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Traité de la réintégration des êtres

créés dans leurs primitives propriétés, vertus et puissances spirituelles divines
Martines Pasqually
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TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES – 11

      Héli, ou le Christ, réconcilia le premier homme avec le Créateur par l'entremise de son esprit qui fit jonction avec le mineur premier-créé Enoch, qui, par la justice, opéra en faveur de la postérité de Seth, tant vivants que décédés, sur lesquels il fit passer le caractère ou le sceau authentique de son opération, avec lequel il marqua ceux qui furent dignes d'être de la cour suivante du Christ, lorsqu'il fut rendre compte à son père créateur du travail qu'il avait opéré pour sa plus grande gloire, à la honte de ses ennemis. Noé fait le même type que celui ci-dessus par la justice devant Dieu, ainsi que Melchisédech, Elie, Zorobabel, Chiram et le Christ. Voilà ceux qui ont été proposés par l'ordre du Créateur à marquer les êtres mineurs spirituels, qui devaient accompagner le triomphe de la manifestation de la justice du Créateur, opérée par la puissance de l'homme-Dieu et divin, selon son immédiate correspondance avec le Créateur.

      Je n'entrerai pas dans les différents genres d'opérations que les susdits hommes justes ont faites pour opérer à la marque des signalés qui devaient définitivement former la cour du Christ lorsqu'il fut paraître en esprit face à face du Créateur, père de toute autorité et puissance divine immuable. « Mais comment, direz-vous, ce que vous dites sur cette réconciliation a-t-il pu être opéré par les justes en faveur des mineurs qui ont complété la cour du Christ ? Est-ce que tout événement temporel et spirituel n'est pas prévu par les lois immuables que le Créateur avait données à la création universelle ? » Vous auriez raison si Adam n'avait pas prévariqué. Mais si vous faites attention à cette prévarication d'Adam, au changement considérable qu'elle a occasionné et qui fut fait par le Créateur, opposé à ce qu'il avait fait la première fois en faveur de cette même création générale et particulière (la création générale doit s'entendre de toute la terre, et la particulière désigne les mineurs qui habitent tant les corps terrestre que célestes) ; je dirai donc que la prévarication d'Adam que vous ne devez pas ignorer, quoique le genre vous soit inconnu, a opéré et même forcé le Créateur à faire force de loi divine contre toute la création générale et particulière. Et il se fit par ce moyen un changement aussi terrible que considérable, qui occasionna une révolution si forte dans les premières lois données à la création générale et particulière, qu'elle était incompréhensible pour tout être créé devant lequel ce funeste événement se passait.

      Le Créateur créa Adam homme-Dieu juste sur la terre, et il était incorporé dans un corps de gloire incorruptible, mais après qu'il eut prévariqué, le Créateur le maudit, lui personnellement, avec son opération impie, et maudit ensuite toute la terre. Adam dégénéra, par cette prévarication, de sa forme de corps de gloire en celle de matière terrestre. Toutes ces choses n'auraient pu survenir à la nature générale et particulière si le Créateur n'avait changé et retiré vers lui sa première loi, qu'il avait donnée à son premier homme dans son premier état de justice. Ce qui doit vous faire concevoir la vérité de ce fait, c'est que le changement qui se fit dans Adam du corps de gloire en corps de matière terrestre fait allusion certaine au changement de loi que le Créateur a donnée de nouveau à son premier homme réconcilié. Il bénit une seconde fois Adam, lui pardonna sa faute, et le remit en puissance mystérieuse sur la terre et de tout ce qui est contenu en elle ; ce qui nous est bien représenté en figure sensible par la descente des premières tables de la loi, que Moïse reçut de l'Eternel ; tables de lois écrites par ordre de l'Eternel selon sa volonté. Ces lois et tables ne furent pas données aux hommes que Moïse conduisait, puisque la prévarication générale des enfants d'Israël engagea Moïse à rompre ses premières tables, et à soustraire par là aux enfants d'Israël cette loi qu'ils désiraient avec tant d'ardeur. Moïse, après le funeste événement de la prévarication de son peuple, se réconcilia avec lui et, en cette considération, lui promit une seconde loi de par l'Eternel ; loi qu'il lui donna, suivant qu'il plut à l'Eternel la lui accorder en faveur de la réconciliation qu'il avait faite avec son peuple élu. Cette réconciliation ne venait pas de la seule volonté de Moïse, mais bien de celle du Créateur, vu que la puissance d'un homme ne saurait être capable de réconcilier vingt personnes à sa volonté ; preuve démonstrative que ce que Moïse a fait dans cette grande réconciliation d'un peuple aussi nombreux que considérable, ne vient point de lui-même. Car si Moïse n'avait opéré que par son propre chef et sans le secours d'un être supérieur à lui, toutes ses paroles et ses efforts auraient été inutiles. Jugeons en par comparaison avec les hommes de ce siècle. Comment nommerons-nous ceux qui n'ont jamais vu aucune manifestation physique spirituelle divine opérer devant eux, si ce n'est qui s'opèrent journellement par les lois immuables de la nature, que le Créateur a données à la création pour actionner concourir à substantier la nature de cette création pendant tout le cours de la durée qu'il lui a prescrite ? Mais quel est le temps que le Créateur a prescrit pour la durée du cours de cette création universelle ? Je vous le dirai dans la suite. A présent, je me contenterai de poursuivre définitivement sur le genre de prévarication d'Adam, qui vous fera voir clairement d'où sont sortis toutes les époques, types, et les différents événements du monde jusqu'à nous.

      Lorsqu'Adam fut devenu être pensif et pensant, sa pensée et sa volonté prévaricante l'ayant assujetti à cette peine, qui n'était autre chose que ce qui devait manifester la première époque fâcheuse qui surviendrait par la suite à la postérité d'Adam, ainsi qu'il devait le prévoir par la peine première que lui avait infligée l'Eternel, c'est même de là qu'Adam connut plus fortement la conséquence de sa prévarication. Il la connut par les troubles et les combats qui se passaient en lui, lorsqu'il fut resserré dans son corps second de matière terrestre. Ce fut dans cet état qu'il fit ses lamentations au Créateur, où il réclama toute la miséricorde et la clémence du Dieu vivant et du Dieu vivifiant. Ce fut aussi dans cette position, où il se trouvait souvent, qu'il lui fut présenté par l'esprit, dans son assoupissement, le fruit de sa prévarication, qui acheva de le consterner dans son remords. Oui, ce fut en considérant ce même fruit qu'Adam connut que le Créateur lui faisait demander par l'esprit qui lui présentait et lui représentait sans cesse son ouvrage. Oui, le Créateur faisait demander sans cesse au malheureux Adam qu'il reconnût sincèrement sa faute et qu'il la confessât, telle qu'il l'avait opérée et qu'elle lui était représentée. Il satisfit à la volonté divine. Il avoua avec sincérité l'ouvrage de sa maudite pensée et l'opération de sa propre volonté, qui devait le lier avec le fruit de son travail pour un temps immémorial au reste des mortels, en donnant le nom Ouva à son fruit. Il signifie homme, ou chair de ma chair et de mes os, et l'ouvrage de mon opération connue et exercée par l'œuvre de mes mains souillées. Voilà ce que vous cherchiez à connaître, touchant le genre de prévarication d'Adam.

      Cette analyse vous indique notre origine corporelle et spirituelle, et combien elle est dégénérée, puisque l'âme est devenue sujette aux pâtiments, et forme passive, d'impassive qu'elle aurait été si Adam avait uni sa volonté avec celle du Créateur. Telle est l'origine de ce que nous appelons spirituellement « décret prononcé par l'Eternel contre la postérité d'Adam jusqu'à la fin des siècles », et que nous appelons vulgairement « péché originel ».

      Mais sentez encore mieux le changement des premières lois que le Créateur avait données à sa création générale et particulière, relativement à cette création première. Vous avez vu d'ailleurs quelle était la vertu et puissance du premier mineur créé dans son corps de gloire ; combien était grande sa force, son autorité et son commandement sur tout être créé, ainsi qu'il en avait reçu le pouvoir du Créateur, relativement à son émanation divine. Le changement de forme corporelle que causa sa prévarication ne différait en rien de la figure qu'avait sa première forme glorieuse. Il ne put y avoir de changement que dans les premières lois que le Créateur avait données à toute la création.

      Il n'est pas douteux que lorsqu'un être créé temporel change d'action, il change également de forme. Il en était donc de même d'Adam, qui avait changé son premier état de gloire en tous sens et sans distinction. Il était donc nécessaire que l'Eternel changeât ses premières lois qu'il lui avait données, ces premières lois n'étant pas convenables à la forme corporelle aussi peu étendue que celle dont Adam fut contraint de se revêtir par autorité divine.

      Les lois qui gouvernent les formes corporelles de matière apparente passive ne sont point comme celles qui gouvernent tout esprit mineur, qui est agent et gouverneur d'une forme de corps glorieux qui n'a rien de commun avec celle que nous voyons physiquement condensée. La forme corporelle et glorieuse ne contient point d'esprit mineur créé en privation divine, puisque l'origine de cette même forme de corps glorieux est connue par le mineur et le majeur créé, lorsqu'ils sont députés par l'Eternel pour manifester chez les hommes et partout où il plaît au Créateur la gloire de cet être divin. D'ailleurs, le culte divin qu'Adam et sa postérité devaient rendre au Créateur n'était pas celui pour lequel ils avaient été créés. Ayant donc changé de forme, ils ont changé d'opération, opération simple et bornée à l'infini par la force des lois que le Créateur a exercées contre Adam et rendues réversibles à sa postérité jusqu'à la fin de tout temporel.

      Cette opération simple et bornée ne doit pas vous surprendre, par l'usage inique qu'Adam a fait de son premier verbe, que l'Eternel avait mis en lui pour qu'il naquît de lui une postérité de Dieu. Ce verbe, que vous ignorez peut-être et que vous considérez comme une chose incompréhensible, n'est autre chose que l'intention et la volonté qui devaient opérer par la parole puissante de ce premier homme. Ce verbe de postérité de Dieu qu'Adam avait inné en lui, pour vous le faire sentir il faut remonter à la connaissance des différents verbes que le Créateur a employés pour la création universelle, générale et particulière, selon son intention, sa volonté et sa parole, de laquelle toute action, forme et être spirituel est provenu.

      C'est en joignant les trois dernières choses susdites aux trois premières, que je vais faire concevoir ces trois verbes principaux dont l'Eternel s'est servi pour créer toute chose de notre connaissance. Ce que vous verrez par la jonction que je fais ci-après. L'intention se joint à la création de l'univers, qui est figuré par un cercle immense dans l'intérieur duquel le général et le particulier sont mis en action et en mouvement ; la volonté se joint au général, ou à la terre, par le triangle, ainsi que le Créateur en avait connu la figure dans son imagination ; et la parole se joint à la création particulière des mineurs spirituels qui sont permanents dans la forme corporelle générale et particulière terrestre, qui sont figurés ainsi que la forme de la terre dans la pensée divine, et qui a été faite de même.

      Concevez donc par ce que j'ai dit, et vais dire, le verbe de création qui était au pouvoir d'Adam. Si le Créateur n'avait point eu d'intention, il n'aurait point eu de volonté ; s'il n'avait pas eu de volonté, il n'aurait pas eu de parole ou d'action. Si, au contraire, il avait eu toutes ces choses et qu'il les eût opérées en faveur du mal, le mal naîtrait à lui de juste titre. Mais n'y ayant chez le Créateur que le bien et la justice, il ne pouvait sortir de lui que ce qu'il y avait. Ces propriétés étaient innées chez Adam, lorsque l'Eternel le détacha de son immensité divine, pour être homme-Dieu sur la terre.

      Ce malheureux Adam avait donc un verbe puissant, puisqu'il devait naître, à son propre verbe de parole ou de commandement, suivant la bonne intention et bonne volonté spirituelle divine, des formes glorieuses impassives égales à celles qui parurent dans l'imagination du Créateur. Les formes que le Créateur avait créées devaient servir, par la suite, conformément à sa volonté déterminée, de prison de ténèbres aux majeurs premiers-créés et prévaricateurs, comme je vous le ferai voir. Dieu avait soumis toutes choses créées à la puissance de ce malheureux Adam. Il était revêtu d'une forme glorieuse, ou d'un corps de gloire.

      Cette forme glorieuse et ce corps de gloire n'est autre chose qu'une forme de figure apparente que l'esprit conçoit et enfante à mesure qu'il en a besoin, selon les ordres qu'il reçoit du Créateur. Cette forme est dissipée par l'esprit comme elle est enfantée. Je puis vous assurer que le corps de gloire qu'Adam avait ne différait point de celui que prenaient et que prennent encore aujourd'hui les esprits messagers du Créateur. Ce corps de gloire est une figure impassible en ce qu'elle se réintègre dans celui qui l'enfante. Une pareille forme n'est sujette à aucune influence quelconque si ce n'est spirituelle pure et simple. Il ne faut à cette forme d'autre aliment que celui que l'esprit lui procure ; aucune particule du feu central n'actionne sur elle, n'en étant point de cette forme ce qui en est de la postérité charnelle d'Adam. Cette même forme aurait été transférée à la postérité d'Adam sans aucun principe d'opération matérielle, ainsi que l'avènement et la résurrection du Christ et la descente de l'esprit dans le temple de Salomon nous l'ont fait voir en nature.

      Cela ne souffre aucun doute, soit touchant les changements des lois divines que Dieu a faites sur les corps général et particulier, ainsi que sur les mineurs spirituels créés, soit encore sur les différentes opérations qui doivent être opposées aux premières pour lesquelles le mineur avait été créé, soit même encore par un tracé que je vous donne du fameux nombre ternaire de création de toute forme quelconque par les trois jonctions dont je vous ai déjà parlé : l'intention, la volonté et la parole qui enfante l'action divine qui est verbe. Vous allez le sentir : A quoi sert l'intention ? l'homme sans la parole ? la volonté sans la parole ? et la parole sans effet ou action ? Il a fallu la parole pour toutes les choses, chacune en leur particulier. La parole du Créateur a déterminé l'action de l'intention divine. C'est donc par cette détermination du Créateur, qui est ce verbe, que le nombre ternaire existe dans la création universelle, générale et particulière. Vous voyez clairement par l'analyse ci-dessus que le verbe de création ne s'est point produit de lui-même, puisqu'il est émané de l'intention et de la parole du Créateur.

      C'est de là que ce verbe fameux est sorti, c'est aussi par lui et par son émanation que nous reconnaissons que le premier nombre ternaire de création quelconque est coéternel à Dieu, ainsi qu'il suit. L'intention 1, la parole 2, l'action 3, voilà ce qui compléta les six pensées de création du Créateur. Ce même nombre est encore dans toute la création universelle, générale et particulière.

      Vous voyez comment et d'où sont provenus tous êtres créés, tant spirituels que matériels, de même que la grande puissance qu'avait jadis le premier homme, et quelle est celle que sa postérité peut avoir aujourd'hui sur la création universelle générale, particulière et spirituelle. Elle est bien peu de choses, et je serais même assuré qu'elle n'est presque rien, si l'homme ne fait point sa réconciliation avec le Créateur. Oui, sans ce moyen, je dirais que la brute a au centuple plus de vertu dans son instinct passif, que l'homme en a dans son mineur spirituel qu'il a lui-même dégénéré et dégradé et qu'il s'affaire plus que jamais aujourd'hui d'affaiblir et d'enfoncer dans l'inaction spirituelle divine pour l'avenir, jusqu'au point de devenir le tombeau de la mort. Je veux dire par le tombeau de la mort, que ces malheureux mineurs contiendront dans leur immensité mineure les réprouvés u Créateur pour un temps infini.

      Voilà combien sera terrible le changement des mineurs qui n'auront pas suivi la justice du Créateur.

      Nous devons donc nous tenir sur nos gardes et nous efforcer à imiter Adam le premier homme créé, qui, après avoir confessé son crime au Créateur avec la plus grande sincérité et le repentir le plus amer, obtint de lui sa réconciliation et fut par ce moyen remis une seconde fois dans sa première vertu et puissance dans les trois genres de création temporelle ; bien entendu que toute intention et volonté de sa part seraient conformes à celles de son Créateur et de son réconciliateur. Arrêtez-vous sur cette réconciliation qui est toujours par nombre ternaire : Adam, le Christ et le Créateur. Vous devez voir que cette triple essence divine forme les trois principes de toute création : par l'intention du père, la volonté du fils ou du Christ, et la parole ou l'action du mineur spirituel, qui provient de l'intention et de la volonté des premiers.

      Je ne dois pas vous laisser ignorer la quadruple essence divine, quoique je n'en aie pas encore parlé. J'ai mis le mineur au nombre des premières essences divines, étant lui-même l'action et le produit de l'intention du père créateur, de la volonté du fils régénérateur, et de la pensée de l'esprit divin ; ce que vous verrez par la suite.




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