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Magnétisme - Théories et procédés -T. 1

Henri Durville
© France-Spiritualités™






VIII - MAXWEL

De l'esprit vital considéré comme intermédiaire entre le corps et l'âme. Toutes les maladies sont dues à l'affaiblissement ou à la viciation de cet esprit. La perte d'une trop grande quantité d'esprit vital peut entraîner la mort. - Les corps rayonnent autour d'eux sous forme d'effluves. Rayonnement de l'âme qui n'est pas limitée à la périphérie du corps.


      Un auteur écossais, qui n'est guère connu que par ce que Thouret en dit en 1784, dans ses Recherches et Doutes sur le Magnétisme animal, c'est Guillaume Maxwel, qui fut, dit-on, médecin de Charles II, roi d'Angleterre. Je dis : « dit-on », car je n'ai aucun détail biographique certain sur la vie de Maxwel, qui est à peu près inconnu des biographes français. Il mérite pourtant d'être plus connu, mieux apprécié, car de tous les auteurs qui ont précédé Mesmer, c'est celui qui nous donne la théorie la plus rationnelle et la plus complète du magnétisme.

      Il publia un ouvrage très important, qui est fort rare et, par conséquent, peu connu : De medicina magnetica libri tres, in quibus tain Theoria quam Praxis continetur, Francfort, 1679, qui renferme un corps de doctrine des opinions de ses devanciers. Pourtant, il déclare dans sa préface que l'amour de la vérité et le désir du bien public l'ont décidé à exposer des opinions contraires à celles qui ont cours et à produire une œuvre qui, à sa connaissance, n'a jamais été traitée avant lui. Mais il est de toute évidence qu'il connaissait au moins Agrippa, Paracelse et Van Helmont. C'était assez pour ne pas vouloir faire admettre que le sujet était entièrement nouveau.

      Dernièrement, dans l'Extériorisation de la Sensibilité, le colonel de Rochas a analysé l'ouvrage de Maxwel et donné la traduction de quelques passages importants. Les citations suivantes sont tirées de cet ouvrage.

      Au point de la génération du corps et de l'esprit vital, voici comment Maxwel s'exprime :

      « Le monde animé est l'âme première et suprême par l'intelligence qui possède en elle les raisons séminales de toutes choses. Ces raisons qui proviennent de la splendeur des idées du premier intellect sont comme les instruments par lesquels ce grand corps est gouverné et comme les chaînons de la chaîne d'or de la Providence.

      Pendant que les opérations de l'âme poursuivent leur cours, le corps est engendré, c'est-à-dire qu'il est produit par la puissance de l'âme et formé d'une façon diverse suivant son imagination. C'est de là que vient la puissance dominatrice qu'elle a sur le corps et qu'elle ne pourrait avoir si celui-ci n'en dépendait entièrement et pleinement.

      Pendant que l'âme se fabrique un corps, il se produit en outre un troisième quelque chose qui sert de milieu (medium) entre les deux, qui unit plus intimement l'âme au corps et au moyen duquel se répartissent toutes les opérations des choses naturelles. Ce quelque chose est appelé l'Esprit vital.

      Les opérations naturelles des choses sont réparties par cet esprit dans leurs propres organes, suivant la disposition de l'organe.

      La disposition de l'organe dépend d'abord et principalement de l'intelligence qui dispose de tout ; deuxièmement, de l'âme du monde qui s'est formé un corps suivant les raisons séminales des choses ; troisièmement, de l'esprit universel qui maintient les choses dans l'état où elles sont.

      L'esprit vital universel, descendant du ciel pur, clair et sans tache, est le père de l'esprit vital particulier existant dans chaque chose ; c'est lui qui le procrée et le multiplie dans le corps ; c'est de lui que les corps tiennent le pouvoir de se propager.

      Cet esprit découle perpétuellement du ciel et y remonte, et, dans ce flux perpétuel, il reste sans tache ; c'est pour cela qu'il peut, par un artifice habile, et en modes admirables, être uni à une chose quelconque et en augmenter la vertu. »

      Maxwel explique fort judicieusement que cet « esprit » s'échappe de tous les corps sous forme d'effluves et comment il se fait qu'il ne s'épuise pas :

      « Cette matière si subtile s'échappe successivement et continuellement de tout mixte sous forme d'un effluve ou de rayons projetés, et une autre substance semblable, mais nouvelle, arrive frapper ces mêmes mixtes ; de là résultent nécessairement, par ce flux et ce reflux, des régénérations et des destructions. »

      En étudiant la théorie du fluide universel, nous avons vu que l'un des principes de la médecine transplantatoire reposait sur la propriété que possédaient le sang, les cheveux, les rognures d'ongles et même les excréments de rester en communication avec le corps dont ils étaient sortis. Maxwel nous explique ce phénomène de la façon suivante :

      « Aucun médecin ne niera, je suppose, dit-il, que les excrétions des animaux retiennent une portion de l'esprit vital. En effet, les choses qui séjournent longtemps dans le corps s'imprègnent de cet esprit et s'y unissent à tel point qu'ils intercepterit les rayons émis par les parties les plus nobles du corps ; bien plus, ces excrétions, ayant subi une sorte de coction, deviennent plus semblables aux corps dans lesquels elles ont été digérées, et c'est pour cela qu'elles attirent les rayons avec les esprits plus évidemment que quoi ce soit participant moins à une libre digestion ou ressemblance, et l'esprit s'y insinue bien plus volontiers.

      Du reste, ajoute-t-il, nous voyons une expérience commune qui prouve cela même.

      Est-ce qu'un trop grand flux d'un excrément quelconque n'entraîne pas de pénibles symptômes, la faiblesse et enfin la mort, non pas tant parce qu'il retranche la nourriture que parce qu'il épuise l'esprit ? Et encore comment l'écoulement de l'eau des hydropiques par une blessure entraînerait-il la faiblesse et la mort, si ce n'est parce que l'eau s'échappant chargée de ces esprits entraine avecelle une trop grande quantité d'esprits et en un temps trop court pour que le corps puisse le supporter. De même pour les abcès intérieurs où la grande quantité du pus remplit la cavité du thorax ; si le pus, par l'incurie des chirurgiens, s'écoule à la fois tout entier, on voit survenir la mort ou tout au moins une dangereuse débilité précisément pour la même cause.

      Le corps, en effet, ne peut subsister longtemps, s'il n'est remoli de toute part, de cet esprit dans les proportions requises. Cet esprit est nourri par le ciel, grâce à l'intermédiaire de l'air et par l'esprit vital de l'aliment, aussi longtemps que le corps persiste dans la symétrie qui lui convient.

      Donc, toutes les choses qui sortent, de quelque façon que ce soit, du corps des hommes ou des bêtes, soit naturellement, soit par la force de la maladie, sont imprégnées de l'esprit vital et ont une vie commune avec le corps... »

      « Il n'est pas douteux que les excrétions sont reliées par des rayons réciproques au corps et principalement aux parties dont ils sont sortis le plus immédiatement. De là des conclusions nombreuses et variées... ; ici, j'ai pensé qu'il suffirait de dire en peu de mots que c'était de cette liaison que dépendait toute la médecine magnétique... Nous avons dit que cette liaison n'était pas rompue par une séparation même très lointaine... car, cette liaison dépend de l'âme... Ces rayons s'étendent très loin et agissent sur nous de bien des manières sans que nous le sachions ; nous sommes affectés de différentes façons par leur lésion, ignorant la cause de nos maladies. C'est pourquoi, dans toutes les maladies, il faut rectifier, réconforter et multiplier cet esprit ; c'est ainsi que toutes les maladies seront facilement guéries, c'est ce que nous livrons surtout aux réflexions des médecins. Personne ne niera que ce que nous avons déjà dit des excrétions et des parties séparées du corps ne conviennent aussi au sang... dans lequel la sainte Ecriture place le siège de l'âme, – car c'est lui qui possède la plus grande quantité d'esprit vital et qui nuit le plus facilement par un trop grand écoulement.

      Voici d'autres principes non moins intéressants pour nous :

      « Les maladies n'appartiennent point essentiellement au corps, mais il n'en est aucune qui ne dépende de l'affaiblissement ou de l'expulsion de l'esprit vital. Il n'est point aussi d'indisposition qui puisse subsister longtemps lorsque cet esprit est dans toute sa vigueur ; c'est lui qui dissipe tous les maux, c'est lui qui constitue la Nature dont les médecins ne sont ou du moins ne doivent être que les aides. De là on doit conclure à la possibilité d'une médecine universelle.

      Rien de ce qui est matériel n'a en lui d'énergie, à moins qu'il ne serve en quelque sorte d'instrument ou de formes à cet esprit ; ce qui est complètement matériel est complètement passif.

      Si tu veux produire de grands effets, enlève le plus possible de la matière aux choses, ou ajoute de l'esprit à la matière, ou excite l'esprit assoupi. A moins que tu ne fasses quelqu'une de ces choses ou que tu ne saches unir l'imagination de l'âme du monde à une imagination qui s'efforce déjà de se transformer, tu ne feras jamais rien de grand.

      Il est impossible d'enlever cet esprit tout entier à quoi que ce soit, car c'est le lien qui retient les choses pour qu'elles ne retombent pas dans la matière première ou dans le néant.

      Cet esprit se trouve quelque part, ou plutôt partout, presque libre de corps, et celui qui sait l'unir avec le corps convenable possède un trésor qui doit être préféré à toutes les richesses du monde.

      Celui qui, en se servant de l'esprit universel, peut exciter l'esprit particulier d'une chose quelconque jusqu'à la fermentation naturelle, et ensuite calmer les tumultes naturels en répétant l'opération, celui-là peut faire croître les choses en puissance jusqu'au miracle. C'est le plus grand secret des philosophes.

      Celui qui pourrait s'emparer de cet esprit qui s'évanouit et l'appliquer soit au corps dont il sort, soit à un corps de même espèce, ferait des choses admirables. »

      Voici les conclusions de l'ouvrage de Maxwel :

      I - L'âme n'est pas seulement dans son propre corps visible, mais elle est aussi en dehors du corps et n'est pas circonscrite par le corps organique.
      II - L'âme opère en dehors de ce qu'on appelle son propre corps.
      III - De tout corps s'échappe des rayons corporels dans lesquels l'âme opère par sa présence et auxquels elle donne l'énergie et la puissance d'agir. Ces rayons ne sont pas seulement spéciaux au corps, mais encore aux diverses parties du corps.
      IV - Ces rayons qui soit émis par les corps des animaux ont de l'affinité avec l'esprit vital par lequel s'effectuent les opérations de l'âme.
      V - Les excrétions des corps des animaux retiennent une portion de l'esprit vital ; aussi ne peut-on leur refuser une vie. Et cette vie est de même espèce que la vie de l'animal, c'est-à-dire qu'elle provient de la même âme.
      VI - Entre le corps et les excrétions du corps, il y a un certain lien d'esprits ou de rayons, même quand les excrétions sont fort éloignées du corps. Il en est de même pour les parties séparées du corps et pour le sang.
      VII - Cette vitalité ne dure que tant que les excrétions ou les parties séparées ou le sang ne sont pas changés en autre chose.
      VIII - Il suffit qu'une partie du corps soit affectée, c'est-à-dire que son esprit soit lésé, pour que les autres deviennent malades.
      IX - Si l'esprit vital est fortifié dans quelque partie, il est fortifié par la même action dans tout le corps.
      X - Là où l'esprit est plus à nu, là il est plus rapidement allecté.
      XI - Dans les excrétions, dans le sang, etc., l'esprit n'est point aussi immergé que dans le corps ; c'est pour cela qu'il y est plus rapidement affecté.
      XII - Le mélange des esprits produit la sympathie, et de cette sympathie naît l'amour.

      N'étant pas riche comme Van Helmont, Maxwel ne tira son ouvrage qu'à un petit nombre d'exemplaires ; et n'étant pas intrigant comme Paracelse, il ne sut pas attirer suffisamment l'attention de ses contemporains.

      Quoiqu'il fut un observateur très judicieux et probablement un praticien distingué, sa théorie ne fut guère appréciée avant que Thouret ne l'eut analysée pour l'opposer à celle de Mesmer et montrer que celui-ci lui avait emprunté l'idée, le style et jusqu'aux expressions pour exposer les propositions qui font la base de la théorie dont il se disait l'inventeur.

      Néanmoins, plusieurs auteurs du XVIIIème siècle parlent avantageusement de la théorie de Maxwel, et Santanelli, un savant allemand, en expose une qu'il appuie sur les mêmes principes.




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