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Magnétisme - Théories et procédés -T. 1

Henri Durville
© France-Spiritualités™






VI - VAN HELMONT

La matière est l'efficient - Les archées et le ferment
Action de la volonté dans la production des cures sympathiques - Les principes de Van Helmont


      Van Helmont (Jean-Baptiste), soigneur de Mérode, de Royenborch, d'Orchot et autres lieux, naquit à Bruxelles en 1577, et fit de brillantes études à l'Université de Louvain. A 17 ans, on voulut le recevoir maître &eagrave;s-arts, mais il refusa ce titre par modestie, disant qu'après s'être sévèrement examiné, il ne connaissait que des mots.

      Sorti de l'école, il étudia passionnément les philosophes et les médecins de l'antiquité. La médecine l'attirait tout particulièrement ; aussi, il se livra bientôt corps et âme à son étude, et fut reçu docteur à Louvain en 1599.

      Il parcourut une partie de l'Europe, revint dans sa patrie, fit un riche mariage et se fixa à Vilvorde près Bruxelles, où il s'occupa surtout de chimie et de pyrotechnie, tout en soignant gratuitement un nombre incalculable de malades qui arrivaient à lui de toutes parts.


      Son premier ouvrage, qui touchait déjà à la question du magnétisme parut en 1615, sous ce titre : Dageraad ofte nieuwe Opkompst der Geneeskonst, in verborgen Grond-Regulen der Nature (Conseils journaliers sur une nouvelle origine de la médecine dans les règles fondamentales secrètes de la Nature), Leyde, in-4°, lui attira déjà l'inimitié de ses confrères.


      A cette époque, le magnétisme était déjà entré dans la voie de la pratique ; et, un peu partout, des savants émérites le discutaient. Deux écrivains d'un grand talent attiraient surtout l'attention par leurs écrits, qui se succédaient rapidement. C'était Goclenius, professeur de médecine à Marbourg, soutenant la doctrine de Paracelse, et le P. Roberti, jésuite de Saint-Hubert aux Ardennzs, affirmant que si les cures sympathiquzs opérées à distance par l'onguent des armes et tout ce que l'on racontait du magnétisme était vrai, la cause ne pouvait venir que du démon.

      Van Helmont entra résolument en lice pour réfuter quelques principes de la doctrine Paracelsiste qui lui paraissait faux, exposer sa théorie et combattre les idées de Roberti. Fort d'une pratique de vingt années, il publia alors son remarquable traité intitulé : De magnetica vulnerum naturali et legitima curatione, contra Johannem Roberti, etc. Paris, 1621, qui suscita contre lui l'accusation d'hérésie et fut en partie cause de son emprisonnoment de 1634 à 1636. Pendant sa détention, il perdit deux fils de la peste sans même avoir pu obtenir l'autorisation de les soigner. Accablé de chagrins, épuisé par le travail, il fut pris d'une fluxion de poitrine et mourut le 30 décembre 1644, à l'àge de 67 ans.


      La théorie de Van Helmont est assez compliquée. Partout, dans la nature et chez l'homme, il admet la matière et l'efficient. L'efficient est la force séminale, principe supérieur, immatériel et occulte, jouant le rôle de bon et de mauvais génie. Comme Basile Valentin et Paracelse, il le nomme l'archée ou l'architecte. La vie se résume dans l'âme sensitive, laquelle ayant reçu délégation de l'âme immortelle, répand ses facultés dans chaque organe. L'archée est formée du souffle vital et du noyau spirituel : c'est l'esprit des spiritualistes, le fluide vital des vitalistes. Artisan des générations, ce principe gouverne l'organisme à l'aide d'archées subalternes émanant de lui, comme les rayons lumineux d'un foyer de lumière. La santé a lieu et se maintient quand les archées secondaires obéissent à l'archée principal, lorsqu'il y a discorde, les maladies arrivent et varient suivant le siège de l'archée révolté.

      Au-dessous de l'archée, vient le ferment, expression remarquable à laquelle les théories parasitaires donnent en ce moment un attrait d'actualité. Le ferment est un être doué des qualités de la vie, empruntant sa puissance à la subtilité de ses atomes et transmettant lui-même l'influence vitale comme un corps lumineux communique la lumière.


      Au point de vue purement magnétique, Van Helmont admet tout ce que l'on admet à son époque. Il n'y a que la théorie qui lui semble illogique, insuffisante et parfois ridicule.

      Le corps humain a ses pôles et ses courants de fluide qui relient les archées secondaires entre eux et à l'arche principal, mais il n'est pas un microcosme comme l'enseignait Paracelse.

      Tous les phénomènes du magnétisme sont purement naturels. C'est l'ignorance seule qui appelle le diable à son secours pour résoudre une question où il n'a rien à faire. Celui qui regarde les cures magnétiques comme diaboliques, parce qu'elles opèrent par des moyens qui lui sont inconnus, devrait aussi regarder tous les phénomènes de l'aimant comme effets de la magie et déclarer que, puisqu'il ne sait pas les expliquer, ce ne peut être que le diable qui en est l'auteur. Il dit qu'il vaudrait mieux chercher une explication naturelle et admettre que le magnétisme, c'est-à-dire cette propriété secrète des corps qu'on appelle ainsi à cause de sa ressemblance avec les propriétés de l'aimant, est dû à des causes physiques qui ne sont pas encore suffisamment connues.


      La cure des plaies par l'onguent magnétique lui paraît la chose la plus simple et la plus facile à expliquer.

      « L'esprit de l'animal (l'âme sensitive) reste uni au corps qui a cessé de vivre, jusqu'à ce qu'il soit dissipé par la putréfaction. Lorsque le sang sorti du corps se corrompt, la portion d'esprit qui lui était unie s'échappe et va se joindre de nouveau au corps auquel elle appartient ; voila pourquoi lorsqu'on applique le remède sur le sang retiré de la blessure, ce remède agit sur la blessure même. »

      Ailleurs, il nous dit que l'onguent agit aussi en attirant à soi la qualité hétérogène qui se joint à la solution de continuité qu'il y a dans les plaies et les préserve d'inflammation et d'ulcération. « C'est ainsi, ajoute-t-il, que le monde visible est sans cesse gouverné par le monde invisible. »


      C'est vers 1625 que le chevalier Digby fit ses premières observations sur l'action curative de la poudre de sympathie. En 1631, il publia un Discours touchant la guérison des playes par la poudre de sympathie. Un médecin de Blois, Papin publia une Dissertation sur le même sujet, qui est imprimée à la fin du volume de Digby, et en 1629, un autre médecin de Blois, Ericius Mohy, publiait un traité sur le même sujet.

      Ces publications eurent pour résultat de faire abandonner presque partout l'emploi des onguents qui furent remplacés par la poudre de sympathie.

      Dans une dissertation intitulée : De sympathis mediis (des moyens sympathiques), Van Helmont explique l'action de cette poudre d'une façon très rationnelle qui met parfaitement en évidence l'influence personnelle de l'opérateur.

      « Ericius Mohy, dit-il, a fort bien prouvé que lorsqu'on en met sur le sang sorti des blessures, elle les guérit ; mais il n'a point connu la force directrice qui fait que la vertu de la poudre mise sur le sang agit sur le blessé dans un lieu éloigné.
      Le sang qui est sur le linge reçoit de la poudre les vertus balsamiques qu'elle contient ; cela est tout simple : mais cette vertu balsamique ne se porte point sur le blessé par l'influence des astres, et moins encore par un mouvement spontané. L'idée de celui qui applique le remède s'attache à ce remède et en dirige la vertu balsamique sur l'objet de ses désirs. Mohy croit que la puissance sympathique émane des astres : j'en vois la source dans un sujet plus rapproché de nous. Ce sont les idées qui la dirigent et ces idées sont produites par la charité ou par une volonté bienveillante. C'est pour cela que la poudre opère avec plus ou moins de succès, selon la main qui en fait usage.
      J'ai toujours observé, que ce remède réussissait, lorsqu'il était employé avec un désir affectueux et des intentions charitables ; il n''a presque aucune efficacité, si celui qui l'administre y met de l'insouciance ou n'y pense pas. Aussi, dans l'action sympathique, je mets ces astres de notre intelligence (l'attention et la charité) bien au-dessus des astres des cieux. Les idées excitées par le désir de faire le bien s'étendent au loin, à la manière des influences célestes, et elles sont dirigées sur l'objet que la volonté leur désigne, à quelque distance qu'il soit. »

      Sans modifier profondément la théorie du fluide universel, l'auteur admet le principe de l'influence psychique personnelle, comme les magnétiseurs modernes l'ont admis. Malgré cela, pour lui, la poudre de sympathie n'est plus guère qu'un objet rnatnétisé qui transmet à distance la vertu, on dirait aujourd'hui le mouvement, qui lui a été communiquée.


      En somme, les principes suivants forment la base de la théorie magnétique de Van Helmont :

      « Le Magnétisme agit partout ; il n'a rien de nouveau que le nom ; il n'est un paradoxe que pour ceux qui se moquent de tout, et attribuent au pouvoir de Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer.

      On donne le nom de Magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par impulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une correspondance entre toutes ses parties et les forces dont elles sont douées.

      Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer aussi certaines propriétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des ellets salutaires.

      Il y a dans l'homme une énergie telle que par sa volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné.

      La volonté est la première des puissances.

      L'âme est douée d'une force plastique qui, lorsqu'elle a produit une substance lui imprime une force, peut l'envoyer au loin et la diriger volonté.

      Cette force infinie dans le créateur est timide dans la créature, peut conséquemment être plus ou moins arrêtée par des obstacles. Les idées ainsi revêtues d'une substance agissent physiquement.sur les êtres vivants par l'intermédiaire du principe vital. Elles agissent plus ou moins selon l'énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui les reçoit. »


      Ces principes renferment presque toute la doctrine du magnétisme contemporain ; mais pour être bien compris ils auraient besoin d'être commentés assez longuement. Cela m'entraînerait trop loin.

      En raison des études spéciales auxquelles il se livrait, Van Helmont prit le titre de medicus per ignem (médecin pyrotechnique).

      Très instruit, très logique quoique un peu mystique, il raisonne plus sagement que Paracelse. Il fut un grand médecin; et, il y a quelques années, la ville de Bruxelles reconnaissante lui éleva une statue.

      Van Helmont a laissé des ouvrages importants sur divers sujets de médecine. Ses oeuvres complètes, recueillies sous ce titre par son fils F. Mercure : Ortus medicinæ. Id est initia physicæ inaudita. Progressus medicinæ novus in morborum ultionem ad vitam longam, furent plusieurs fois réimprimées. La première édition eut lieu à Amsterdam, Apud Ludovicum Elzevirium, in-4°, 1618. Une édition, également elzévirienne, parut en 1652, in-4°. D'autres suivirent assez rapidement : Venise, in folio, 1651 ; Lyon, in-folio, 1667 ; Francfort, in-4°, 1682, etc.




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