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Traité de la réintégration des êtres

créés dans leurs primitives propriétés, vertus et puissances spirituelles divines
Martines Pasqually
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TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES – 3

      Dieu ayant créé par sa toute-puissance cet univers pour être l'asile des premiers esprits pervers et le lieu fixe de leurs mauvaises opérations, qui ne pourront prévaloir aux lois d'ordre qu'il a données à sa création universelle, le Créateur créa, après toutes choses, un homme à qui il donna les mêmes préceptes, lois et commandements qu'il avait donnés à ces premiers esprits créés ; quoique, second, il devint aîné et supérieur aux premiers par son état de gloire et son exactitude à remplir les commandements qu'il reçut de Dieu. Ce dernier-créé connaissait parfaitement l'origine de sa création spirituelle et la nécessité de la création universelle ; il connaissait encore l'utilité de sa création spirituelle et la forme glorieuse qui lui avait été donnée pour agir dans toute sa volonté sur les formes corporelles actives et passives. C'était dans toute cette forme de gloire qu'il devait manifester toute sa puissance pour la plus grande gloire du Créateur, en face de la création universelle, particulière et générale.

      Nous distinguerons l'univers en trois parties pour le faire concevoir à nos disciples avec toutes les facultés d'action spirituelle. L'univers est une immense circonférence dans laquelle est contenu le général et le particulier. Le général est la terre, de laquelle émanent tous les aliments nécessaires pour substanter le particulier ; et le particulier est composé de tous les habitants de corps célestes et terrestres. Voilà la distinction que nous faisons de la création universelle, pour que nos disciples puissent connaître et opérer avec distinction et connaissance de cause dans chacune de ses trois parties.

      Adam était donc, dans son premier état de gloire, le véritable émule du Créateur, puisqu'il lisait dans le Créateur lorsqu'il opérait ses pensées divines face à face de lui. Il lui fit donc concevoir les trois principes qui composent l'univers qu'il avait créé, et pour cet effet, il lui dit : « Commande à tous les animaux actifs et passifs. Ils t'obéiront. » La créature obéit à ce que lui dit le Créateur, et Adam vit par là que sa puissance était grande. Voilà positivement comme il apprit à connaître avec sécurité une partie du tout composant l'univers, après qu'il eut opéré sur ce que nous appelons le particulier, qui est composé de tout être créé actif et passif habitant la surface terrestre et son centre jusqu'au centre céleste, qui est appelé mystérieusement ciel de Saturne au-dessus duquel est le sur-céleste.

      Après cette opération, le Créateur dit à sa créature : « Commande au général ou à toute la terre, et elle t'obéira », ce que la créature fit. Elle vit que sa vertu était grande. Il connut, après cette opération, avec certitude, le second tout composant l'univers. Après ces deux opérations, le Créateur dit à la créature : « Commande à l'univers créé, et tous ses habitants spirituels t'obéiront. » Adam exécuta encore la parole de l'Eternel ; et ce fut par cette troisième opération qu'il apprit à connaître la création universelle.

      Adam ayant ainsi opéré et manifesté sa volonté au gré du Créateur, reçut de lui le nom auguste d'homme-Dieu de la terre universelle, parce qu'il devait sortir de lui une postérité de Dieu et non une postérité charnelle. Je ferai observer que, par le moyen des trois opérations que l'homme fit au gré du Créateur, il reçut pour lors les lois, préceptes et commandements. A la première opération, il reçut la loi, à la seconde, le précepte, et à la troisième, le commandement. Ces trois genres d'opération, que le premier homme fit au gré du Créateur, nous font bien voir clairement, non seulement les bornes de puissance, de vertu et de force qu'il avait données à Adam, mais encore celles dans lesquelles il avait borné les premiers esprits créés avant lui.

      Le Créateur, ayant vu sa créature satisfaite de la vertu, force et puissance, qui étaient innées en lui, desquelles il pourrait user à sa volonté, se retira de lui, pour le laisser agir selon son libre-arbitre, qu'il avait donné à sa créature par l'émancipation qu'il avait faite d'elle, en la détachant d'une manière distincte de son immensité divine. Et cela pour qu'elle eût la faculté de la jouissance particulière personnelle, présente et future, pour une éternité impassive, pourvu toutefois que la créature agît selon la volonté du Créateur.

      Cette créature que nous nommons Adam, étant livrée à son libre-arbitre, sous la réflexion de sa grande puissance manifestée par la grande force et vertu de ses trois premières opérations, envisagea son travail presque aussi grand que celui de Créateur, et ne pouvant pas de son chef approfondir parfaitement ces trois grandes opérations premières avec celles de son Créateur, ainsi qu'il en avait reçu l'ordre exprès de lui-même, avant qu'il fût laissé libre de ses volontés sur tout ce qui était à sa domination et en son pouvoir.

      Les réflexions d'Adam, ainsi que la pensée qu'il avait conçue de lire dans la puissance infinie du Créateur, ne tardèrent pas d'un instant d'être connues des premiers esprits créés, puisque, de l'instant qu'Adam eut imaginé cette pensée, un des principaux esprits pervers, que nous appelons mauvais intellects ou démons, apparut à Adam sous la plus belle forme de gloire apparente et, s'étant approché, lui dit : « Que désires-tu connaître de plus du Créateur ? N'a-t-il pas mis en toi toute vertu et puissance égales à lui ? Agis et opère, en ta qualité d'être libre, toute volonté innée en toi, soit sur lui, soit sur toute la création universelle qu'il a soumise à ta puissance et à ton commandement. Tu apprendras pour lors à être convaincu que ta puissance ne diffère en rien de celle du Créateur. Tu apprendras encore à connaître que tu es non seulement créature particulière, mais encore créateur, comme te l'a dit le Créateur qu'il devait naître de toi une postérité de Dieu. C'est du Créateur que je tiens toutes ces choses, et c'est pour lui et en son nom que je te parle. »

      A ce propos de l'esprit démoniaque, Adam resta dans l'inaction et sentit naître en lui un trouble violent, qui le mit dans une extase. Et, dans cet état, l'esprit malin lui suggéra toute sa puissance démoniaque, qui fit par ce moyen retenir impression de sa volonté à Adam, qui, revenu à son extase spirituelle animale, consentit à opérer la science démoniaque contre celle du Créateur et contre celle que le Créateur lui avait donnée pour assujettir tout être créé inférieur à lui. Adam, prévenu et persuadé de la pensée démoniaque, la préféra à la science particulière spirituelle qu'il avait entièrement rejetée, pour ne faire usage que de celle que l'esprit malin lui avait suggérée.

      Adam opéra donc la pensée démoniaque, en faisant une quatrième opération, dans laquelle il usa de toutes les paroles puissantes que le Créateur lui avait transmises pour ses trois premières opérations, quoiqu'il eût entièrement rejeté les règles de ces mêmes opérations. Il fit usage, de préférence, de celles que le démon lui avait enseignées, comme aussi du plan convenable qu'il devait opérer pour attaquer l'immutabilité du Créateur, suivant ce que les esprits pervers avaient conçu d'opérer pour devancer le Créateur, au préjudice des lois que l'Eternel leur avait prescrites pour leur servir de bornes dans toutes les opérations spirituelles divines. Ces premiers esprits ne devaient rien concevoir ni entendre en matière de création, n'étant que créatures, ainsi qu'Adam qui ne devait pas plus aspirer à cette ambition, qui lui fut suggérée mal à propos par le démon, de vouloir tendre à la création des êtres spirituels.

      A peine ces esprits pervers eurent conçu d'opérer leur volonté de création semblable au Créateur, que le Créateur fit abattre tout d'un coup eux et leurs pensées ambitieuses dans des lieux de ténèbres et de privation divine pendant une durée immense de temps, étant condamnés à cette demeure par la volonté immuable du Créateur. Je ferai observer à mon disciple que cette condamnation à ce châtiment du Créateur fait bien voir qu'il ne laisse aucune pensée d'esprit criminelle impunie, attendu que le Créateur ne saurait ignorer la pensée et la volonté de son être créé. C'est donc la volonté bonne et mauvaise qui va directement se faire entendre au Créateur qui la reçoit ou la rejette. Ce n'est donc point, comme plusieurs personnes ont voulu le dire, que le mal venait du Créateur, ainsi que toute chose créée émane de lui. Un pareil jugement est impie et erroné. Du Créateur est sorti tout être spirituel bon et même sain et parfait. Aucun mal n'est et ne peut être émané de lui. Mais qu'on me demande d'où est venu le mal, je dirai que le mal est enfanté par l'esprit, et non créé, la création n'appartenant qu'au Créateur et non à la créature. La pensée et la volonté mauvaise sont enfantées par l'esprit mauvais, comme la pensée supérieure et sublime bonne donnée à l'homme est enfantée par l'esprit bon. Ces sortes d'enfantements de pensées bonnes et mauvaises et de volonté pour et contre l'homme, sont immédiatement émanées des esprits bons et mauvais, sauf à l'homme de recevoir l'une ou l'autre relativement à son libre-arbitre, qui lui donne droit de prétendre à la récompense promise par le Créateur pour ses bonnes œuvres, comme aussi de rester pour un temps infini dans la privation de son droit spirituel. Je dirai encore, au sujet de l'origine du mal, que le mal ne prend point son origine du Créateur, ni d'aucune de ses créatures particulières. Mais je dirai que l'origine du mal vient très positivement de la mauvaise pensée et mauvaise volonté de l'esprit, ou de la pensée et de la volonté opposées aux lois, préceptes et commandements de l'Eternel, et qu'il ne peut pas changer dans cet esprit, sans détruire sa liberté ou son existence particulière, comme il a été dit ci-dessus. Non que l'esprit qui a enfanté le mal soit le mal même, car, si les démons changeaient leur volonté mauvaise, leurs actions changeraient aussi, et, de cet instant, il ne serait plus question de mal dans tout l'univers. Répondrez-vous à cela que Dieu étant immuable dans tous ses décrets, il a condamné en privation dans les peines éternelles ceux qui ont enfanté le mal ? Je répondrai qu'il est vrai que le Créateur a condamné celui qui est professeur et qui professe le mal, à une privation et à des pâtiments infinis, mais je fais apercevoir qu'au centre de la manifestation de la justice du Créateur sur la créature, il s'est lui-même nommé père de miséricorde sans borne sur cette même créature.

      Je n'irai pas plus avant dans l'examen de cette infinie miséricorde de Dieu, me réservant d'en parler dans un autre endroit. Je reviendrai donc encore une fois à l'enfantement du mal occasionné par la mauvaise volonté de l'esprit. Je dirai donc que le mauvais enfantement de l'esprit, n'étant que la mauvaise pensée de laquelle résulte la volonté appelée spirituellement « mauvais intellect », de même que l'enfantement de la bonne volonté est encore appelé « bon intellect », c'est par ces sortes d'intellects que ces esprits bons et mauvais se communiquent à l'homme et font retenir impression quelconque au maçon spirituel, toutefois cependant que la volonté de celui qui a le pouvoir de rejeter ou d'admettre veut se prêter recevoir l'un ou l'autre, dans sa qualité d'être mineur libre de son premier principe de création.




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