Cet article a paru originellement dans le N°190 de la revue
Le Symbolisme (décembre 1934). Il a été ressaisi et corrigé par France-Spiritualités.
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Franc-Maçonnerie >> Articles & Interviews Les Loges
anglo-saxonnes sont des lieux de culte où s'accomplissent des
rites, auxquels participent des fidèles recueillis. Une discussion animée ne serait pas à sa place en ces «
ateliers » où le « travail » est cérémonial ; aussi est-ce en dehors des Loges que travaillent effectivement les
Associations for Masonic Research, bien qu'en empruntant les locaux maçonniques. C'est ainsi qu'un très instructif exposé, sur la structure, les origines et le développement du Rituel, fut fait à Liverpool, le 28 septembre 1934, par le F
:. Fred T. Cramphorn.
L'érudit conférencier constate l'attachement de chaque Maçon au ritualisme qui lui est coutumier ; il y voit le seul bon et régulier. Or, il n'existe aucun standard rigoureux du vrai et du
faux en Maçonnerie, surtout en ce qui concerne les détails.
Pour remonter aux formes originelles du rituel, on peut suivre deux voies, l'une externe et l'autre interne. La première procède par comparaison de toutes les pratiques en vigueur dans le monde entier ; la seconde s'efforce d'analyser le rituel en lui-même et de discerner les
influences multiples y ayant pris
corps.
Quelles que puissent être ces
influences, elles aboutirent
à la cristallisation effectuée en Angleterre entre 1717 et 1730. Quand le Prince de Galles se fit
initier en 1731, la Maçonnerie bénéficia
d'un prestige qui favorisa son expansion. Des marins de Wapping, Portsmouth et Bristol transportèrent les traditions maçonniques en Amérique. Le continent
européen reçut également l'importation anglaise sous une forme que révèlent partout les plus anciens rituels. Entre ceux-ci, des divergences originelles sont manifestes ; elles s'accentuèrent du fait que la Maçonnerie ne fut adoptée qu'en s'adaptant au génie des différents peuples.
Les
influences internes remontent en premier lieu à la Bible, dont s'inspirèrent très largement les anciens Maçons.
Les habitudes sociales du
XVIIIème siècle s'imposèrent en modelant les Loges sur les Clubs de l'époque.
La Renaissance apporta son humanitarisme, le rappel des ordres
d'architecture et du septenaire des
arts libéraux.
Le
Moyen Age transmit des « constitutions » rédigées sur parchemin et des formules rituelles en langage rythmé s'imposant à la mémoire. Des survivances d'un lointain passé ne sauraient enfin être méconnues.
Ces
influences s'amalgament en un texte impressionnant, d'un style archaïque, auquel la piété interdit de
toucher. Il en résulte, qu'en dépit de toutes les viscissitudes, d'erreurs, d'
anachronismes, de compromis et d'
équivoques, la fascination persiste. Elle doit être mise au service d'une Maçonnerie vivante en perpétuel développement. Ceux qui aiment l'institution ont le devoir de contribuer à sa croissance spirituelle, afin qu'elle exerce une
influence décisive sur les Maçons et, par eux, sur l'ensemble du monde.
« Ce que nous voulons, conclut le conférencier, c'est que les étudiants de la Maçonnerie deviennent plus nombreux, qu'il y ait davantage de FF
:. posant des questions, davantage de lecteurs de publications maçonniques, davantage d'appréciateurs intelligents de l'
esprit du rituel et moins de perroquets qui le rabâchent. La Maçonnerie n'est pas un exercice de mémoire ni un prétexte à exhibition d'éloquence ou de
rhétorique.
C'est une vie qui doit être vécue, une science à étudier, un évangile à proclamer. La philosophie de la Maçonnerie est la recherche de la vérité, symbolisée par la Parole perdue à retrouver. »
Fred T. Cramphorn
d'après le résumé paru dans The Freemason du 27 octobre
1934