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Théories et symboles des alchimistes

Albert Poisson
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DEUXIÈME PARTIE – LES SYMBOLES

CHAPITRE I (3/3)

Pourquoi les traités d'Alchimie sont obscurs
Moyens employés par les alchimistes pour céler le Grand Œuvre
SignesSymboles – Noms mythologiques – Mots étrangers – Anagrammes
FablesEnigmesAllégoriesCryptographie

      Tous les moyens précédemment énumérés ne cachaient que des mots. Nous allons voir maintenant comment les alchimistes voilaient les idées.

      Au premier rang se placent les fables tirées de la mythologie grecque ou latine, voire même égyptienne. On ne les trouve guère que chez les alchimistes postérieurs à la Renaissance. Non seulement on se servit des mythes pour voiler le Grand Œuvre, mais admettant la réciproque, on s'efforça de prouver qu'Homère, Virgile, Hésiode, Ovide avaient été des adeptes et avaient enseigné la pratique de la Pierre dans leurs œuvres. Cette opinion extravagante est sœur de celle qui donnait à Adam la connaissance de la Pierre. Pernéty, dans ses Fables grecques et égyptiennes, n'hésite pas à donner l'explication hermétique de l'Iliade et de l'Odyssée. Aucune fable n'échappe à sa fureur d'expliquer. Son ouvrage est des plus curieux, mais sa lecture prolongée est indigeste. Disons à la décharge de Pernéty qu'il avait été précédé dans cette voie par Libois (Encyclopédie des dieux et des héros sortis des quatre éléments et de leur quintessence, suivant la science hermétique, 2 vol.).

      Les alchimistes ont aussi employé de tout temps l'allégorie. Le Grec Zosime en a fait une assez typique, rapportée par Hœffer dans son Histoire de la chimie. En voici une plus moderne où se trouvent indiquées les couleurs de la Matière pendant le Grand Œuvre : noir, gris, blanc, jaune, rouge. « Or, comme j'était allé faire un voyage, je me rencontrai entre deux montagnes, où j'admirai un homme des champs, grave et modeste en son maintien, vêtu d'un manteau gris, sur son chapeau un cordon noir, autour de lui une écharpe blanche, ceint d'une corroie jaune et botté de bottes rouges. » (Cassette du petit paysan, par Ph... Vr...) L'allégorie se continue ainsi plusieurs pages. On trouvera plusieurs allégories curieuses, notamment l'allégorie de Merlin, rapportée soit dans Hœffer soit dans L'Alchimie et les alchimistes de Figuier. Ces deux auteurs en donnent deux explications fort réjouissantes, notamment Hœffer qui voit dans l'allégorie de Merlin l'indication de l'analyse chimique par voie sèche et par voie humide !

      Il ne nous reste plus qu'à parler de la cryptographie, c'est-à-dire l'art d'écrire secrètement en employant des signes inconnus ou détournés de leur signification primitive. Les alchimistes employaient des alphabets composés tantôt de signes hermétiques X a, X b, X c, X d, X e, X f, etc., tantôt de lettres entremêlées de chiffres. Ainsi, le Mercure s'écrivait 729C592, borax B491X. Trithème, dans sa Polygraphia, cite quelques alphabets hermétiques composés de signes particuliers.

      D'autres fois, les alchimistes écrivaient à rebours : « Zenerp al ereitam euq suov zevas », c'est-à-dire : «Prenez la matière que vous savez ». Ou bien ils ajoutaient au corps des mots des lettres inutiles. « L'azoth des philosophes est leur mercure » devenait « M. l'azothi adoesp uphiloqsophesa lesali pleururi imeracuret ». D'autres supprimaient au contraire des lettres. Paracelse tronque ainsi "Aroma philosophorum" et en fait "Aroph". D'Atremont, dans Le Tombeau de la pauvreté, va plus loin ; il remplace des membres de phrases entiers par des mots forgés à plaisir. Ainsi : « La cinquième qualité est pureté et transparence de notre Sel afin qu'il pénètre mieux, et cela s'acquiert ongra netigilluk eude firseigli, comme sera dit ci-après ». Heureusement qu'à la fin du volume se trouve une clef ou traduction de ces termes baroques ; ceux ci-dessus cités signifient : « par la filtration après la résolution en vinaigre distillé ».

      Raymond Lulle affectionne un genre particulier de cryptographie ; il désigne les principales opérations, les produits, les appareils, par de simples lettres de l'alphabet. Ainsi, dans son Compendium anima transmutationis, on lit : « Vois, ô mon fils, si tu prends F et que tu le poses dans C et que tu mettes le tout en H, tu as la première figure FCH, etc. » F signifie les métaux, C une eau acide qui dissout les métaux, et H le feu du premier degré.

      Chaque alchimiste pouvait employer des moyens particuliers de cryptographie, cette étude détaillée est inutile et nous entraînerait trop loin. Qu'il nous suffise d'avoir parlé des plus communs.




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