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Le secret Livre du très ancien Philosophe Artéphius

Artéphius
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TEXTE - II


      Notre composé reçoit donc un nettoiement et mondification par notre feu humide, c'est à savoir, dissolvant ce qui est pur et blanc, mettant à part les fèces comme un vomissement qui se fait volontairement, dit Azinaban. Car en telle dissolution et sublimation naturelle, il se fait un choix des éléments, une mondification et séparation du pur et de l'impur, de sorte que le pur et le blanc montent en haut, et l'impur et terrestre fixe demeure au fond de l'eau et du vaisseau ; ce qu'il faut jeter et ôter, parce qu'il est de nulle valeur, prenant seulement la moyenne substance, blanche, fluente et fondante, laissant la terrestre foeculent, qui est demeuré au fond, provenu principalement de l'eau, et ce qui reste en ce fond n'est rien que boue et terre damnée ou condamnée, qui ne vaut rien, ni peut valoir jamais, comme fait cette claire matière blanche, pure et nette, laquelle seule nous devons prendre. Et en ce rocher Capharée, le plus souvent le navire et savoir des disciples, et étudient en la Philosophie, (comme il m'est arrivé autrefois), périt très imprudemment, parce que les Philosophes le plus souvent enseignent de faire le contraire, c'est à savoir, qu'il ne faut ôter que l'humidité, c'est-à-dire la noirceur, ce que toutefois ils disent et écrivent seulement afin de tromper les grossiers ignorants, qui d'eux-mêmes sans maîtres, lecture indéfatigable, ou prière à Dieu Tout-puissant, désirent d'emporter victorieux cette bien heureuse toison d'or.

      Notez donc que cette séparation, division et sublimation, sans doute est la clef de toute l'œuvre. Donc, après la putréfaction et dissolution de ces corps, nos corps s'élèvent en haut, jusque sur la superficie de l'eau dissolvante, en couleur blanche, et cette blancheur est vie. Car cette blancheur, avec les esprits du Soleil et de la Lune, est infuse l'âme Antimoniale et Mercuriale, qui sépare le subtil de l'épais, le pur de l'impur, élevant peu à peu la partie subtile du corps de ses fèces, jusqu'à ce que tout le pur soit séparé et élevé. Et en ceci s'accomplit notre sublimation philosophique et naturelle, et avec cette blancheur est infuse au corps l'âme, c'est-à-dire la vertu minérale, qui est plus subtile que le feu, vu qu'elle est une vraie quintessence, et vrai vie, qui désire et appète de naître et se dépouiller des grosses fèces terrestres qu'elle a prises du menstrual, et de la corruption du lieu de son origine. Et en ceci est notre sublimation philosophique, non au Mercure vulgaire inique qui n'a nulles qualités semblables à celle desquelles est orné notre Mercure extrait de ses cavernes vitrioliques, mais revenons à notre sublimation. Il est donc certain en cet art que cette âme extraite des corps ne se peut élever que par apposition de la chose volatile qui est de son gendre, par laquelle le corps sont rendus volatiles et spirituels en s'élevant, sublimant contre leur nature propre corporelle, grave et pesante, en laquelle façon il se font non corporels, incorporels, et quintessence de la nature des esprits, laquelle est appelée l'oiseau d'Hermès, et le Mercure extrait du serf rouge, et ainsi seulement demeurent en bas les parties terrestres, ou plutôt les parties plus grossières de corps, lesquelles ne se peuvent parfaitement dissoudre par aucun subtil moyen, ni artifice d'esprit. Et cette fumée blanche, cet or blanc, c'est-à-dire cette quintessence, est aussi appelée la magnésie composée, laquelle contient comme l'homme, ou est composée comme l'homme, de corps, âme et esprit. Son corps est la terre fixe du Soleil, qui est plus que très subtile, laquelle s'élève en haut, pesamment par la force de notre eau divine. Son âme est la teinture du Soleil et de la Lune, procédant de la conjonction de ces deux, et l'esprit est la vertu minérale des deux corps, et de l'eau, qui porte l'âme, ou la teinture blanche sur les corps, et des corps, tout ainsi que par l'eau sur le drap est portée la teinture des teintures. Et cet esprit Mercurial est le lien de l'âme Solaire, et le corps Solaire est le corps de la fixion, contenant avec la Lune l'esprit et l'âme. L'esprit donc pénètre le corps fixe, l'âme conjoint, teint, et blanchit ; de ces trois ensemblement unis se fait notre Pierre, c'est-à-dire, du Soleil, de la Lune et Mercure. Donc, avec notre eau dorée, se dire la nature, surmontant tout la nature, et partant si les corps ne sont pas dissous par cette notre eau, et par icelle imbus, amollie et doucement, et diligemment régis, jusqu'à ce qu'ils laissent leur grosseur épaisseur, et se changent en un subtil esprit, et impalpable, notre labeur sera toujours vain, parce que si les corps ne sont changés en non corps, c'est-à-dire, en Mercure des Philosophes, on ne trouve point encore la règle de l'Art, et cela est parce qu'il est impossible d'extraire des corps, cette très subtile âme qui contient en soi toutes teintures, si premièrement ces corps ne sont résous dans notre eau. Dissous donc les corps dans l'eau dorée, décuite jusqu'à tant que par la force et vertu de l'eau, toute la teinture sorte en couleur blanche, ou en huile blanche. Et quand tu verras cette blancheur sur l'eau, sache qu'alors les corps sont liquéfiés, continue encore ta décoction jusqu'à ce qu'ils enfantent la nuée, qu'ils ont déjà conçue ténébreuse, noire et blanche. Tu mettras donc les corps parfaits en notre eau, en un vaisseau scellé Hermétiquement que tiendras sur un feu doux, jusqu'à ce que tout soit résout en huile très précieuse. Cuis (dit Adfar) avec un feu doux, comme pour la nourriture et naissance des poulets des oeufs, et jusqu'à tant que les corps soient dissous, et que leur teinture (note bien) qui sera très amoureusement l'une avec l'autre conjointe, sorte entièrement. Car elle ne sort, et ne s'extrait pas toute à la fois, mais seulement elle sort peu à peu, chaque jour, chaque heure, jusqu'à ce qu'après un long temps cette dissolution soit faite entièrement, et ce qui est dissout, dès l'instant s'en va sur l'eau. Il faut qu'en cette solution le feu soit lent et doux, continuel, jusqu'à ce que les corps soient fait eau visqueuse, impalpable, et que toute la teinture sorte du commencement en couleur noire, ce qui est signe de vraie dissolution, et que puis après, par longue décoction, elle se fasse eau blanche et permanente. Car la régissant en son bain, elle se fait puis après claire, venant finalement comme l'argent vif vulgaire, montant sur les airs, sur l'eau première. Et partant, quand tu verras les corps dissous en eau visqueuse, sache qu'alors ils sont convertis en vapeurs, et que tu as les âmes séparées de tes corps morts, et qu'elles sont par la sublimation mises en l'ordre et état des esprits, et par là, tous les deux corps avec une portion de notre eau sont faits esprits volants et montants en l'air, et que le corps composé du mâle et de la femelle, du soleil et de la Lune, et de cette très subtile nature, nettoyée par la sublimation, prend vie, est inséré par son humeur, c'est-à-dire par son eau, comme l'homme par l'air ; voilà pourquoi dorénavant il multiplie et croît en son espèce, comme toutes les autres choses du monde. Et en telle élévation et sublimation philosophique, il se conjoingnent tous les uns les autres, et le corps nouveau inspiré de l'air vit végétablement, ce qui est miraculeux. Partant, si par eau et par feu les corps ne sont subtilliés jusqu'à ce point, qu'ils puissent monter comme les esprits, et jusqu'à ce qu'ils soient faits comme eau, fumée, ou Mercure, on ne fait rien en l'art. Toutefois, eux montants comme les esprits, il naissent en l'air, et se changent en air, et se font vie avec la vie, de sorte qu'ils ne peuvent depuis plus séparer, de même que l'eau mêlée avec l'eau. Et partant, on dit que la pierre naît sagement en l'air, parce qu'elle est entièrement spirituelle. Car ce Vautour volant sans ailes crie sur la montagne, disant : je suis le blanc du noir, et le rouge du blanc, et le citrin enfant du rouge, je dis vrai, et ne mens point. Il te suffit donc de mettre le corps en ton eau dans le vaisseau une fois, et puis le bien clore, jusqu'à ce que la séparation soit faite, qui est appelée par les envieux conjonction, sublimation, extraction, putréfaction, ligation, épousailles, subtiliation, génération de l'homme et de tous les végétables ; mets seulement une fois la semence en la matrice, et puis clos-la bien. Tu vois par ce moyen, comme nous n'avons pas besoin de plusieurs choses, et que notre œuvre ne requiert point de grandes dépenses, parce qu'il n'y a qu'une seule pierre, une médecine, un vaisseau, un régime, une disposition successive, tant au blanc qu'au rouge. Et combien que nous disions en plusieurs lieux, prenez ceci, prenez cela, toutefois nous n'entendons point qu'il faille prendre rien qu'une chose, qu'il faut mettre une seule fois, et puis clore le vaisseau, jusqu'à ce que l'œuvre soit parfaite. Car les Philosophes envieux mettent qu'on prenne ces diverses choses, afin de faire errer les ignorants et peu fins, comme il a été déjà dit. Cet art aussi n'est-il pas Cabalistique et plein de très grands secrets. Et toi fat, tu crois que nous enseignons clairement les secrets des secrets ? et prends les paroles selon le son des mots ? Sache certainement (je ne suis aucunement envieux ainsi que les autres). Toute personne qui prend les paroles des Philosophes selon la signification vulgaire, des mots ordinaires, de fait celui-là ayant perdu le filet d'Ariane, parmi les détours du labyrinthe, erre très grandement et a destiné son argent à perdition. Et moi-même, Artéphius, après que j'ai eu appris tout l'art dans les livres du véritable Hermès, j'ai été aussi comme les autres envieux, mais comme j'eusse vu par l'espace de mille ans, ou peu s'en faut, (lesquels sont déjà passés sur moi depuis le temps de ma naissance, par la grâce de Dieu Tout-puissant, et l'usage de cette admirable quintessence), comme j'eusse vu en ce long espace de temps, qu'aucun autre ne parfaisait le magistère d'Hermès, à cause de l'obscurité des mots des Philosophes, mu de pitié et de la probité d'un homme de bien, j'ai résolu ces derniers jours de ma vie, écrire le tout sincèrement et vraiment, afin qu'on ne puisse rien désirer pour faire l'œuvre, qu'on n'ait (j'excepte certaine choses, qu'il n'est loisible à aucune personne de dire ni écrire, parce que cela se révèle toujours par Dieu, ou par un maître) encore que cela même se peut facilement apprendre en ce livre, pourvu qu'on n'ait la cervelle trop dure, et qu'on ait un peu d'expérience. J'ai donc écrit en ce livre la vérité nûment, la vêtissant néanmoins de quelques haillons, afin que tout homme de bien et sage puisse cueillir heureusement de cet arbre philosophique les pommes admirables des Hespérides. Et partant, loué soit Dieu très-haut qui a mis cette bénignité en notre âme, et avec une vieillesse très longue, nous a donné vraie dilection de coeur par laquelle il me semble que j'embrasse, chéris et vraiment aime tous les hommes. Mais revenons à l'art. Véritablement notre œuvre s'achève tôt. Parce que la chaleur du Soleil fait en cent ans aux minières de la terre pour la génération d'un feu métal, (ainsi que j'ai vu souvent) notre feu secret, c'est-à-dire notre eau ignée, sulfureuse, qui est nommée Bain-Marie, le fait en peu de temps.

      Et cette œuvre n'est point de grand labeur à celui qui l'entend, et la sait, voire sa matière n'est point si chère (vu qu'une petite quantité suffit) qu'il doive être cause qu'aucun en retire sa main, parce qu'elle est si brève et si facile, qu'à bon droit elle est appelée l'ouvrage des femmes et le jeu des enfants. Travaille donc courageusement, mon fils, prie Dieu, lis les livres assidûment, car un livre ouvre l'autre, penses-y profondément, sui les choses qui s'enfuient et s'évanouissent au feu, parce que ton intention ne doit point être en choses combustibles et adjustibles, mais seulement en la conjonction de ton eau extraite de tes luminaires. Car cette eau la couleur et poids se donne jusqu'à l'infini, laquelle est une fumée blanche qui déflue dans les corps parfaits ainsi qu'une âme ; leur ôtant entièrement la noirceur et immondicité, consolidant les deux corps en un, et multipliant leur eau, et n'y a autre chose qui puisse ôter aux corps parfaits, c'est-à-dire, au Soleil et à la Lune, leur vraie couleur qu'Azot, c'est-à-dire, cette eau qui colore, et rend blanc le corps rouge selon les régimes.

      Mais traitons des feux, notre feu est minéral, égal, continuel, ne vapore point s'il n'est trop excité, il participe du soufre, est pris d'ailleurs que de la matière, il dérompt tout, dissout, congèle, et calcine, il est artificiel à trouver, et une dépense sans frais, au moins non guère grande, il est aussi humide, vaporeux, digérant, altérant, pénétrant, subtil, aérien, non violent, sans brûlure, circondant et environnant, contenant, unique, c'est la fontaine d'eau vive qui entourne et contient le lieu ou se baigne le Roi et la Reine, en toute l'œuvre ce feu ici humide te suffit, au commencement, milieu, et à la fin. Car en lui consiste tout l'art, c'est un feu naturel, contre nature, innaturel et sans brûlure, et pour un dernier, ce feu est chaud, sec, humide et froid, pense sur ceci et travaille droitement, ne prenant point les natures étrangères. Que si tu n'entends point ces feux, écoute bien ceci, que je te donne la plus abstruse et occulte cavillation des anciens Philosophes, et qui n'a jamais été encore écrit dans les livres jusqu'à maintenant.

      Nous avons proprement trois feux, sans lesquels, l'art ne se peut faire, et qui sans iceux travaille, il prend beaucoup de soucis en vain. Le premier est de la lampe, lequel est continuel, humide, vaporeux, aérien, et artificiel à trouver. Car la lampe doit être proportionnée à la clôture, et en cette lampe il faut user de grand jugement, ce qui ne parvient point à la connaissance de la dure cervelle, parce que si le feu de la lampe n'est géométriquement et congruement adapté au fourneau, ou par défaut de chaleur, tu ne verras point les signes attendus en leur temps, et partant par trop longue attente perdras l'espérance, ou bien s'il est trop véhément, tu brûleras les fleurs de l'or, et plaindras tristement tes labeurs. Le second feu est de cendres, dans lesquelles le vaisseau scellé Hermétiquement demeure assis ; ou plutôt c'est cette chaleur très douce, qui contourne le vaisseau provenant de la tempérée vapeur de la lampe. Ce feu n'est point violent, s'il n'est trop excité, il est digérant, altérant, se prend d'ailleurs que de la matière, est unique, il est aussi humide etc. Le troisième est le feu naturel de notre eau, qui à cause de cela est appelé feu contre nature, parce qu'il est eau, et toutefois elle fait que l'or devient vrai esprit, ce que le feu commun ne saurait faire ; il est minéral, égal, participe du soufre, rompt, congèle, dissout et calcine tout ; il est pénétrant, subtil, non brûlant, c'est la fontaine dans laquelle se lavent le Roi et la Reine, duquel nous avons toujours besoin, au commencement, milieu et à la fin. Des autres deux feux susdits nous n'en avons pas besoin toujours, mais seulement quelques fois, etc. Connais donc en lisant les livres des Philosophes, ces trois feux et sans doute tu entendras toutes les cavillations de leurs feux.

      Quant aux couleurs. Qui ne noircit point, celui là ne peut blanchir, parce que la couleur noirceur est le commencement de la blancheur, le signe de la putréfaction et altération, et que le corps est déjà pénétré et mortifié. Donc en la putréfaction en cette eau, premièrement t'apparaîtra la noirceur semblable au brouet sanglant poivré. Puis après la terre noire se blanchira par continuelle décoction, car l'âme des deux corps surnage sur l'eau comme de la crème blanche, et en cette seule blancheur tous les esprits s'unissent, de sorte que depuis ils ne s'en peuvent fuir les uns des autres. Et partant, il faut blanchir le laiton, et rompre le livres, afin que nos coeur ne se dérompent point, parce que cette entière blancheur est la vraie pierre au blanc, et le corps noble par la nécessité de sa fin, et la teinture de blancheur d'une très exubérante réflexion, qui ne fuit point étant mêlée avec un corps. Note donc ici, que les esprit ne sont point fixés qu'en la blanche couleur, laquelle par conséquent est plus noble que les autres couleurs, et doit être plus désirablement attendue, vu qu'elle est comme quasi tout l'accomplissement de l'œuvre. Car notre terre se purifie premièrement en noirceur, puis elle se nettoie en l'élévation, en après elle se dessèche, et la noirceur s'en va, et alors elle se blanchit, et périt le ténébreux empire humide de la femme, alors aussi la fumée blanche pénètre dans le corps nouveau, et les esprits se resserrent en sa sécheresse, et le corrompu, déformé, et noir par l'humidité, s'évanouit, alors aussi le corps nouveau ressuscite, clair, blanc, et immortel, emportant la victoire de tous ses ennemis. Et comme la chaleur agissant sur l'humide engendre la noirceur, qui est la première couleur, de même en cuisant toujours, la chaleur agissant sur le sec engendre la blancheur, qui est la seconde couleur, et puis après engendre la citrinité et la rougeur agissant sur le pur sec, voilà pour les couleurs.




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