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Hermès dévoilé

Dédié à la postérité
Cyliani
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TROISIÈME OPÉRATION
CONJONCTION DU SOUFRE AVEC LE MERCURE DES PHILOSOPHES


      C'est ici où les philosophes commencent presque tous leurs opérations, ce qui a induit beaucoup de personnes en erreur. C'est aussi dans cette opération où l'on réunit le soufre des philosophes avec leur mercure. Presque tous les sages ont nommé fermentation cette dernière opération, vu que c'est dans celle-ci que de nouveau le soufre se dissout, qu'il fermente, se putréfie et ressuscite par sa nouvelle régénération avec une force décuple.

Cette opération diffère des deux précédentes, ce qui fait que les philosophes la composent de sept degrés auxquels ils ont attribué une planète.

      Pour faire cette opération, il faut prendre la moitié de la poudre réservée dont je vous ai déjà parlé et l'imbiber peu à peu, vu qu'en l'imbibant en trop grande quantité on résout derechef le soufre en huile, qui se sublime en surnageant l'eau, ce qui empêche la réunion du soufre et du mercure, faute grave qui s'est opposée à la réussite de plusieurs philosophes. Il faut donc imbiber la matière goutte par goutte en l'aspergeant, afin d'opérer la réunion de la Lune avec le Soleil des Anges en formant ensemble une bouillie épaisse.

      Le feu externe, qui sert à faire ces imbibitions, est celui dont nous avons déjà parlé lorsque nous avons fait dissoudre le quart de l'huile aurifique réduite en poudre dans la quantité de mercure philosophique qui lui était nécessaire pour se dissoudre ; ce feu extérieur se trouve réglé par la quantité de la matière.

      Il faut ici avoir soin d'entretenir la matière dans un état d'onctuosité par les imbibitions réitérées autant de temps qu'il sera nécessaire pour faire gonfler la matière et la faire entrer en fermentation. Sa dissolution est terminée lorsque la matière affecte une couleur bleuâtre ; on appelle cette dissolution Rebis ou double mercure et le degré du mercure. Cette dissolution est de suite suivie de la fermentation ; alors, on cesse les imbibitions et le feu extérieur, en laissant agir tout seul et de lui-même le feu intérieur de la matière, jusqu'à ce que la matière soit tombée au fond du vase, où elle devient noire comme du charbon ; c'est alors que commence le premier degré appelé celui de Saturne et que l'on distille sans feu, le liquide surnageant la matière noire, en suivant la marche que nous avons décrite aux deux précédentes opérations.

      On laisse sécher la matière noire elle-même, et lorsqu'elle est parvenue à un état de siccité convenable, on l'imbibe derechef avec le feu extérieur, en cessant les imbibitions quand on voit la matière commencer à se sécher ; on la laisse acquérir elle-même un certain degré de siccité, et l'on continue, en réitérant ainsi jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à sa putréfaction totale ; alors, on cesse le feu extérieur pour ne pas endommager la matière. Par suite de l'action du propre feu de la matière, celle-ci de noire devient grise, sans que l'on soit obligé de lui administrer le feu extérieur : on est alors rendu au degré de Jupiter. C'est dans ce degré que l'on voit paraître les couleurs de l'arc-en-ciel, qui se trouvent remplacées par une espèce de peau d'un brun noir qui acquiert de la siccité, se fend et devient grise, entourée à la paroi du vase d'un petit cercle blanc.

      La matière étant parvenue à ce point, on pourrait s'en servir comme médecine. Dans ce cas, il faudrait laisser sécher la matière et la faire devenir une poudre blanche, en employant les mêmes procédés déjà décrits pour obtenir cette couleur que l'on fera devenir rouge à l'aide du feu secret.

      Cette médecine aurait alors une vertu décuple de la première dont j'ai parlé. Mais désirant s'en servir pour la transmutation des métaux, après l'avoir bien desséchée, on n'attend pas qu'elle soit devenue blanche ; mais on la rend telle en l'amalgamant à parties égales avec du mercure vulgaire de commerce, purifié avec soin par distillation, bien sublimé et revivifié ; il est le lait ou la graisse de la terre.

      En effet, lorsque le mercure vulgaire est amalgamé avec la matière, le tout se dissout sous l'aspect d'un liquide blanc comme du lait, qui se trouve fixé par la matière en un sel fixe, par l'action de son propre feu.

      Alors, on recommence les lavations mercurielles qui la rendent blanche comme cristal, à l'aide de sept lavations différentes, à chacune desquelles on ajoute le mercure revivifié à partie égale comme je l'ai dit ci-dessus, puis par moitié, tiers, quart, cinquième, sixième et septième partie du poids de la matière fixée, afin que le poids de la matière soit toujours plus grand que celui du mercure revivifié employé.

      Mais dès la première lavation à partie égale il faut ne pas cesser ni jour, ni nuit le feu, c'est-à-dire les imbibitions du liquide distillé qui contient le feu de la matière, afin que celle-ci ne soit pas saisie par le froid et perdue : le composé est le laiton des philosophes, qu'il faut blanchir par de fréquentes imbibitions jusqu'à ce que le mercure amalgamé soit fixé par notre matière, secondé de son propre feu ; ce qui termine le degré de Jupiter.

      En continuant ainsi, le laiton devient jaunâtre, puis bleuâtre et le blanc le plus beau paraît dessus: alors commence le degré de la Lune. Ce beau blanc à l'aspect du diamant pilé, il est devenu une poudre très fine et très subtile ; on a obtenu le blanc fixe ; on en met sur une lame de cuivre rougie ; si elle fond sans fumer, alors la teinture est suffisamment fixée. Dans le cas contraire, on lui administre le feu, en le continuant jusqu'à ce qu'elle ait atteint son degré de fixité convenable, et l'on s'arrête là, si l'on ne veut faire que la teinture au blanc, dont une partie transmue cent parties de mercure vulgaire en argent meilleur que celui de minière.

      Mais désires-ton faire la teinture rouge, il faut continuer le feu à la matière ; sans l'avoir laissé refroidir, si l'on veut qu'elle puisse devenir rouge.

      En reprenant l'administration du feu extérieur la matière devient très fine et si subtile qu'il est difficile de se l'imaginer ; c'est pourquoi il faut bien diriger son feu afin que la matière ne se volatilise pas par la force du feu qui doit la pénétrer entièrement, mais qu'elle reste au fond du vase, en devenant une poudre verte. C'est alors le degré de Vénus.

      En continuant avec sagesse le feu extérieur, la matière devient jaune citron : c'est le degré de Mars. Cette couleur augmente d'intensité et devient couleur cuivre. Rendue à ce point, elle ne peut plus augmenter d'intensité elle-même ; c'est alors qu'il faut avoir recours au mercure aurifique rouge, c'est-à-dire à notre huile réservée et imbiber la matière avec cette huile jusqu'à ce qu'elle soit devenue rouge : alors commence le degré du Soleil.

      En continuant les imbibitions avec l'huile aurifique, la matière devient de plus en plus rouge, puis purpurine, et finalement du rouge brun, ce qui forme la salamandre des sages, que le feu ne peut plus attaquer.

      Enfin, on insère la matière avec la même huile aurifique, en l'imbibant goutte par goutte, jusqu'à ce que l'huile du Soleil soit figée dans la matière et que cette dernière, mise sur une lame chaude, fonde sans fumée. Par ce moyen on a obtenu la teinture rouge et l'or fixe et figeant dont une partie transmue cent parties de mercure en or meilleur que celui de la nature.




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