle. C'est leur
Mercure, leur
Lune, leur
Vénus, leur Saturnie végétale, leur
Lion vert, etc. Ce nom d'
Arsenic lui vient de ce qu'il blanchit leur or, comme l'
arsenic vulgaire blanchit le cuivre.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.
Nicolas Lémery L'
arsenic est une matière minérale composée de beaucoup de Soufre et de quelques Sels caustiques. Il y en a de trois sortes : du blanc qui porte le nom d'"
arsenic", du jaune appelé "
auripigmentum", et du rouge appelé "réalgar" ou "
sandaracha" ; le blanc est le plus fort de tous.
Aucun de ces arsenics ne doit être donné intérieurement, quoique plusieurs s'étant servis du blanc affirment avoir guéri diverses maladies, et entre autres des fièvres quartes ; ils en donnent jusqu'à quatre grains dans beaucoup d'
eau, et de cette manière, il provoque des vomissements, comme avec l'
antimoine. Mais je désapprouverais fort ce fébrifuge, ne conseillant à personne de donner pour remède une chose
aussi dangereuse nous avons assez d'autres choses dans la nature pour faire vomir, sans avoir recours à l'
arsenic. On s'en sert pour l'extérieur assez heureusement, parce qu'il mange les chairs superflues.
On entoure les cors aux pieds d'
arsenic en poudre, et il mange jusqu'à la racine sans douleur ; mais il faut veiller à couvrir la chair qui en est proche avec un emplâtre de diapalme, ainsi qu'on le fait quand on applique les caustiques. Pages 221-222 - Français modernisé par France-Spiritualités.