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Dictionnaire >> GénéralArnauld de Villeneuve Morien dit : «
La science de notre Magistère est comparable en tout à la procréation de l'homme. Premièrement, le coït. Secondement, la conception. Troisièmement, l'imbibition. Quatrièmement, la naissance. Cinquièmement, la nutrition ou alimentation. » Je vais t'expliquer ces paroles. Notre sperme qui est le
Mercure, s'unit à la terre, c'est-à-dire au
corps imparfait, appelé Terre-Mère (la terre étant la mère de tous les
éléments). C'est là ce que nous entendons par le
coït.
Puis, lorsque la terre a retenu en soi un peu de
Mercure, on dit qu'il y a
conception. Quand nous disons que le mâle
agit sur la
femelle, il faut entendre par là que le
Mercure agit
sur la terre. C'est pourquoi les Philosophes ont dit que notre Magistère
est mâle et
femelle et qu'il résulte de l'union de ces
deux principes.
Après l'adjonction de l'
Eau, c'est-à-dire
du
Mercure, la terre croît et augmente en blanchissant, on dit
alors qu'il y a
imbibition. Ensuite le
ferment se coagule, c'est-à-dire
qu'il se joint au
corps imparfait, préparé comme il a
été dit, jusqu'à ce que sa
couleur et son aspect
soient uniformes : c'est la naissance, parce qu'à ce moment apparaît
notre Pierre que les Philosophes ont appelée : le Roi, comme
il est dit dans
La Tourbe des Philosophes
: «
Honorez notre roi sortant du feu, couronné d'un
diadème d'or ; obéissez-lui jusqu'à ce qu'il soit
arrivé à l'âge de la perfection, nourrissez-le jusqu'à
ce qu'il soit grand. Son père est le Soleil, sa mère est
la Lune ; la Lune c'est le corps imparfait. Le Soleil c'est le corps
parfait. »
Cinquièmement et en dernier lieu vient l'alimentation,
plus il est nourri, plus il s'accroît. Or, il se nourrit de son
lait, c'est à dire du sperme qui l'a engendré au commencement.
Il faut donc l'
imbiber de
Mercure, jusqu'à ce qu'il en ait bu
deux parties, ou plus si c'est nécessaire.
Arnauld de
Villeneuve, Le Chemin des Chemins (1303).