TRAITÉ DE LA RÉINTÉGRATION DES ÊTRES 4
Nous distinguons la volonté bonne ou mauvaise des
esprits par le nom d'intellect, parce qu'ils opèrent sur des êtres spirituels créés après eux, et que ces
esprits premiers-créés n'ont dégénéré des puissances supérieures à celles des mineurs, que par leur
prévarication qui les assujettit aux créatures mineures. Je ne fais aucune distinction de la sujétion dans laquelle le mineur, ou l'homme, tient les
esprits bons, d'avec celle dont il tient les
esprits mauvais sous sa vertu et puissance, ainsi que je vais le faire comprendre à mon
disciple.
Lorsque le Créateur eut créé le premier
maçon, après avoir créé les ténèbres, ou la terre, où devaient habiter les professeurs du mauvais intellect, il dit à son homme qu'il avait créé toutes choses au-dessous du
ciel surcéleste pour lui, et que tout était créé pour être sujet à lui, qu'il n'avait qu'à commander pour être obéi. Il avait donc
force de commandement sur les démons en privation. La bonne volonté de ce premier maçon, ou du mineur revêtu de son
corps de gloire, aurait été à ces
esprits un bon et véritable intellect, qui se serait fait sentir à lui, ainsi que le mauvais intellect se fit sentir au premier maçon, et qui, par sa
prévarication, se fait encore ressentir jusqu'à nous. Par la puissance de commandement qu'il avait sur les démons, il pourrait par sa bonne volonté les resserrer encore plus dans leur privation, en leur refusant la communication de tout être créé après eux, ainsi que cela nous est figuré en nature par l'inégalité des cinq doigts de la main droite, dont le doigt médium figure l'
âme, le pouce l'
esprit bon, l'index l'intellect bon, les deux autres doigts figurent également l'
esprit et intellect démoniaque. Nous comprendrons très clairement par cette figure que l'homme ou le maçon mineur était uniquement créé pour être toujours en aspect du mauvais démon, pour le contenir, le combattre et le retenir dans une plus grande privation de communication de tout être spirituel bon. La
force et la puissance du mineur étaient bien plus grandes que celles des
démons qu'il devait contenir sous sa puissance, en ce que le mineur avait en son pouvoir celles de son
compagnon et son intellect qu'il réunissait avec la science, et que, par ce moyen, il pouvait faire lutter trois puissances bonnes contre deux mauvaises démoniaques. Et, de cette façon, il aurait mis fin au professeur du mal et au mal même.
On peut voir, par tout ce que je viens de dire sur le professeur du mal, que l'origine du mal n'est venue d'aucune autre cause que de la mauvaise
pensée suivie de la mauvaise volonté de l'
esprit contre les lois divines. Non que l'
esprit même, qui émane du Créateur, soit directement le mal, parce que le possible du mal n'a jamais existé dans le Créateur. C'est donc une grande erreur que d'admettre dans la possibilité des choses divines le mal qui naît de la seule
disposition et volonté de la créature, et non du Créateur. Ceux qui parlent différemment ne parlent pas avec connaissance de cause des choses possibles et impossibles à la Divinité. On ne donne au Créateur, lorsqu'il châtie sa créature, que le nom de justice, et non le nom d'auteur du fléau qu'il lance sur la créature pour tâcher, par cet effet, de la préserver des tourments et châtiments
infinis.