Voici la neuvième d'une série de prières attribuées à Louis-Claude de Saint-Martin de manière quasiment certaine, bien que leur auteur présumé n'en ait jamais fait mention nulle part.
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Prières de Louis-Claude de Saint-Martin:
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10 Seigneur, comment nous serait-il possible ici-bas
de chanter les
cantiques de la Cité sainte ? Est-ce du milieu
des torrents de nos larmes que nous pouvons faire entendre les chants
de la joie et de la jubilation ? Si j'ouvre la bouche pour en former
les premiers sons, les sanglots m'oppressent et je ne puis laisser échapper
que des soupirs et que les accents de la douleur ; et souvent même
ces sanglots s'étouffent dans mon sein, ou bien nulle oreille
charitable n'est près de moi pour les entendre et m'apporter
du soulagement. Je me sens accablé par l'étendue et la
longueur de mes souffrances, et le crime ne cesse de se présenter
à moi, pour m'annoncer que dans un instant la mort va le suivre
et glacer tout mon être par la froideur de ses poisons ; déjà
elle s'est emparée de tous mes membres, et je touche au moment
d'être délaissé comme le cadavre qui vient d'expirer,
et que les serviteurs abandonnent à la putréfaction. Cependant,
Seigneur, puisque tu es la source universelle de tout ce qui existe,
tu es aussi la source de l'espérance ; et si ce rayon de
feu
ne s'est point encore éteint dans mon cur, je tiens encore
à toi, je suis encore lié à ta vie divine par cette
immortelle espérance qui découle continuellement de ton
trône. J'ose donc t'implorer du sein de mes abîmes ; j'ose
appeler à mon secours ta main bienfaisante pour qu'elle daigne
s'employer à ma guérison. Comment est-ce qu'elles s'opèrent
les guérisons du Seigneur ? C'est par la docile soumission aux
sages conseils de ce médecin divin. Il faut que je prenne avec
reconnaissance et avec un ardent désir, le breuvage amer que
sa main me présente ; il faut que ma volonté concoure
avec celle qui l'
anime pour moi ; il faut que la longueur et les souffrances
du traitement ne me fassent pas repousser le bien que veut me faire
ce suprême auteur de tout bien ; il se pénètre du
sentiment de mes douleurs, je n'ai autre chose à faire que de
me pénétrer du sentiment de son charitable intérêt
pour moi. C'est par là que la coupe du salut me sera profitable
; c'est alors que ma langue reprendra sa
force, et que je chanterai
les
cantiques de la Cité sainte. Seigneur, quel sera mon premier
cantique ? Il sera tout entier à l'honneur et la gloire de celui
qui m'aura rendu la santé et qui aura opéré ma
délivrance. Je le chanterai ce
cantique depuis le lever du
soleil
jusqu'à son coucher ; je le chanterai par toute la terre, non
seulement pour célébrer la puissance et l'
amour de mon
libérateur, mais pour communiquer à toutes les
âmes
de désir et à toute la famille humaine, le moyen certain
et efficace de recouvrer à jamais la santé et la vie.
Je leur apprendrai que par là, l'
esprit de sagesse et de vérité
se reposera sur leur propre cur, et les dirigera dans toutes leurs
voies. Amen.