DICTIONNAIRE ÉLÉMENTAIRE
À L'USAGE DES JEUNES DISCIPLES D'HERMÈS
Le premier sujet et le
feu sont indispensables dans l'uvre.
De la préparation du premier sujet résulte une
humidité mercurielle brillante et lumineuse.
Il y a un sujet particulier propre à luvre.
Il faut tirer deux choses du sujet et puis les réunir par l'art.
Il faut en ôter toutes les impuretés pour en faire sortir les choses cachées et tirer d'un
chaos le soufre et le mercure, qui étant réunis, font le mercure des sages.
Ce
compost qui est le mercure des philosophes suffit, moyennant le
feu, pour faire l'or. Celui-ci, rentré dans son
chaos et sorti de ce même
chaos, triomphe de toute impureté métallique et peut se multiplier à l'
infini.
Le premier
chaos ou sujet est
composé du
sang du dragon et de la
saturnie végétable.
Le premier
chaos ou sujet est le
composé de sages et contient les quatre
éléments.
Le premier sujet ou le
composé est corporel et spirituel.
Le premier sujet ou
chaos ou
composé est fait de deux, soufre et mercure et des trois principes et des quatre
éléments qui commencent à se concilier ensemble.
Du
chaos général dérivent ceux particuliers des trois règnes. Le
chaos minéral qui contient le soufre et le mercure dans un même sujet est la première matière de l'artiste.
Le
chaos des sages se tire du même premier sujet ou première matière selon les diverses opérations de l'art, imitateur de la nature et d'après les
dispositions de la semence ordonnée de
Dieu.
Le premier sujet est la matière de l'art qui se compose de trois substances par le ministère de
Vulcain ou du
feu.
Cette première matière ou
hylé qui est placée entre le métal et la minière est un
chaos ou un
composé de fixe et de volatil tout ensemble, que les sages appellent
hylé ou la première
eau, qu'ils tirent et composent du premier
hylé naturel et minéral que la nature avait
composé des
éléments.
- Cette première matière ou
composé se fait par la
destruction du
corps et l'
eau (ou second
hylé) qui en est l'
âme, l'
esprit et l'
essence se fait par la
destruction de cette première matière.
On n'a besoin que de cette
eau ou
âme pour le commencement, le milieu et la fin de l'uvre. Cette
eau est deux fois née du mercure.
Notre
chaos, c'est-à-dire celui que tirent les sages du
chaos primitif, s'appelle encore magnésie.
Notre
chaos doit être purifié dans notre
feu pour en tirer le mercure philosophique revêtu de la forme d'
eau, pour pénétrer,
dissoudre les
corps terrestres et réveiller le
feu interne de la nature, assoupi en eux.
Le mercure des philosophes est enfermé et emprisonné dans le
chaos du premier
chaos minéral que présente la nature. Il en est tiré et mis en
liberté par le secours de l'art qui vient
aider la nature et qui commence où elle a fini. Celui-ci l'aide à son tour à mesure que les
esprits se tirent de l'esclavage du
corps et se séparent des
esprits grossiers de la matière qui restent inutiles au fond du vaisseau.
Le mercure ainsi dégagé des lieux de sa première
coagulation contient une double nature, à savoir : une
ignée et fixe qui lui est intérieure, qui est le cur fixe de toutes choses, permanente au
feu et le vrai soufre des philosophes. L'autre humide et volatile qui est antérieure à la précédente, qui est la plus pure et la plus subtile de tous les
esprits, la quintessence de tous les
éléments, la première matière de toute chose métallique et le vrai mercure des sages.
On distingue quatre sortes de mercure. Le premier est celui des
corps qui est la semence précieuse dont se fait la teinture des philosophes, mercure créé de
Dieu. Le second est le
bain et le mercure de la nature, le vase des philosophes, l'
eau philosophique, le sperme des métaux dans la graine (où réside le point séminal). Le troisième qui se fait des deux précédents est le mercure des philosophes. Le quatrième est le
feu secret, moyenne substance de l'
eau.
L'ancien
chaos créé de
Dieu contenait en confusion et au repos les semences de toutes choses et les contraires y demeuraient en paix. Les semences métalliques comprises dans notre
chaos y sont aussi en paix et attendent que l'artiste dise Fiât lux, en séparant la lumière des ténèbres, en réduisant la semence métallique de puissance en acte, en rendant l'invisible visible.
L'ancien
chaos était toute chose et n'était rien de particulier. Le
chaos métallique produit par la nature contient en soi tous les métaux et n'est point métal. La nature commençait un métal en lui, mais empêchée dans son cours, elle ne vous a donné qu'un
chaos.
Le
ciel et la terre des philosophes sont contenus en confusion dans ce
chaos métallique. Il est une image de la mort et cependant la terre
catholique a une vie cachée.
Le
chaos minéral ouvert, les
éléments séparés, les
éléments purifiés se réunissent en
huile en forme d'
eau visqueuse qui est ce
chaos ou
composé philosophique, et le
soleil qu'il faut nourrir et laver sort du sein de la mer. Le sage marie le
ciel et la terre et unit les
eaux supérieures aux inférieures.
De ce
chaos ou
composé philosophique qui est notre première matière, le sage en tire un
esprit visible, qui néanmoins est incompréhensible, qui est la racine de vie du
corps et le mercure des philosophes, dont la liqueur doit être rendue matérielle jusqu'à ce qu'elle arrive à un degré de souveraine et parfaite médecine.
Ce
corps dont on tire un
esprit qui est une
eau d'or sans
corrosion, est informe et ressemble à un
chaos, à un avorton ou un ouvrage de hasard. L'
esprit qu'il contient est sous des formes méprisables, aussi fait-on payer à vil prix sa matière par les
ignorants, tandis que les sages et les savants l'estiment uniquement parce qu'ils en connaissent la valeur.
Cet être unique
composé de deux substances dont la troisième est cachée est le vaisseau d'
Hermès (les
colombes de
Diane) où l'
air qu'il faut
cuire est un milieu entre le métal et le mercure. C'est l'
enfant philosophique, c'est une seule
essence qui accomplit d'elle-même le grand uvre, à l'aide d'un
feu gradué qui en est la nourriture.
Cet
enfant doit être d'abord purifié de ses phlegmes et en
huile ramené sept fois à sa mère qui est la
lune blanche. Il doit être lavé, nourri et allaité du lait de ses propres mammelles et recevoir son accroissement et sa
force par les
imbibitions et être perfectionné par les
aigles volants qui se font par la sublimation et l'addition du véritable soufre, qui aiguisé, en sort plus fort d'un degré à chaque sublimation.
Cette sublimation fait toutes les opérations des sages. C'est l'élévation ou l'
exaltation de la substance d'un état abject à l'état de haute perfection. On reconnaît en notre mercure un mouvement d'ascension dans le premier ouvrage, qui est la préparation du mercure, ce qui constitue toute la difficulté. Le reste n'étant plus qu'un
jeu d'
enfant et uvre de femme.
La sublimation est l'élévation d'une chose sèche avec adhérence au vaisseau, par le moyen du
feu. La chose sèche étant notre
aimant qui attire naturellement son vaisseau qui est l'humide, car le sec attire l'humide et l'humide tempérera le sec, s'unit à lui par le moyen du sec qui participe de la nature de l'un et de l'autre.
Dès que
Neptune est sorti du centre de la mer, il
apaise tous les vents et fait un calme général avec son trident, c'est-à-dire que notre pierre ou la matière devient triomphante en
siccité.
C'est le
ciel et la terre qui se marient sur le
lit d'amitié et c'est le palais royal ; ce sont les
imbibitions. C'est la mère qui nourrit son
enfant et l'
enfant qui nourrit sa mère s'aidant mutuellement pour augmenter et se multiplier.
FIN