Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin Géographie
Nom commun à deux célèbres chaînes de
montagnes, l'une entre la Macédoine et la Thessalie, aujourd'hui le Lacha ; l'autre dans la Bithynie occidentale sur les confins de la
Phrygie et de la
Mysie, aujourd'hui le Kechich-Dagh ou
montagne du Moine. Les anciens avaient fait de la première de ces
montagnes, qui était la plus élevée, la demeure des
dieux.
Olympe haut, élevé, voisin du
ciel. Le
mont Olympe. Le sommet de l'
Olympe.
Olympe : Poétique
Le
ciel, le séjour des
dieux du
paganisme ancien.
Olympe resplendissant, vaste, éclatant, vermeil, azuré, radieux. Le palais de l'
Olympe. Les
dieux de l'
Olympe. Les voûtes de l'
Olympe.
Cinq zones de l'
Olympe embrassent le contour (Del.)
Tout l'
Olympe est rempli de héros amoureux. (Voltaire)
Olympe :
En parlant des divinités du
paganisme, les poètes
prennent, par
métonymie, l'
Olympe pour les
dieux
mêmes.
L'
Olympe assemblé, réuni, partagé, sublime, éternel, tout-puissant, favorable, calmé, apaisé, courroucé, irrité.
Jadis l'Olympe et le Parnasse,
Etaient frères et bons amis.
(La
Fontaine)
Si vous aviez l'âme assez bonne,
Pour être ma Vénus, sous un ombrage frais,
Je serais content, et j'aurais
Tout l'Olympe en votre personne.
(Panard)
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 696.
Pierre Commelin Les divinités antérieures à Jupiter appartiennent aux âges mythologiques les plus reculés, et, pour ainsi dire, aux origines du monde. Leurs
histoires, ou plutôt leurs
légendes, sont empreintes d'une certaine confusion, leur physionomie tient encore pour ainsi dire du
chaos. A partir du règne de Jupiter, les personnalités divines s'accentuent plus nettement. Si parfois les
dieux ont encore des attributs ou des fonctions semblables, si plusieurs d'entre eux sont la même personne sous des noms différents, leurs traits sont plus distincts, leur rôle mieux défini.
Avant Jupiter, le
Chaos se débrouille,
le
Jour se fait, le
Ciel et la
Terre s'unissent, la divinité
se manifeste en quelque sorte partout, mais le monde divin ne réside
dans aucun lieu bien déterminé. Le fils et successeur
de
Saturne constitue et organise l'ordre divin. Dès le commencement
de son règne, mais non sans combat, les
Titans, fils de la
Terre, vont disparaître ; le partage du monde se fera dans
sa famille, la voûte céleste, tantôt voilée
de nuages, tantôt resplendissante d'azur, de
feux et de lumière,
soutiendra le palais mystérieux du souverain maître, père
des
dieux et des hommes. Ce palais, c'est l'
Olympe, ou l'Empyrée.
De son séjour élevé bien
au-dessus des régions terrestres, aux
extrêmes confins
de l'éther, dans l'espace invisible, Jupiter préside
aux évolutions du monde, observe les peuples, pourvoit aux
besoins des hommes, assiste à leurs rivalités, prend
part à leurs querelles, poursuit et punit les coupables,
veille à la protection de l'innocence, en un mot s'acquitte
des devoirs d'un roi souverain. Il convoque les autres
dieux, les
réunit dans l'
Olympe, à sa cour et sous son sceptre.
Il s'établit entre toutes les divinités un commerce incessant, elles daignent se rapprocher des mortels, s'unir avec eux ; réciproquement, les mortels généreux aspirent aux honneurs de l'
Olympe, et, par leurs actions héroïques, s'efforcent d'obtenir des
dieux l'immortalité.
Le
mont Olympe étant le plus élevé de la Grèce, c'est sur son sommet, parfois perdu dans les nuages, que les poètes placèrent le séjour de Jupiter et de la plupart des
dieux.
On appelait
Olympiens les douze
dieux principaux, c'est-à-dire Jupiter,
Neptune,
Pluton,
Mars,
Vulcain,
Apollon,
Junon,
Vesta,
Minerve,
Cérès,
Diane et
Vénus.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 17-18.