Dom Antoine-Joseph Pernéty C'est la matière de pierre philosophale avant sa préparation. Les Sages donnent aussi ce nom à leur mercure préparé.
Plusieurs Chymistes ont donné le nom de
Crachat de la Lune, ou
Sputum Lunæ, au
flos cli, et ont travaillé avec lui, comme sur la véritable matière du grand uvre ; et il est vrai que ce
flos cli est bien capable d'induire en erreur. Il est assez difficile de décider de sa nature. C'est une espèce d'
eau congelée, sans odeur et sans saveur, ressemblant à une fraise de peau verte, qui sort de terre pendant la nuit, ou d'abord après la cessation d'un grand orage. Dans les plus grandes chaleurs, cette matière conserve une froideur très grande quand on la tient à l'ombre. Sa matière aqueuse est très volatile, et s'évapore à la moindre
chaleur à travers une peau extrêmement mince qui la contient. Elle ne se dissout ni dans le vinaigre, ni dans l'
eau, ni dans l'
esprit de vin ; mais si on renferme le
flos cli tout nouveau dans un vase bien scellé et luté, il s'y dissout de lui-même en une
eau extrêmement puante, sentant comme les excréments humains, très corrompus, ce qui manifeste une abondance de soufre volatil. Au commencement de la
dissolution, l'
eau dans laquelle se résout cette matière, paraît de
couleur bleu céleste, puis violette, ensuite rouge, pourprée, et s'éclaircissant après cela, elle devient
couleur d'aurore, et enfin ambrée
couleur d'or. La pelliculesurnage très longtemps dans cette
eau ; et il se précipite au fond du matras, dès le commencement de la
dissolution, une espèce 4e poudre blanche comme de l'amidon. Mais pour cela il faut avoir cueilli le flos cœli avant le lever du
soleil, et l'avoir nettoyé exactement, morceau à morceau, de toute la terre et autres matières étrangères qui pourriraient s'y être attachées. Plusieurs personnes m'ont assuré qu'on faisait avec le
flos cli un excellent remède pour guérir un nombre de maladies. Il faut avoir soin de ne point
toucher ni cueillir le
flos cli avec aucun métal, mais seulement avec du
bois ou du verre.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.