70.
Ame humaine, ton réparateur
particulier, ou le nouvel homme t'a ouvert l'
esprit pour entendre l'accomplissement
de ce qui a été dit de lui dans la loi de Moïse,
dans les prophètes, et dans les psaumes. Car lorsque le Réparateur
universel disait :
c'est de moi qu'ils ont tous prophétisé
; il ne parlait pas seulement de lui-même, et il faisait entendre
par ces paroles qu'ils avaient aussi prophétisé de toutes
les
âmes de désir, de tous ceux qui veulent devenir de nouveaux
hommes, puisqu'il s'est nommé ton
frère, et le
frère
de tous les élus.
En t'ouvrant l'
esprit sur ta destination, il t'apprend
que tu dois
prêcher journellement
en toi-même
en son nom la pénitence, et la rémission des péchés
dans toutes, les nations, en commençant par Jérusalem. C'est-à-dire,
en commençant par cette pierre fondamentale qui est en toi, et d'où
doivent rejaillir des sources vives capables de désaltérer
tous tes peuples.
Ce nouveau fils qui t'est né va poursuivre
son cours. Il a descendu dans les abîmes, il s'est remontré dans
ton être apparent ; à présent le moment est venu
où il va remonter vers son père pour envoyer sur toi le
don qui t'a été promis, et au moyen
duquel tu pourras
instruire tous les peuples qui sont en toi, et les baptiser au nom du
Père, et du fils, et du Saint-Esprit, et leur apprendre à
observer toutes les choses qui t'ont été commandées.
C'est pourquoi,
tu ne sortiras point de ta propre Jérusalem
que tu ne sois revêtue de la force d'en haut, et que le consolateur
ne soit venu te remplir de la
force divine, comme tu l'as pu être
de la
force spirituelle par toutes les opérations précédentes,
afin que tu sois sûre que ce fils qui t'est né, et qui s'est
immolé pour toi, sera toujours avec toi jusqu'à la consommation
des siècles.
Tu ne peux douter en effet qu'il ne soit avec toi
jusqu'à la consommation des siècles, puisque c'est sans
sortir de toi qu'il accomplit toutes ses uvres, et qu'il en observe
dans tout son cours les différentes époques, à
l'imitation du Réparateur universel qui, malgré la diversité
de ses opérations, n'a jamais été détaché
de celui qui l'a engendré, qui l'engendre, et qui l'engendrera
éternellement. Ainsi donc si ce nouvel homme trouve en toi sa
mère, ses
enfants, ses
frères, et son père, c'est
sans sortir de toi qu'il va remonter vers ce même père
d'où doivent dériver toutes les consolations que l'éternelle
source qui t'a engendrée ne cherche qu'à verser sur toi
en le prenant pour son organe.
C'est sous ce rapport que tu dois te considérer
comme une sorte d'universalité, ainsi qu'il te l'a été
annoncé en plusieurs endroits de cet écrit, puisque tu
trouves en toi le monde divin, le monde spirituel, le monde naturel,
et que par là tu es l'image de celui qui a tout produit, et qui
est tout. Mais tu n'es ainsi l'image de celui qui a tout produit, et
qui est tout, qu'autant que tu demeures en lui, et qu'il donne lui-même
la forme à toutes tes facultés, et à toutes tes
substances, car comment serais-tu une universalité partielle,
si tu n'étais pas continuellement connue, engendrée, et
nourrie par la grande universalité ?
Ne balance pas à croire que tel soit l'objet
de cette grande universalité à ton égard ; et que
tous ses plans, et toutes ses uvres ne tendent à donner
à toute ton existence le caractère de sa grandeur, et
de son immensité.
Juges-en par les comparaisons que tu peux faire
entre ton être, et toutes les vastes puissances qui t'environnent,
et qui dominent au-dessus de toi. Contemple l'immense étendue
de l'univers relativement à ta débile forme. Contemple
l'immensité de l'espace, et du temps en comparaison de tous ces
êtres partiels qui n'ont qu'une si petite fraction de sa durée,
et reconnais que tous les efforts de la suprême puissance, ne
tendent qu'à agrandir ton être par la réflexion
que ces rapports peuvent faire naître en toi, et à donner le
cours le plus vaste à la pensée, c'est-à-dire à
lui donner l'empreinte de cette immense universalité.
Car quelque faibles, et quelque méprisables
que soient les mortels en apparence, ils ne peuvent nier que c'est pour
eux que tous ces grands présents sont envoyés, puisqu'il
n'y a qu'eux qui soient dans le cas de les contempler, et d'en nourrir
leur pensée, tandis que tous les autres êtres en reçoivent
les secours, qu'ils les emploient, et les opèrent même
sans les comprendre.
Ame humaine, si par l'organe de ce nouvel homme
qui est né en toi, tu peux élever tes yeux encore plus
haut que ce monde passager, et corruptible, tu découvriras dans
ta région supérieure, une immensité bien plus vaste,
et des dons infiniment plus abondants, et tu apprendras alors à
t'agrandir de plus en plus avec les bienfaits de celui qui a tout produit,
et qui est tout.
Tu apprendras à évaluer cette semence
précieuse dont il a formé l'
âme humaine, et qui lui est
si chère, que malgré ses ingratitudes, il ne peut détourner
les yeux de dessus elle.
Tu verras cet Etre
infini verser continuellement
sur nous dans tous les genres, l'abondance de ses puissances, de sa
majesté, et de son infinité ; car notre volonté
pestilentielle a beau faire, l'Eternel ne cesse de nous en démontrer
la borne, et l'impuissance en nous faisant constamment nager dans son
universelle immensité. Ne t'afflige donc point,
âme humaine,
si ton nouvel homme, après t'avoir bénie, s'est séparé
de toi, et a été enlevé au
ciel. Imite l'exemple
des
disciples du Réparateur universel qui après l'avoir
"vu se séparer d'eux, et monter au
ciel, s'en retournèrent
comblés de joie à Jérusalem, où ils se tinrent
sans cesse dans le temple, louant et bénissant
Dieu," parce qu'ils
étaient pleins de confiance en ses promesses.
Ne sois point étonnée non plus de
ce que le nouvel homme après être retourné vers
son père, et y être demeuré le temps prescrit par
tes nombres particuliers va te donner de nouvelles marques de sa présence,
et de son intérêt pour toi. Car, "lorsque les
jours de
ta Pentecôte seront accomplis, tous tes
disciples étant ensemble
dans un même lieu, tu entendras tout d'un coup un grand bruit
comme d'un vent violent, et impétueux qui viendra de ton
ciel,
et qui remplira toute la maison où ils seront assis. En même
temps tu verras paraître comme des langues de
feu qui se partageront,
et s'arrêteront sur chacun d'eux. Aussitôt ils seront tous remplis
du
Saint-Esprit, et ils commenceront à parler diverses langues
selon que le
Saint-Esprit leur mettra les paroles en la bouche."
En effet tu connaîtras les langues de toutes les
substances qui te constituent ; tu entendras leur langage, et elles
entendront le tien, afin que vous concouriez toutes ensemble à
manifester chacune les dons particuliers qui vous sont propres, pour
étendre de plus en plus le règne de votre
Dieu, il ne
se passera pas un mouvement en toi dont tu n'aies l'intelligence, et
auquel tu ne sentes en même temps le
jugement que tu en dois porter,
et l'usage que tu dois en faire. Si ces mouvements sont
faux, ils entendront
ta langue aussi bien que les mouvements vrais, mais ils ne l'entendront
que pour leur condamnation, car ta langue deviendra l'
épée
à deux tranchants.
Lors donc que ces mouvements
faux se feront connaître
en toi, tu n'auras qu'à dire un mot, et ils seront précipités
dans leurs abîmes, et tu auras le droit de dire aux
Saphires et aux
Ananies qui seraient en toi, et qui chercheraient à te tromper
: "Comment Satan a-t-il tenté votre cur pour vous porter
à mentir au
Saint-Esprit, et à détourner une partie
de votre fond de terre ? Ne demeurait-il pas à vous si vous l'aviez
voulu garder... ? Ce n'est pas aux hommes que vous avez menti, mais
à
Dieu ; voilà ceux qui viennent pour vous enterrer qui
sont à la porte. Et à ta parole, ces imposteurs rendront
l'
esprit et seront portés en terre."
Mais tu auras aussi le pouvoir de verser les consolations
sur les affligés, et sur les malades, lorsqu'ils auront dans
le cur une sainte espérance, et une vive confiance dans
les puissances du Seigneur, au point que ton ombre même les délivrera
de leurs maladies.
Lors donc qu'en allant au temple, selon ta coutume,
tu rencontreras de pauvres estropiés tu les regarderas pour juger
de leur foi, et quand par le mouvement intérieur de l'
esprit
tu croiras pouvoir employer tes richesses en leur faveur, tu leur diras
:
Je n'ai ni or, ni argent, mais ce que j'ai je vous le donne, soyez
guéris au nom du Réparateur et marchez. Alors ils
se lèveront, ils se tiendront fermes sur leurs pieds, et entreront
avec toi dans le temple, en marchant, en sautant et en louant
Dieu.
Tu seras affranchie des entraves de la loi dès
que tu seras admise au règne de l'
esprit et si ta pieuse délicatesse
te laisse encore des inquiétudes sur les ordonnances
lévitiques,
il te sera répondu par l'
esprit comme à saint Pierre (Actes
10:15) :
N'appelez pas impur ce que Dieu a purifié.
Lorsque les
ennemis qui sont en toi chercheront
à te saisir, et qu'ils croiront t'avoir vaincu, après
t'avoir emprisonné dans leurs ténèbres pour t'empêcher
de répandre la parole de vérité dans le temple,
l'
ange du Seigneur ouvrira à leur insu la porte de ta prison
et te dira :
Allez dans le temple, et prêchez-y hardiment au
peuple toutes les paroles de cette doctrine de vie. Et tes
ennemis
frappés d'étonnement de ne point te trouver dans la prison,
frémiront de rage de voir la parole se répandre malgré
eux.
Tu ne devras point être surprise si, lorsque
tu parleras avec foi et confiance aux peuples qui sont en toi et qui
t'écouteront, l'
esprit descend sur eux, comme il est descendu
sur toi, à la parole du nouvel homme, et s'ils deviennent par
là susceptibles de recevoir le
baptême de ta main, comme
tu l'as reçu de la main de ton Réparateur particulier, en raison
de ce que tu es dépositaire des sept sources sacramentelles qui
doivent jaillir de ta pierre fondamentale:
car la promesse a été
faite à toi et à tes enfants, et à tous ceux qui
sont éloignés, autant que le Seigneur ton Dieu en appellera
(Actes 2:39).
71.
Ce n'est point assez que le nouvel homme ait parcouru
toutes les époques temporelles de la régénération,
et qu'il ait passé par toutes les progressions particulières
attachées à la restauration de la postérité
humaine, il faut qu'il atteigne d'une manière temporelle spirituelle
au complément particulier de cette restauration, si ce n'est
à demeure, vu la défectuosité de notre région,
au moins en aperçu, et comme par
initiation à cette réintégration
permanente dont il jouira, quand, après avoir été
représenté ici-bas son principe d'une manière limitée,
il pourra le représenter dans les cieux d'une manière
aussi vaste que durable.
Il faut donc qu'indépendamment de ce
jugement
particulier que nous lui avons vu prononcer, lorsqu'il est descendu
dans ses abîmes, il prononce encore, prophétiquement, le
jugement
final qui doit décider du sort des
prévaricateurs, et
faire la séparation de ceux qui dans lui-même ayant échappé,
par la pénitence, à la première mort, seront préservés
de la seconde mort, d'avec ceux qui seront les victimes de l'une et
de l'autre de ces deux morts.
Voyons-le ainsi tracer d'avance en lui le tableau
de ces derniers temps, où l'espérance sera abolie, et
où il ne restera que la consolation ou le désespoir, que
la jouissance parfaite ou la privation absolue. Voyons-le prendre les
sept trompettes pour appeler en lui au
jugement dernier toutes les nations
qui sont soumises à sa puissance, pour examiner celles "qui auront
adoré la bête ou son image, qui en auront reçu le caractère
sur leur front ou dans la main, afin qu'elles boivent du vin de la colère
de
Dieu, de ce vin tout pur, préparé dans le calice de
sa colère, et qu'elles soient tourmentées dans le
feu
et dans le soufre devant les saints
anges, et en présence de
l'
agneau."
Voyons-le d'un autre côté "debout sur la
montagne de
Sion, et avec lui les cent quarante-quatre mille personnes
qui auront le nom de l'
agneau et le nom de son père écrits
sur le front, et qui chanteront le
cantique nouveau devant le trône,
comme ayant été rachetés de la terre ; car leur
voix sera semblable à un bruit des grandes
eaux, et au bruit
d'un grand tonnerre, et ne formera que comme un seul son de plusieurs
joueurs de harpe qui touchent leurs harpes. Et il ne s'est point trouvé
de mensonge dans leur bouche parce qu'ils sont purs et sans tache devant
le trône de
Dieu."
Voyons-le volant par le milieu de son
ciel, "portant
l'
Evangile éternel pour l'annoncer à ceux qui sont sur
la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute
langue, et à tout peuple, et disant d'une voix forte : Craignez
le Seigneur, et rendez-lui gloire, parce que l'heure de son
jugement
est venue, et adorez celui qui a fait le
ciel et la terre, la mer et
la source des
eaux."
Voyons-le ensuite prendre
dans le temple du
tabernacle du témoignage les sept coupes d'or pleines de la colère
de Dieu qui vit dans les siècles des siècles.
Voyons-le verser les
quatre premières
coupes sur la terre, sur les fleuves, et sur le soleil pour opérer
la
dissolution de la région fantastique et
illusoire qui le retient
dans les ténèbres, et pour faire "que les hommes qui auront
le caractère de la bête soient frappés d'une plaie
maligne et dangereuse, que la mer devienne comme le sang d'un mort,
que les
fleuves et les sources des
eaux soient changés en sang
; et les hommes étant frappés d'une
chaleur dévorante,
blasphèmeront le nom de
Dieu, qui a ces plaies en son pouvoir,
refusant de faire pénitence pour lui donner gloire. La cinquième
coupe se répandra sur le trône de la bête, et son royaume
deviendra ténébreux. La sixième coupe se versera
sur le grand
fleuve d'
Euphrate, et son
eau sera séchée
pour ouvrir le chemin aux rois qui doivent venir de l'Orient. La septième
coupe se répandra dans l'
air, et une forte voix se fera entendre
du temple comme du trône, et qui dira : c'en est fait."
Alors il se fera dans le nouvel homme, "des éclairs,
des bruits, des tonnerres, et un grand tremblement de terre, et si grand
qu'il n'y eut jamais un tel depuis que les hommes sont sur la terre.
La grande ville sera divisée en trois parties, et les villes
des nations tomberont, toutes les îles s'enfuiront, et les
montagnes
disparaîtront."
Après tous ces effroyables prodiges le nouvel
homme "prendra la bête et avec elle le
faux prophète, et
les jettera tout vivants dans l'étang de
feu et de soufre" et
il sortira du trône une voix qui dira : "Louez notre
Dieu, vous tous
qui êtes ses serviteurs, et qui le craignez, petits et grands,
parce que ses
jugements sont véritables et justes, qu'il a condamné
la grande prostituée, qui a corrompu la terre par sa prostitution,
et qu'il a vengé le sang de ses serviteurs que ses mains ont
répandu.
Ame humaine, quand ces redoutables
jugements seront
prononcés, et exécutés en toi, c'est alors qu'il
y aura pour toi un nouveau
ciel, et une nouvelle terre, car le premier
ciel, et la première terre auront disparu, et la mer ne sera
plus ; alors tu verras "la ville sainte, la nouvelle Jérusalem,
qui venant de
Dieu descendra du
ciel en toi, étant parée
comme une
épouse qui se pare pour son
époux ; et tu entendras
une grande voix qui viendra du trône, et qui dira : Voici le tabernacle
de
Dieu avec les hommes, et il demeurera avec toi, et tu seras son peuple,
et tes yeux, et la mort ne sera plus."
Ame humaine, veux-tu connaître
les proportions de cette ville sainte, de cette Jérusalem qui
descendra en toi, étant parée comme une
épouse
qui se pare pour son
époux, transporte-toi sur la grande, et
haute
montagne qui est en toi. Tu verras que cette ville sainte est
illuminée de la
clarté de
Dieu, que la lumière
qui éclaire, est semblable à une pierre précieuse,
à une pierre de
jaspe transparente comme du cristal.
Tu verras qu'elle est bâtie en
carré, qu'elle
est égale dans sa longueur, et dans sa largeur, et que la mesure
de la muraille est
de cent quarante-quatre coudées de mesure
d'homme, pour te faire comprendre que c'est sur les propres
dimensions
à la fois ternaires, quaternaires, et septenaires de ton
essence
sacrée, que doit s'élever cette ville éternelle
de la paix, et des consolations ; parce que tu es la seule avec qui
l'éternelle source de toutes les mesures, et de tous les nombres,
ait des rapports assez rapprochés, pour avoir voulu faire de
toi son représentant parmi les peuples, et parmi toutes les régions
de l'univers visible, et invisible ; tu reconnaîtras que tu es toi-même
le tabernacle de
Dieu avec tous ceux qui habitent en toi, et que c'est
pour cela qu'il veut demeurer en toi, afin que tu sois son peuple, et
que, demeurant lui-même en toi, il soit ton
Dieu.
"Aussi tu ne verras point d'autre temple dans cette
ville sainte, et dans cette céleste Jérusalem, parce que
le Seigneur
Dieu est tout puissant, et l'
agneau en est le temple ; et
cette ville n'a point besoin d'être éclairée par
le
soleil ou par la
lune, parce que c'est la lumière de
Dieu
qui l'éclaire, et que l'
agneau qui est en toi en est la lampe.
Les nations marcheront à la faveur de sa lumière, et les
rois de la terre y porteront leur gloire et leur honneur."
Ame humaine, tu vois les hommes qui n'en sont encore
qu'au règne terrestre et matériel,
fermer les portes de
leurs villes de guerre, après avoir eu soin d'en faire sortir
les
ennemis et les malfaiteurs. Les hommes dans le règne spirituel
en font autant, sans quoi ils courent le risque d'être les victimes
de leur négligence ; car s'ils ont laissé des
ennemis
dans la place, après en avoir
fermé les portes, combien
de ces
ennemis les dévoreront à leur insu pendant leur
sommeil ? Combien l'aurore leur découvrira d'afflictions, en
ne leur ouvrant les yeux que pour leur laisser voir leur captivité
?
Mais dans ce règne divin que le nouvel homme
établit en toi "on ne
fermera plus chaque
jour les portes de
la ville sainte, parce qu'il n'y aura point là de nuit ; qu'il
n'y aura rien de souillé ni aucun de ceux qui commettent l'abomination
ou le mensonge, mais seulement ceux qui sont écrits dans le livre
de vie".
Tu verras aussi dans la ville sainte
un fleuve
d'eau vive, claire comme du cristal, qui coulera du trône de Dieu et
de l'agneau, car tu n'ignores plus que l'homme est lui-même
un ruisseau émané de ce
fleuve, et devant par conséquent
couler éternellement comme celui qui lui donne sans interruption
la naissance.
"Tu trouveras également au milieu de la
place de la ville, des deux côtés du
fleuve, l'
arbre de la vie
qui porte douze
fruits, et donne son
fruit chaque mois, et les feuilles
de cet
arbre sont pour guérir les nations." Car cet
arbre de
vie, c'est cette lumière de l'
esprit qui vient de s'allumer dans
la pensée du nouvel homme qui doit désormais remplir
de toutes ses sagesses l'universalité du temps. Ces feuilles
qui doivent guérir les nations, ces sont
les uvres
de ce nouvel homme qui répandront sans cesse autour de toi et
l'
harmonie et le bonheur, comme tu aurais dû les répandre autrefois
en vertu de ces trois dons sacrés qui te constituent à
la foi l'image et le fils du
Dieu des êtres.
Ne te donne donc point de relâche que cette ville
sainte ne soit rebâtie en toi, telle qu'elle aurait dû toujours y subsister,
si le crime ne l'avait renversée, et souviens-toi tous les
jours
de ta vie que le
sanctuaire invisible où notre
Dieu se plaît
d'être honoré, que le culte, les illuminations, l'encens
dont la nature et les temples extérieurs nous offrent des images
instructives et salutaires, qu'enfin toutes les merveilles de la Jérusalem
céleste peuvent se retrouver encore aujourd'hui dans le cur
du nouvel homme, puisqu'elles y ont existé dès l'origine.