Benoît VI,
Romain de naissance, fils d'Hildebrand, fut élu pape, à ce qu'on croit, le 22 septembre 972, après la mort de
Jean XIII. Il n'occupa le
saint-siège que 18 mois.
Son pontificat n'en fut pas moins marqué par des malheurs et des crimes. L'absence de l'empereur Othon en Allemagne, et sa mort arrivée vers cette époque, rallumèrent dans Rome des
factions funestes.
Benoît VI fut pris et enfermé au château St-Ange par Centius ou Crescentius, fils de la fameuse Théodora, et, suivant quelques écrivains, du
pape Jean X. On élut aussitôt
Francon, qui prit le nom de Boniface VII. Cependant, Benoît fut étranglé, d'autres disent empoisonné, dans sa prison, en 974. L'
antipape Francon fut chassé lui-même aussitôt après la mort de
Benoît VI. Les troubles de ce temps semblent avoir jeté du désordre dans les écrits des
historiens. Quelques-uns donnent pour successeur à
Benoît VI Domus II ; d'autres le placent auparavant. Les dates des événements ne sont pas moins incertaines. La papauté, dans ce temps-là, est avilie et profanée au point de devenir une espèce d'emploi purement temporel et précaire, livré au caprice de la multitude, comme l'empire romain le fut à la
vénalité des gardes
prétoriennes. Ces souverains de quelques moments passent et tombent sans qu'on ait eu le temps de les connaître. L'
histoire ne dit rien des qualités morales de l'infortuné
Benoît VI.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 3 - Page 648)