Albert Poisson
Même signification que le
Soleil.
Albert Poisson, Théories et symboles des alchimistes (1891) - Dictionnaire des symboles hermétiques
Dictionnaire M. Bescherelle
[Du grec, et du latin Apollo] Mythologie
Fils de Jupiter et de
Latone, et
frère de
Diane, nommé Phbus ou le
Soleil dans le
ciel, et sous ces noms chargés de répandre la lumière.
Dieu de la
poésie, de la musique, de la médecine et des beaux-arts. Il avait des temples à
Delphes,
Délos, etc. ; le plus beau était celui de
Delphes, où résidait la
prêtresse,
appelée Pythonisse, qui rendait les oracles du
dieu. Il habitait avec les Muses les mots Parnasse,
Hélicon, etc. On le représente ordinairement jeune, beau, avec une longue et blonde chevelure, la tête couronnée de lauriers ou de rayons, portant un arc et un carquois, quelquefois une lyre.
Soleil ! toi dont l'éclat verse partout la vie,
Sous le nom d'Apollon tu créas l'harmonie,
Par tes chants, par tes feux tu charmes l'univers,
Et le dieu des saisons devient le dieu des vers.
(Michaud)
... Le dieu qui manie à la fois,
Et l'arc et l'archet d'or qui frémit sous ses doigts.
Aux plus savants auteurs, comme aux plus grands guerriers
Apollon ne promet qu'un nom et des lauriers.
(Boileau)
Sur son char de rubis mêlés d'azur et d'or,
Apollon va lançant des torrents de lumière.
(Voltaire)
Les fils d'Apollon / Les favoris d'Apollon :
Figuré
Les poètes. C'est un
Apollon, en parlant d'un poète qui a du talent, ou ironiquement d'un mauvais versificateur. C'est un
Apollon, c'est un homme beau, bien fait, comme
Apollon.
Apollon : Figuré
On dit aussi d'un poète, que l'
amour a été son
Apollon, c'est-à-dire que l'
amour lui a inspiré des vers.
Toi dont l'amour est l'Apollon,
Qui pour luth prends une musette,
Toi dont Vénus souvent répète
Les jolis vers ou les chansons.
(De Pezay)
Mon Apollon : Figuré
Le poète dit
Mon Apollon, c'est-à-dire le génie, le
dieu qui m'
inspire.
Mon Apollon ne règle point sa note,
Sur le clavier d'Horace ou d'Aristote.
(Jean-Baptiste Rousseau)
L'Amour est le Mars des guerriers et l'Apollon des poètes.
(
Bernardin de
Saint-Pierre)
Apollon :
Synonymes : Phbus, le
Soleil.
Du souverain des vers tels étaient les accords,
Quand l'heureux Eurotas, arrêté sur ses bords,
Instruisit les échos à redire la plainte
Que Phbus adressait à l'ombre d'Hyacinthe.
(Gresset)
Ô Dieu de la clarté ! vous réglez la mesure
Des jours, des saisons et des ans.
C'est vous qui produisez dans les fertiles champs
Les fruits, les fleurs et la verdure,
Et toute la nature
N'est riche que de vos présents.
(Quin.)
Apollon :
Périphrases : Le
dieu de la lumière, du
jour, des saisons, et le
dieu du Parnasse, du Pinde, du Permesse, de
Délos, etc. ; le
dieu des vers, de la
poésie, de l'
harmonie, etc. L'amant de Leucothoé, de
Daphné, etc.
... s'élance,
Comme un fleuve embrasé le dieu du jour
Engloutit das son sein l'épouse de Tithon,
Et d'un torrent de feux inonde l'horizon.
(Esmén.)
A Daphné.
Tu vis en tes rameaux transformer la beauté
Dont le dieu du Permesse essuya la fierté.
(Dulard)
Apollon du Belvédère :
Statue célèbre découverte à Porto-Ancio, sous le règne
de Néron, tire sa désignation du belvédère du
Vatican,
où elle était placée lorsqu'on l'enleva pour la transporter à
Paris, d'où elle est retournée à Rome après la chute de l'empire français.
Apollon : Histoire naturelle
Substantif masculin
Grand papillon de
jour qui habite les
montagnes de l'
Europe, les Alpes principalement.
Apollon : Substantif masculin
On appelait ainsi autrefois une petite robe de
chambre fort courte.
Apollon :
Juif de nation, originaire d'
Alexandrie, homme éloquent et savant dans les Ecritures, se convertit à la foi du Christ. Il fut baptisé par saint Jean, suivit
saint Paul à
Ephèse, et vint prêcher l'
Evangile à Corinthe, sous l'
égide d'
Aquila.
Apollonia /
Apollonias
Epouse d'Attale Ier, roi de Pergame. Ses éminentes vertus lui firent ériger
un temple à Cyzique.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), p. 199.
Dom Antoine-Joseph Pernéty Apollon, fils de Jupiter et de
Latone, selon
Hérodote, fils de
Dionysius et d'Isis. Mais il importe peu de qui
Apollon soit né, s'il faut rapporter cette
fable comme une
allégorie du grand uvre, suivant le sentiment des Philosophes
Hermétiques. Car, selon eux, il faut entendre la même chose par Osiris et par Jupiter, par
Latone, Isis et
Junon. Cependant il semble qu'il convient mieux de dire que
Latone fut sa nourrice et sa mère en en même temps. On prend communément
Apollon pour le
soleil qui nous éclaire, et les Chymistes pour le
soleil ou partie agente de leur uvre, comme ils prennent leur
lune pour la
femelle ou la partie patiente. C'est pourquoi ils expliquent et appliquent aux opérations de leur Art toutes les choses que la
Fable nous a apprises d'
Apollon, et ses fils Orphée, Hymenée et
Jalème qu'il eut de
Calliope,
Delphus qu'il eut d'Acachallide, Coronus de Chrisorte,
Linus de
Terpsichore, Esculape de
Coronis. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 12.
Apollon est regardé comme le maître des Muses,
l'inventeur de la Médecine, comme Devin, Oracle et Poète, et comme Guerrier armé d'arc et de
flèches, puisque c'est lui qui tua le
serpent Typhon, dit
Python par
anagramme.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.
Pierre Commelin
En grec, les noms Phoibos et
Apollon sont parfois
réunis.
Fils de Jupiter et de
Latone,
frère
jumeau de
Diane,
Apollon ou
Phébus naquit
dans l'île flottante de
Délos, qui, à partir
de ce moment, devient stable et
immobile par la volonté du
jeune
dieu ou la faveur de
Neptune. Dès son adolescence,
il prit son carquois et ses terribles
flèches, et vengea
sa mère du
serpent Python, par lequel elle avait été
si obstinément poursuivie. Le
serpent fut tué, écorché,
et sa peau servit à couvrir le trépied sur lequel
s'asseyait la Pythonisse de
Delphes pour rendre ses oracles. D'un
visage rayonnant de beauté, avec une chevelure blonde qui
tombait en boucles gracieuses sur ses épaules, d'une taille
haute et dégagée, d'une attitude et d'une démarche
séduisantes, il aima la nymphe
Coronis, qui le rendit père
d'Esculape. Ce fils d'
Apollon, qui excellait dans la médecine,
ayant usé des secrets de son art pour ressusciter Hippolyte,
sans l'assentiment des
dieux, fut foudroyé par Jupiter.
Apollon,
furieux, perce de ses
flèches les
Cyclopes, qui avaient forgé
la foudre. Cette vengeance, regardée comme un attentat, le
fit chasser de l'
Olympe. Exilé du
ciel, condamné à
vivre sur la terre,
Apollon se réfugia chez
Admète,
roi de Thessalie, dont il garda les troupeaux. Tel était
le charme qu'il exerçait autour de lui dans les campagnes,
si nombreux étaient les agréments dont il embellissait
la vie champêtre, que les
dieux mêmes devinrent alors
jaloux des bergers.
Durant son exil, il chantait et jouait de la
lyre ;
Pan, avec sa flûte, osa rivaliser avec lui devant
Midas, roi de
Phrygie, désigné pour arbitre.
Midas,
ami de
Pan, se prononça en sa faveur, et, pour le punir de
son stupide
jugement,
Apollon lui fit pousser des oreilles dâne.
Le satyre Marsyas, autre joueur de flûte, ayant voulu aussi
rivaliser avec
Apollon, à la condition que le vaincu serait
mis à la discrétion du vainqueur, fut vaincu par le
dieu, qui le fit écorcher vif. Un
jour,
Mercure lui dérobe
son troupeau, et
Apollon passe du service d'
Admète à
celui de Laomédon, fils d'
Ilus et père de
Priam.
Apollon aida
Neptune à construire les
murailles de
Troie, et les
dieux n'avant reçu de Laomédon
aucun salaire, il punit cette ingratitude en frappant le. peuple
d'une peste qui causa d'immenses ravages.
Il erra encore quelque temps sur la terre,
aima
Daphné, fille du
fleuve Pénée, qui se
déroba à son
amour et fut métamorphosée
en laurier ; Clytie qui, se
voyant abandonnée pour sa
sur Leucothoé, se morfondit de douleur et se changea
en héliotrope ; enfin Clymène qui eut d'
Apollon
un grand nombre d'
enfants, dont le plus célèbre est
Phaéton.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 37-42.