Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin [Du grec Mars et bourg ou place] Histoire ancienne
Sénat d'Athènes, dont l'existence remonte aux
temps héroïques
de la Grèce, malgré l'opinion de
Plutarque, qui attribue à Solon la création de l'
aréopage. Ce qui est constant, c'est que Solon décida que ce
corps serait
composé uniquement des autorités sorties de charge, et qu'il aurait le
jugement suprême des affaires capitales, l'inspection des murs, le droit de vérifier la conduite des autorités après l'expiration de leurs fonctions, et celui de réviser et même de casser les décisions du peuple. Une
fable populaire parmi les Grecs rapportait que les
dieux eux-mêmes s'étaient soumis autrefois à son
jugement, et que le redoutable
dieu de la guerre,
Mars, avait comparu devant lui, accusé du meurtre d'Halirothius,
fils de Neptune ; c'était même au souvenir de cette tradition qu'on attribuait le nom d'
aréopage. Le nombre des membres de l'
aréopage variait beaucoup ; il excéda quelquefois celui de 40, mais il ne descendit jamais au-dessous de 9.
La sévérité des arrêts, l'
esprit de justice et d'équité qui les dictait, répandait chez tous les peuples anciens la réputation de sagesse de l'
aréopage. (Bur.)
Quel plus grave tribunal y eut-il jamais que celui de l'
aréopage, si révéré dans toute la grèce, qu'on disait que les
dieux mêmes y avaient comparu.
Cécrops l'avait fondé sur le modèle des tribunaux d'Egypte. (Bossuet)
Je crains plus de mon cur le sanglant témoignage,
Que la sévérité de tout l'
aréopage. (Racine)
Aréopage :
On appelle aussi
Aréopage le lieu où l'
aréopage tenait ses séances.
Aréopage : Figuré
Se dit tantôt sérieusement, tantôt ironiquement, d'une assemblée de magistrats, de
juges, d'hommes d'Etat, de littérateurs.
Aréopage
illustre. Terrible
aréopage.
Aréopage littéraire.
Singulier
aréopage. Plaisant
aréopage.
Aréopage grotesque.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), pp. 227-228.