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Ondes et Pyramides

article du comte I. M. de Nériac (1958)
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Cet article a paru originellement dans le N°45 de la revue Initiation & Science (janvier-mars 1958). Il a été ressaisi et corrigé par France-Spiritualités.
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      Les artistes de l'Ancien Empire créaient des images marquées d'un réalisme symbolique afin que les prêtres occultistes fussent en mesure de les rendre aussi « agissantes » que possible. Ils devaient, pour cela, se soumettre aux règlements minutieux établis par ceux qui avaient étudié à fond les choses divines.

    L'action vivifiante des « rapports de divine harmonie », que Fournier des Corats affirme accompagner les dépouilles en les protégeant « par le réseau de leur trame modulée à l'infini et par l'action des symboles qu'ils représentent » (1), cette force irradiante des formes géométriquement ordonnées que nous, radiesthésistes avertis, savons ne pas être seulement symbolique, mais bien physiquement immanente, constituerait-elle l'énergie antagoniste du pouvoir de la pyramide ? (2).

      L'effet de ce pouvoir est de dessécher les corps en les rendant rabougris, noirs et fibreux à l'excès, comme la fameuse peau de chagrin. Ce n'était pas là précisément le but poursuivi par les embaumeurs égyptiens. L'aspect d'un cadavre traité par ces ondes est affreux : il est facile de l'imaginer en analogie avec celui des têtes rapetissées par les Indiens Jivaros de l'Amazone. Si l'action est prolongée tant soit peu, les tissus perdent toute élasticité : on peut presque parler de fossilisation (3).

      Les momies hideuses des Incas diaboliquement « procustalisées », dans leurs urnes, un rictus de grand singe sur leurs dentures découvertes, nous fournissent la preuve de cette terrible dégradation (4).

      Or, il s'agit là, évidemment, d'un processus aberrant, d'une minéralisation « plutonique » des substances organiques, d'une « fixation » de la matière qui s'oppose de manière flagrante au principe même de la loi universelle de transmutation. Si, malgré ceci, l'architecture pyramidale a été choisie constamment pour les mausolées royaux à partir du début de la IIIème dynastie sur une période de 1200 ans (5), c'est que cette structure pouvait condenser des ondes qui en potentialisaient d'autres, de forme, qu'on avait appris à contrôler dans un but maléfique contre les sacrilèges et les violations des voleurs de sépulture.

      Ce but protecteur s'étendait probablement aussi aux intentions destructives des usurpateurs et des fondateurs de futures dynasties (6).

      Mais le souci évident de conférer aux objets votifs – meubles et statues – des proportions rigoureusement établies afin « d'amener ces objets à la vie » – pour employer l'expression courante de la langue égyptienne – et l'effort de projeter ainsi par ces contours et ces images syncrétisés, le rayonnement de leur influence sur le plan de la survie, nous amènent à croire que dans la persistance de la pyramide, il faut voir surtout autre chose : le succès d'une tentative d'utiliser les influences des ondes telluriques avec un but également vitalisant, succès obtenu après de nombreux tâtonnements dont nous nous apercevons en suivant l'évolution de la grande architecture funéraire Khéméenne (7).

      A une époque qui remonte à 4600 ans, la pyramide fait son apparition dans la vallée du Nil.

      Elle fut, paraît-il, inspirée à l'architecte Imhotep, mage, grand prêtre et conseiller du roi Zoser, par les « ziggurat » du pays de Sumer.

      Ce mot, qui signifie « lieu élevé », prouve qu'on ne devait attacher à ces édifices aucun sens religieux. La ville ou, pour mieux dire, la Cité sumérienne avait son Palais, résidence du monarque terrestre qui la gouverne, et son Temple, demeure du personnage divin que le roi ne fait que représenter.

      Construites en briques et depuis longtemps en ruine et tombées en poussière, les « ziggurat », ces beffrois à terrasses, observatoires du ciel et de l'horizon des grandes plaines mésopotamiennes, ne semblent, en réalité, s'apparenter aux premières pyramides à étages de l'Afrique ou aux « téocallis » d'Amérique, que par une raison géotropique : elles se dressent toutes au milieu de vastes étendues de terre et de sable. Quant à leur structure, commune aux trois continents, elle est tout simplement l'expression la plus primitive qui soit d'une réalisation à la verticale. La comparaison avec Sumer a de l'intérêt sous un aspect différent. Sumer, à l'époque qui nous occupe, est, par rapport à l'Egypte, ce que la Grèce sera plus tard pour la Perse. Les cités-Etats et l'écriture sont les apports faits par les Sumériens à la civilisation antique. Chaque ville avait un dieu patron à Sumer : Nippour avait Enlil, dieu de l'air ; Ur, en Chaldée, avait Sin, dieu de la Lune ; Sippar avait Chamash, dieu du Soleil. Sur le Nil par contre, depuis Menès tout au moins, l'unificateur de la Haute et de la Basse Egynte (2850 av. J.-C.), l'état était le roi et le roi était dieu. Or, au début du troisième millénaire avant J.-C., Egyptiens et Mésopotamiens entretenaient déjà des relations : les fouilles faites à Gerzeh ainsi qu'à Hiérakonpolis, l'ont établi de manière incontestable. Les deux civilisations étaient au même stade, à peu près, mais leurs régimes politiques se trouvaient être à l'opposé. Et la première construction en pierre de quelque importance que nous voyons s'élever à Saqquarah sous l'Horus (8). Neter-ir-Khet, roi Zoser (2600 av. J.-C.), précède de 300 ans l'apparition au Moyen-Orient de constructions lithiques d'égale importance. Celles-ci coïncident avec l'établissement du pouvoir impérial de Sargon Ier (2300 av. J.-C.), l'envahisseur sémite divinisé par ses conquêtes qui, de ce fait, apparaît comme le précurseur des théocrates assyriens et babyloniens.

      Si donc, comme il semble prouvé, l'emploi de la pierre est en fonction du caractère divin du souverain, comment s'expliquer que dans les deux premières dynasties, dites thinites (9), le phénomène lithique se limite à de simples et timides essais où la pierre n'est utilisée que pour des revêtements de parois ou pour des dallages et des encadrements de porte ? (10).

      Voici où nous voulons en venir : le monument de Zoser, s'il marque dans son ensemble l'apogée d'un art qui avait déjà connu son épanouissement, ne représente le point de départ d'un art nouveau que si l'on veut bien reconnaître, à son aspect originel, un caractère transcendant. Or, à Saqqarah nous ne voyons, tout d'abord, que la réplique en pierre de l'ancien « mastaba » stéréotypé des deux premières dynasties : quadrangulaire, massif, dériv, des tombeaux néolithiques (11).

      L'idée d'escalader le ciel pour faciliter l'ascension de l'âme du roi, à sa mort, vers son père Rè le soleil, n'était donc pas encore née dans l'esprit d'Imhotep, grand prêtre, ministre et architecte. L'idée chthonienne prévalait en lui : l'âme du défunt, sage et puissant, devait rester le plus longtemps possible rivée à la terre et rattachée au monde des vivants.

Pyramide à degrés de Zoser

Fig. 1. - La pyramide à degrés de Zoser et ses plans successifs

      Or, à un moment donné, le roi pacifique, dont le gouvernement favorise les échanges avec les peuples lointains, séduit par la description que lui font ses émissaires des plus imposants édifices connus de son temps – les ziggurat du pays de Sumer – en décide l'imitation bien que sur une échelle plus modeste. Et du moment que son architecte avait déjà réalisé l'exploit d'une bâtisse solide comme un roc, atteignant une dizaine de mètres de haut, il en ordonne la surélévation afin que les générations futures contemplent, matérialisée dans la pierre, la magnificence de son règne. Imhotep ne fit alors qu'exécuter à la lettre la volonté de son souverain. Par des contacts avec les Barous de Sumer, il pensa d'abord appliquer le technique même des Ziggurat, qui consistait à disposer les lits horizontalement, système archaïque qu'on constate appliqué dans le mastaba lui-même. Mais soucieux d'assurer la stabilité d'un édifice en pierre, qui pour la première fois allait s'élever à une trentaine de mètres de hauteur, il lui donna une structure toute différente : il déversa les lits afin de rejeter tout le poids vers le centre de la construction perpendiculairement aux faces de parement inclinées de 16 degrés, et compartimenta la maçonnerie en tranches indépendantes de 2,60 m d'épaisseur moyenne, appuyées les unes contre les autres. Cette innovation géniale est la seule qui marque le passage de la brique crue au lithique. Pure solution statique, elle ne fait qu'appuyer l'hypothèse architecturale de l'édifice qui représente le « missing link » de notre invention. Nous pensons, en effet, que c'est du mastaba tel quel que dut naître la toute première pyramide à étages par simple superposition d'un gradin à un autre, le premier se trouvant déjà fait et fournissant aux autres la mesure de la hauteur (12).

      Cette première construction massive, à base à peu près carrée, dont nous postulons l'existence, devait être de trois gradins et pas plus, c'est-à-dire d'une hauteur conditionnée par les proportions invariées du mastaba originel dont le côté ne dépassait pas une soixantaine de mètres de long (Fig. 1) (13). Mais si Imhotep, créateur de la pyramide, a été, de son vivant, autant divinisé que son maître, c'est bien que sa première réalisation n'eut pas simplement l'aspect d'une série plus ou moins nombreuse de mastabas superposés.

      Il fut, certes, amené à couronner d'un faite ce monument, qui, n'ayant pas, en tant que tombeau, à être escaladé, ne devait avoir d'autre but que celui de réussir le plus grandiose possible. A cause, cependant, de difficultés techniques imprévues, il projeta tout d'abord une surélévation pointue en forme de pinacle à bàtir en brique crue, sauf à la remplacer par une construction en calcaire après mise au point d'ordre statique. Bien lui en prit d'ailleurs, comme nous allons voir par la suite.

      Quant à la forme à donner à ce couronnement, il l'obtint et la réalisa tout naturellement en matérialisant le tracé triangulaire où s'inscrivait le profil d'une arête imaginaire, couchée sur les angles des degrés de l'édifice dont il put ainsi réaliser à moindres frais la hauteur maxima, tout en laissant les terrasses à jour. L'archétype architectural venait ainsi de se concrétiser dans sa forme symbolique : la première pyramide du monde était née.

Non, rien ne se trouve voilé qui ne doive être dévoilé, rien de caché qui ne doive être connu.
Matthieu, X, 26


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(1)  La Proportion Egyptienne, Véga, Paris, 1957.

(2)  On ne sait trop qui a redécouvert de nos jours la propriété qu'a la pyramide de momifier les corps. Elle a fait l'objet d'observations de la part de maints radiesthésistes, tels que MM. Bovis, Bories, Reynaud, Martial, etc... II semble bien que cette paternité revienne à MM. Chaumery et A. de Belizal qui se sont penchés, voilà une trentaine d'années, sur cette intéressante question. C'est à eux, en tout cas. qu'il faut reconnaltre le mérite d'avoir obtenu l'identification de ces ondes super-courtes qui appartiennent, selon leur définition, au secteur du vert négatif, en même temps que le moyen de les réaliser par des dispositifs aussi simples qu'ingénieux. (Cfr. Essai de radiesthésie vibratoire, Dangles, Paris, 1956.)

(3)  Tout un chacun peut faire l'expérience en question avec une maquette de pyramide en bois ou en carton – la matière n'ayant aucune importance, sauf en ce qui concerne l'emploi de métaux (clous et fils de cuivre ou de fer, par exemple, doivent être exclus). à condition de respecter certaines règles que nous donnerons par la suite. Ayez soin de l'orienter en la plaçant au-dessus de l'objet choisi – bouchée de viande, petit poisson, neuf, mandarine, etc... – avec une de ses faces au nord magnétique. Il faut de 9 à 11 jours pour obtenir un résultat complet.

      M. Martial fait remarquer qu' « aucun appareil scientifique ne permet de déceler et de mesurer les influences qui sont mises en œuvre dans cette action momificatrice. Une seule possibilité existe : le recours, gràce à la radiesthésie, au détecteur humain, le plus sensible de tous ». (La Radiesthésie et les énergies inconnues, L'Ermite, Paris 1955).

(4)  Très probablement on obtenait cet effet en faisant séjourner le cadavre pendant un laps de temps rituel au tréfonds des « toccalis », les pyramides à étages des civilisations précolombiennes.

(5)  Avec toutefois quelques insignifiantes exceptions qui correspondent à l'abandon de la doctrine solaire héliopolitaine. (Le fils de Mykérinos, Shepseskaf, dernier roi de la IV, dynastie, rejeta la pyramide pour construire au sud de Sagquarah un monument auquel il donna la forme d'un gigantesque sarcophage, connu sous le nom arabe de « mastaba Faraourl ». c'est-à-dire le « banc du Pharaon »).

(6)  L'action des ondes telluriques amplifie en tout cas les émanations variées (radiations de formes, de dessins, de chiffres, provenant de statuettes, d'hiéroglyphes, de pantacles), de même que les radiations provenant de failles, eaux souterraines, etc. M. de Bélizal qui. après la mort de son précieux collaborateur, poursuit ses expériences dangereuses, m'a décrit différents dispositifs qui, comme sa pile radiesthésique, s'inspirent de la forme de certains meubles cultuels des tombeaux et des temples égyptiens. Ces appareils, d'une déconcertante simplicité, dégagent, par eux-mêmes, des ondes qui se rapprochent par leur fréquence de celles des rayons gamma du radium.

(7)  Sur un diagramme conventionnel, qui correspond à celui du spectre solaire, les auteurs cités ci-dessus identifient le rayonnement de ces ondes comme correspondant à une couleur hypothétique opposée à la direction du vert et qu'ils définissent vert négatif.

      M. A. de Bélizal reconnaît à cette radiation une force « noire » et une force « blanche » (ces expressions conventionnelles n'ont, bien entendu, rien à voir avec le spectre solaire : nous les adoptons afin de simplifier notre exposé). En d'autres mots la même radiation, si on en varie légèrement la longueur d'onde, peut agir favorablement sur des tissus qu'elle avait précédemment détériorés. A condition que l'action s'exerce sur plan et à distance – seul moyen qu'on a d'isoler l'organe atteint – c'est-à-dire en soumettant à ces radiations et la souche du malade et le dessin de l'organe atteint, on obtient aussi bien le dessèchement d'un cancer, que la régression d'un processus de tuberculose ou la réduction d'un œdème, etc...

      C'est au Colonel Skarlatine surtout que nous sommes redevables des plus profondes études dans ce champ. Ses nombreux ouvrages, notamment Radiations des formes et cancer et Premier pas en radiesthésie thérapeutique (Edit. Omnium Littéraire), parus sous le pseudonyme ENEL, nous donnent la clé de ces passionnantes recherches.

      Pour en revenir à la pyramide, M. Martial, plus modestement, rapporte (op. cit.) différentes expériences « favorables » : un véritable effet bénéfique s'obtient avec l'eau qui, à l'intérieur d'une maquette pyramidale, acquiert une vertu curative pour les organismes animaux et vitalisante pour les végétaux.

      De notre côté, nous avons expérimenté le pouvoir neutralisateur d'une de ces maquettes en la plaçant directement sur la verticale d'une radiation nocive provenant d'un égout, de même qu'en la disposant, dûment orientée, sur un plan de la pièce et de la maison à protéger.

(8)  C'est l'attribut royal désignant le dieu principal qu'on adorait en Haute Egypte depuis la préhistoire.

(9)  Pour ne pas s'étendre à toute la période prédynastique (civilisation dite de Gerzeh (3000-2600 avant J.-C.)), pendant laquelle le roi était déjà dieu.

(10)  Ceci est d'autant plus curieux à constater qu'Imhotep ne fit que mettre à profit à Saqquarah, en les appliquant à la pierre, les progrès apportés par l'emploi de la brique crue : ne réalisant ainsi rien de plus qu'une simple « pétrification » de l'architecture datant de plusieurs siècles.

      (Lauer, Le problème des Pyramides d'Egypte, Payot, Paris, 1952).

(11)  En 1931, on trouva à 32 mètres de profondeur, sous le mastaba, de nombreuses galeries indépendantes du dispositif funéraire de Zoser même, où étaient inhumées, sans embaumement, les dépouilles de quelques princesses et jeunes fils ou frères du roi.

(12)  Remarquez bien que le caveau, ou la cuve, de granit, occupe le centre du mastaba – celui-ci étant d'une dizaine de mètres de haut. Le puits du caveau ne devait pas être aussi profond à ce stade qu'il le devint par la suite, car le sépulcre du roi ne pouvait pas trop approcher le niveau des galeries où gisaient les dépouilles ces membres de sa famille.

(13)  Elle devait étre englobée et pratiquement oblitérée par la suite dans une deuxième pyramide de base rectangulaire et à 4 gradins, laquelle à son tour fut enfouie dans une troisième et définitive (dans la succession 1 + 2 + 1 + 2 = 6) d'une soixantaine de mètres de haut.

Comte I. M. de Nériac




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