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Traité de la réintégration des êtres

créés dans leurs primitives propriétés, vertus et puissances spirituelles divines
Martines Pasqually
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TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES – 16

      Caïn fait encore le type de l'élection des prophètes que le Créateur devait envoyer par la suite des temps dans la postérité d'Adam. Vous voyez dans l'Ecriture sainte, que lorsque Caïn eut détruit l'individu de son frère, il se retira dans sa demeure ordinaire. Etant à réfléchir sur son crime, il lui survint une voix spirituelle qui lui demanda ce qu'il avait fait de son frère, et ce qu'il était devenu. A quoi Caïn répondit brusquement : « Est-ce que tu me l'as donné en garde ? » Après cette réponse l'esprit fit une attraction si considérable, soit sur sa forme corporelle, soit sur son être mineur, qu'il fut aussitôt terrassé et se réclama au Créateur dans cette triste situation, en disant : « Seigneur, ceux qui me rencontreront. » A cette considération, l'Eternel, père de miséricorde, voyant la consternation de Caïn et voulant le préserver du reproche et du châtiment que sa postérité aurait exercés contre lui, le fit marquer du sceau préservatif de vengeance et, par ordre du Créateur, l'esprit qui le marqua dit : « Quiconque frappera Caïn de mort sera frappé sept fois de mort. »

      Caïn se retira ensuite avec ses sœurs dans le lieu où il avait été relégué par l'Eternel. Il eut dans cet endroit une nombreuse postérité ; le nombre des femelles fut de onze, et les mâles dix. Caïn construisit une ville qu'il nomma Hénoc, il établit différents usages et donna une forme aux matières qu'il tira de l'intérieur de la terre. Son aîné qu'il nomma Hénoc fit cette opération et laissa à son second fils nommé Tubalkaïn le secret de connaître les mines et la fonte des métaux.

      C'est ce qui nous a fait apprendre que Tubal l'avait connu le premier.

      Caïn était grand chasseur, ses dix enfants étaient également élevés à cet exercice, et surtout le dernier à qui il avait donné un attachement particulier. Il ne donna à ce dernier que le talent de la chasse ; les autres, ayant plus d'imagination, étaient plus portés au travail manuel. Le dixième se nommait Boaz, ou Booz, qui veut dire « fils d'occision ». C'est ce dernier fils qui donna la mort à son père.

      Caïn ayant résolu d'aller à la chasse des bêtes féroces, accompagné de deux de ses petits-fils, enfants de son fils aîné, Hénoc, et n'ayant point prévenu son fils Booz de la chasse projetée pour le surlendemain, Booz projeta également de son chef d'aller à la chasse le même jour que son père avec deux de ses neveux, fils de Tubalkaïn, à qui il avait donné son attachement. Ils partirent tous trois. Booz ayant pris la même route que son père étant dans un fourré qu'il avait coutume de battre, et Booz battant aussi le même fourré, aperçut l'ombre d'une figure et qui se nommait Onam, qui veut dire « douleur « décocha sa flèche qui porta dans le cœur de son père Caïn qu'il prit pour une bête fauve. Jugez de la surprise de Booz lorsqu'il vit son père tué de sa propre main. La douleur de Boas fut d'autant plus grande pour lui dans ce fâcheux événement qu'il savait la punition que le Créateur avait réservée contre celui qui frapperait la personne de Caïn, et détruirait son individu : il devait être frappé sept fois de peine mortelle. J'expliquerai ailleurs les sept fois de mort.

      Boaz, en conséquence de son événement involontaire et de la défense que le Seigneur avait faite en faveur de Caïn, appela à lui ses deux neveux et les présenta à ce cadavre. Aussitôt qu'ils eurent reconnu la forme et la figure de Caïn, ils jetèrent un cri d'acclamation et firent un signe d'horreur. La désolation de ces deux mit le comble à celle de Boas. Après leur avoir raconté comme il était la cause innocente de cet accident, il leur dit : « Vous êtes témoins de mon crime. Quoique involontaire, j'ai transgressé les ordres du Créateur. Je suis coupable devant l'Eternel, et devant les hommes, le plus jeune des fils de Caïn, le dernier de toute sa postérité, le plus coupable et le plus criminel. Vengez sur la personne de cet infortuné dernier-né la mort de son père et le scandale donné. »

      L'intellect démoniaque, qui ne perd jamais de vue aucune occasion de faiblesses qui surviennent aux hommes dans l'affliction suscita aussitôt une passion de vengeance à ces deux neveux qui, ayant entendu le discours de Boas sur la vengeance, armèrent leur arc d'une flèche pour le tuer. Tout étant dans cette position, une voix se fit entendre : « Quiconque frappera de mort celui qui a occis Caïn sera puni soixante-dix-sept fois de mort. » Ce que j'expliquerai en temps et lieu. A cette voix effrayante, ils tombèrent à la renverse. Revenus de leur extase, ils remirent les armes à Boas et lui dirent : « Le Seigneur t'a fait grâce, nous sommes à présent les plus criminels devant lui, puisque nous voulions exécuter sur toi notre pensée vindicative. » Boas répondit à ses neveux : « Que la volonté du Seigneur s'accomplisse. »

      Après cette réintégration de Boas, ils se retirèrent tous ensemble dans la ville d'Hénoc. La tristesse et la consternation avec laquelle ils se présentèrent mit la postérité de Caïn dans le dernier abattement. Il redoubla lorsqu'ils connurent l'auteur du meurtre.

      Ce malheureux Boas se voyant réduit à une inimitié générale de toute la postérité présente et à venir de Caïn, quitta cette bande de possédés l'intellect démoniaque et fut prendre sa retraite dans le désert de Jésanias, qui veut dire « écoute la créature ». C'est dans cet endroit qu'il finit ses jours, dans la retraite, la moration et la pénitence.

      Ainsi, Caïn fut le vrai type des prophètes, lorsqu'il dit après son crime : « Ceux qui me rencontreront, Seigneur, me tueront. » Il a été tué par un homme, comme il avait été dit. Ce qui fait réellement le type de prophétie de Caïn, c'est que la rencontre ces deux hommes, Boas et Caïn, n'était pas préméditée et que l'un et l'autre se sont ignorés dans le fourré où Caïn fut tué.

      Les hommes de ce siècle ont tiré de la mort de Caïn une ridicule et absurde conséquence. Elle leur a fait croire qu'Adam n'était point le premier homme créé, puisqu'ils disent : « Lorsque Caïn eut tué son frère, il dit au Seigneur : Que vais-je devenir ? ceux qui me rencontreront me tueront. » Si ces hommes avaient été instruits du type que ces paroles adressées par Caïn au Créateur faisait, ils auraient vu clairement que c'était celui des prophètes à venir, et des prophéties, ainsi que nous l'avons vu effectuer réellement parmi les hommes de la terre. Vous me demanderez peut-être : « Mais comment le Créateur pouvait-il mander les prophètes chez les hommes, pour les contenir dans les actions contraires aux lois qu'il avait données, puisque vous dites que le Créateur ne prend aucune part aux causes secondes qui s'opéraient parmi les hommes ? « Je réponds que comme le Créateur ne peut ignorer l'être pensant démoniaque qui opère sans relâche des faits subtils, séduisants et pernicieux contre le bien spirituel divin de l'homme mineur, ainsi qu'il l'avait déjà vu par la séduction d'Adam et de sa postérité, il trouva à propos pour l'avantage du mineur d'élire spirituellement des êtres mineurs qui étaient doués de l'esprit prophétique, non seulement pour contenir l'homme dans les lois, préceptes et commandements, qu'il lui avait donnés en le créant, mais encore plus pour la molestation des esprits malins et pour la plus grande gloire divine. La pensée de l'être spirituel, bon ou mauvais, commet l'action bonne ou mauvaise devant le Créateur. Voilà comme l'Eternel prend connaissance des causes secondes.

      Revenons au type de la retraite de Boas dans le désert de Jésanias. Boas étant le dixième des enfants de Caïn, complétant par conséquent le nombre dénaire, il n'est pas douteux qu'il était doué de quelque don spirituel divin, pour être une figure et un exemple réel de la grande miséricorde du Créateur qu'il accorde, dans quelques circonstances que ce soit, à l'avantage de son être spirituel majeur et mineur pervers, lorsqu'il se réclame sincèrement à lui, ainsi que je vais vous le faire comprendre par la grâce que le Créateur accorda à Boas doublement criminel. Il fut doublement criminel, quoique son crime fût involontaire. D'abord, il avait assisté au culte des démons, de préférence à celui du Créateur, ayant eu une connaissance parfaite de l'un et de l'autre, et de s'être laissé entraîner par l'exemple et la fausse habitude que la postérité de Caïn avait contractée, soit par crainte de peines temporelles, suscitées par cette postérité, soit pour sa propre satisfaction. Le second crime fut d'avoir tué son père Caïn et d'avoir contrevenu aux défenses du Créateur. Ce n'est point que Dieu prévît par là, la conduite future des causes secondes qu'opérerait cette postérité, mais c'était plutôt pour faire sentir au prince des démons qu'il prévenait par sa défense leur conduite et leurs opérations abominables qu'ils opéreraient à l'avenir pour la persécution et la perdition des mineurs spirituels, relativement à celles qu'ils avaient opérées pour la chute d'Adam et de sa postérité première. C'est de là que les hommes ont toujours jugé la bonne conduite de leurs semblables par leur conduite passée, malgré la fausseté avec laquelle on avance que l'homme ne peut répondre de lui-même ni de sa conduite à venir. Le Créateur est plus fort et plus puissant que les démons, et tout principe de fondement mineur spirituel qui est élevé sur la moindre base spirituelle divine ne saurait être ébranlé par aucun orage démoniaque, quoiqu'ils l'excitent de toutes leurs forces. C'est ici qu'on peut dire que ce que le Créateur garde est bien gardé.




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