Dom Antoine-Joseph Pernéty On trouve ce terme dans presque tous les Auteurs Chymiques, pour signifier perfectionner. La nature s'amende en nature ; nature amende nature : ils entendent par ces termes, que la nature se sert toujours dans ses opérations de choses
homogènes pour perfectionner ses ouvrages, et que les parties de
matière qui composent les individus d'un règne, sont plus propres à perfectionner les individus de ce même règne, que celles qui seraient prises d'un autre. Ainsi un métal n'est pas propre à perfectionner un végétal, et un végétal le serait encore moins à
l'égard du minéral. Mais comme la nature tend toujours à la perfection des êtres, et qu'elle emploie les voies les plus simples et par degrés, le règne minéral ayant été en quelque façon créé le premier, a pu servir de base au règne végétal ; et le règne
animal, comme le plus parfait, a été formé des deux autres, se nourrit et s'entretient d'eux, sans cependant qu'ils puissent se servir mutuellement de semence; parce que chaque règne a la sienne spécifiée et déterminée. Il faut donc prendre celle du minéral pour faire l'uvre des Philosophes, et non celles des deux autres règnes.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.