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Entrevue avec Serge Caillet

Serge Caillet
L'ésotérisme contemporain en France
© France-Spiritualités™



Serge Caillet, historien de l'occultisme et des sociétés initiatiques, a bien voulu répondre à quelques questions concernant l'ésotérisme contemporain. Etat des lieux, bilan et interrogations à la veille du passage au XXIème siècle.

Serge Caillet<France-Spiritualités : Serge Caillet, vous êtes l'un des grands spécialistes de l'ésotérisme contemporain. A votre avis, peut-on d'ores et déjà tirer certaines conclusions sur la scène ésotérique de cette deuxième partie du XXe siècle, même si l'on manque bien évidemment de recul ?

Serge Caillet :
Je ne suis pas très sûr d'être un "spécialiste" ! Mais j'ai le souci de mon âme, et, en second lieu, de la recherche de la vérité dans la Tradition et dans l'histoire, et je m'efforce à ma façon de faire partager ce désir et ces découvertes aux chercheurs et aux cherchants.

      Nous devons, en grande partie, la restauration de l'occultisme, en France en tout cas, à Papus. Papus a marqué la fin du XIXe siècle et, sans doute dans une moindre mesure, le début du XXe siècle. Après lui, on observe un certain désintérêt pour l'occultisme au sens strict, et puis un regain d'intérêt et d'activité que l'on constate dans les années 30 d'abord, et puis après la grande catastrophe de la seconde guerre mondiale, où les sociétés initiatiques, rappelons-le, étaient pourchassées, et leurs responsables maltraités, et parfois même assassinés [Note France-Spiritualités : tels Constant Chevillon en France ou André Delaive en Belgique (Cf. la page "Chronologie ésotérique 1901-1950") ; mais beaucoup d'autres, moins connus, ont payé cher leur appartenance à un mouvement initiatique en cette période sombre.].

      Après la deuxième guerre mondiale, dans les années 50, on assiste à un renouveau de l'occultisme. Parmi ses restaurateurs, il convient d'accorder une place à part à Robert Amadou et à Robert Ambelain qui a eu, si je puis dire, sa "période bleue". Le second nous a quittés il y a quelques années, mais, grâce à Dieu, le premier est toujours de ce monde [Note France-Spiritualités : Robert Amadou est décédé le 14 mars 2006 à Paris.] et il continue de nous aider, de nous soutenir par ses conseils et ses travaux. Il y a aujourd'hui une sorte de creux de la vague, et l'on constate un vrai désintérêt pour l'occultisme vrai, pour les Traditions authentiques, au profit de ce qu'il faut parfois appeler des pseudo-Traditions. Le courant New Age s'inscrit parfois dans le cadre de ces pseudo-Traditions qui attirent un nombre croissant d'hommes et de femmes, alors que, parallèlement, les voies initiatiques sont l'objet d'un vrai désintérêt, et que, paradoxalement, l'université d'une part et ce qu'il faudrait appeler "les marchands du Temple" d'autre part récupèrent l'ésotérisme et l'occultisme, pour le pervertir.

      Quelles conclusions peut-on en tirer ? Que l'Initiation n'est pas destinée au grand nombre, que l'histoire de l'occultisme est marquée par des périodes hautes et des périodes basses.


France-Spiritualités : L'ésotérisme français souffre aujourd'hui de plusieurs maux, dont les principaux sont sans doute ses guerres intestines et ses déchirements, ses scandales, le climat de méfiance entretenu envers toutes les formes de spiritualité non-religieuse, et l'individualisme croissant de nos compatriotes. Pensez-vous que ces maux sont susceptibles de nuire durablement aux voies initiatiques dans notre pays?

Serge Caillet :
Que les occultistes – et donc les courants traditionnels que ceux-ci représentent – se déchirent et s'entre-déchirent n'est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau, c'est la publicité qu'on en fait. A la fin du XIXe siècle, puis dans les années 30, il y a des querelles parmi les occultistes, particulièrement dans les courants français ; on songe ainsi à ce que l'on a appelé "la guerre des deux roses", à l'époque de Papus, de Stanislas de Guaita, et de Joséphin Péladan. On peut aussi songer aux affrontements entre la F.U.D.O.S.I. et la F.U.D.O.F.S.I. dans les années 30 et auquel, malheureusement, l'envahisseur nazi mit bon ordre.
      Depuis un certain nombre d'années, cependant, on assiste à un phénomène différent : les mouvements initiatiques souffrent moins de guerres qui les opposeraient les uns aux autres (celles-ci se sont finalement estompées), ou de querelles intestines, que de leur accaparement par des hommes et des femmes, qui, poussés sans doute par des volontés et des désirs qui ne sont pas conformes à ces Traditions, rongent de l'intérieur les organisations qu'ils seraient censés représenter. Il ne faut pas oublier qu'il y a un combat permanent, depuis la chute de l'homme et des anges, rapportée par l'Apocalypse de St. Jean, entre les Fils de la Lumière et les Fils des Ténèbres. L'homme est à un carrefour entre la Lumière et les ténèbres. Il est normal que les organisations initiatiques qui sont censées porter la Lumière aient eu, malgré elles, une part de ténèbres. Et il est normal aussi que des hommes et des femmes qui doivent véhiculer cette Lumière portent cette part de ténèbres dans ces organisations et favorisent certains déchirements internes. Tout ceci, sur un plan initiatique, me paraît malheureusement tout à fait normal parce que, comme le symbolise par exemple la croix orthodoxe, quelque chose en ce monde est de travers, quelque chose ne va pas, un équilibre a été rompu. Tout ici-bas porte la marque de la chute, y compris, bien entendu, les sociétés initiatiques qui sont un champ de bataille privilégié de l'Adversaire.

      Ce qui est nouveau aussi, sans doute, ce sont les répercussions médiatiques de ce phénomène, qui, encore une fois, lui n'est pas nouveau. Ce qui est un peu plus inquiétant aussi, c'est sans doute – mais il ne s'agit là aussi que d'un phénomène qui s'accentue – le fait que les organisations initiatiques attirent de plus en plus d'hommes et de femmes en quête de quelque chose, principalement en quête d'équilibre, et qui confondent, malgré elles ou malgré eux, les Ordres traditionnels et l'antichambre des psychiatres. Ces organisations attirent aussi, je le disais à l'instant, des hommes et des femmes en quête de pouvoir, qui trouvent là un terrain propice à la réalisation de leur désir. Et tout ceci étant répercuté, de manière généralement peu objective, par certains journalistes contemporains, pour lesquels le phénomène initiatique constitue un domaine étranger, ne peut que discréditer les organisations traditionnelles. Aux responsables de ces organisations d'en tirer les conclusions.


France-Spiritualités : La question des filiations et des transmissions empoisonne souvent les relations entre les divers mouvements ésotériques, ainsi que les relations internes à ceux-ci. Pensez-vous qu'il faille y attacher une telle importance ?

Serge Caillet :
Il faut, je crois, distinguer les filiations rituelles des filiations de désir. René Guénon, en son temps, a beaucoup insisté sur une notion de transition ininterrompue de la Tradition à travers des filiations initiatiques. L'idée que René Guénon se fait de la transmission initiatique est-elle elle-même traditionnelle ? Il faut au moins se poser la question. Il y a naturellement les grands courants classiques que nous connaissons : la Franc-Maçonnerie, le Rosicrucianisme – encore faudrait-il définir ce que l'on entend par là – le Martinisme, sous ses formes diverses ; et il existe également d'autres courants qui se rattachent à l'Alchimie ou à la Tradition théurgique, voire à la Kabbale. L'important, c'est le rattachement à ce que j'appelais tout à l'heure la réalité spirituelle d'une Tradition. Ce rattachement, je crois, peut se faire par la voie initiatique traditionnelle rituelle, mais il peut aussi se passer de toute attache rituelle, par une initiation "sauvage", car nous savons bien que : "L'Esprit souffle où il veut".


France-Spiritualités : N'y a-t-il pas aujourd'hui le besoin profond d'une nouvelle voie, qui correspondrait davantage à la nouvelle ère, et que les courants initiatiques traditionnels semblent avoir un peu de mal à appréhender ?

Serge Caillet :
Les formes traditionnelles que nous connaissons, finalement depuis pas très longtemps, c'est-à-dire depuis trois siècles tout au plus, ces formes-là sont-elles toujours valables et valides aujourd'hui ? C'est la question.

      Pour ma part, je le crois. Certains imaginent, en revanche, que d'autres formes plus adaptées à l'ère que nous vivons seraient à mettre en place. Je pense personnellement que les formes traditionnelles, telles qu'elles ont été adaptées il y a deux ou trois siècles par celles et ceux qui nous précédés, sont toujours valables, même si elles demandent parfois sans doute dans certains cas, et encore faudrait-il y réfléchir, des aménagements par rapport au siècle. Mais sur les principes, je pense que les formes sont toujours valables et valides, parce que même si le monde change, l'homme reste l'homme.


France-Spiritualités : Il semble qu'il y ait actuellement une sorte de décalage entre l'individualisme croissant des gens et la nécessité d'un certain communautarisme au sein des organisations initiatiques. Est-ce qu'à votre avis, ce sont les mouvements initiatiques qui doivent prendre cette évolution en compte et s'y adapter, ou est-ce plutôt aux gens de revenir à davantage de communauté et de fraternité (ainsi que Mère Nature semble les y inviter…) ?

Serge Caillet :
C'est vrai que nous vivons une période de grands bouleversements, qui sont sans doute significatifs – on le dit souvent – du passage d'une ère à une autre. L'individualisme a sa valeur, dans la mesure où toute recherche initiatique authentique consiste à savoir d'où l'on vient soi-même et où l'on va soi-même. C'est la base. Mais n'oublions pas ce sur quoi insistaient particulièrement Louis-Claude de Saint-Martin et Martines de Pasqually, à savoir que la réintégration de l'homme ne peut être que collective, ce sur quoi insistent aussi les Pères de l'Eglise : il n'y a pas de réintégration individuelle. Nous sommes tous liés les uns aux autres, et Martines de Pasqually insiste même sur le fait suivant : non seulement la réintégration ne pourra pas se faire si tous les hommes et toutes les femmes ne sont pas, dirions-nous symboliquement, à la "table des noces", mais même encore si tous les démons n'ont pas eux-mêmes retrouvé le chemin du Père. On voit qu'il reste du chemin à parcourir.


France-Spiritualités : Ceux qui, par le passé, ont été les créateurs, les transmetteurs ou les inspirateurs des divers courants traditionnels n'étaient pas confrontés à certains grands problèmes actuels ; on pense par exemple aux menaces sur l'environnement, aux manipulations génétiques ou à la défense des animaux. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il existe aujourd'hui un décalage entre les désirs de ceux qui aspirent à une voie spirituelle plus globale – surtout dans son discours – et ce qu'offre la plupart des organisations initiatiques actuelles ?

Serge Caillet :
La question est de savoir ce que doit véhiculer un Ordre initiatique, et je crois que ce qu'il devait véhiculer jadis, il doit le véhiculer aujourd'hui. Les organisations initiatiques sont porteuses d'une Tradition et d'une initiation, cette Tradition et cette Initiation étant corollaires. Cela signifie aussi que cette Tradition, sans cesse à réinventer peut nous ouvrir des champs nouveaux d'exploitation, de réflexion et d'étude. En ce sens, oui, je crois que l'initié, aujourd'hui comme hier, doit être un être ouvert sur le monde et ne pas se renfermer sur lui-même. Parce que l'Initiation qui s'acquiert dans le cœur de l'homme a des répercussions sur l'environnement de l'homme ; en ce sens, l'Initié ne peut pas se désintéresser de la société, ni du devenir du monde. Il ne peut pas se désintéresser de la nature ; et même, celui ou celle qui aspire à l'Initiation est forcément en communion avec la nature, avec les Eléments et avec le monde visible et invisible. Donc, le souci pour l'environnement me paraît être pour l'Initié un souci, non pas majeur, mais permanent et normal, comme d'autres soucis. De même naturellement, le respect de la Vie, sous toutes ses formes – y compris le respect de la vie animale et même végétale.

      Mais tout ceci, à mon avis, n'est qu'une conséquence de l'acquisition progressive et permanente de l'Initiation. Celle-ci se fait à l'intérieur de l'homme, par une connaissance de plus en plus intime et profonde de ce que nous sommes, de qui nous sommes, d'où nous venons et où nous allons. Les répercussions ensuite, sont normales sur notre comporte-ment humain et social. On ne peut pas, sauf à vouloir être marxiste sans doute, réformer le monde sans s'être réformé soi-même. Donc, les sociétés initiatiques nous offrent des outils, des moyens – modestes parfois, mais toujours efficaces et toujours utiles – de nous réformer nous-mêmes afin que le monde change et qu'il soit plus conforme à ce qu'il devrait être.


France-Spiritualités : A l'heure actuelle, certains jeunes qui cherchent une voie spirituelle considèrent parfois les courants traditionnels comme trop théoriques, trop intellectuels et pas assez pratiques par rapport à leurs aspirations et à l'urgence que semble dicter la situation actuelle.

Serge Caillet :
La pratique initiatique, c'est l'acquisition permanente de la Sagesse divine. Comme le dit Saint-Martin : "Nous sommes tous veufs, notre tâche est de nous remarier". En ce sens-là, toute organisation traditionnelle initiatique authentique doit être porteuse, non seulement d'une doctrine, d'un corpus doctrinal, qui la rattache à la Grande Tradition, mais aussi de la pratique corollaire, quelles que soient les formes que prend cette pratique. Ce qu'il faut sans doute regretter, ou du moins constater, c'est que nombre d'organisations dites initiatiques – et certaines d'entre elles sont sans doute porteuses d'une Tradition encore que dans certains cas il s'agisse parfois d'une pseudo-Tradition – ne soient pas nécessairement porteuses des clés qui sont liées à cette Tradition. Papus, qui reste encore aujourd'hui un maître à mon sens, conseillait à celles et ceux qui le lui demandaient de ne jamais adhérer à quelque organisation initiatique que ce soit où l'on ne prierait pas. Et je reste convaincu que parmi les critères de sélection d'une organisation initiatique aujourd'hui, celui-là doit être le premier. Car la prière est une arme ô combien efficace et la nourriture de l'âme ; les anciens le savaient, peu aujourd'hui le savent. Et c'est sans doute l'un des principaux critères de sélection d'une organisation initiatique. De plus, si la prière est une arme efficace, elle est aussi une technique efficace de transformation de soi-même par l'acquisition progressive de la Sagesse divine.


France-Spiritualités : On trouve, jusqu'au XXe siècle, des initiateurs de grands mouvements spirituels – tels que Martines de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin, Helena Petrovna Blavatsky, Papus dans une moindre mesure peut-être, et d'autres – puis plus rien en ce siècle qui s'achève, à l'exception peut-être d'Alice Bailey, qui constitue cependant un cas un peu à part. A y regarder de près, il semble n'y avoir eu, au XXe siècle, que des continuateurs ou des rénovateurs plus ou moins inspirés et plus ou moins habiles. Etes-vous d'accord avec cette analyse globale ?

Serge Caillet :
La Tradition est une, et il ne s'agit finalement que de réinventer, de redécouvrir des réalités permanentes. Des hommes comme Martines de Pasqually ou Louis-Claude de Saint-Martin au XVIIIe siècle, des hommes comme Papus ou Robert Ambelain dans une certaine mesure au XXe siècle ne font que reformuler des réalités permanentes. En ce sens, tous les occultistes de tous temps ne sont que des continuateurs ou des restaurateurs. La question serait alors : reste-t-il de grands restaurateurs de nos jours ? J'ai cité Robert Ambelain, qui s'est éteint il y a quelques années seulement, et qui aura marqué les années 50 et même les années 60, par sa plume et par le réveil des nombreux mouvements initiatiques auxquels il a procédé. J'ai cité aussi Robert Amadou, qui, incontestablement, de par ses écrits et son érudition, redonne en permanence à la Grande Tradition un visage nouveau, en mettant à la disposition des cherchant authentiques à la fois l'histoire et la doctrine des grands courants traditionnels de l'Occident. Des figures de proue comme Papus semblent absentes du microcosme de l'ésotérisme d'aujourd'hui. Comme je le disais tout à l'heure, nous vivons sans doute une période de creux, et l'on peut souhaiter que dans les années à venir, d'autres figures de proue des grands courants traditionnels se manifestent. C'est en tout cas le vœu que je formule.


France-Spiritualités : Justement, l'absence aujourd'hui de tout leader charismatique et respecté – comme a pu l'être Papus en son temps, malgré toutes les attaques dont il a fait l'objet, ou encore Robert Ambelain dans un passé plus récent – n'est-elle pas un problème sérieux dans l'ésotérisme actuel (comme d'ailleurs dans la politique ou dans d'autres domaines) ? La présence d'un tel personnage ne permettrait-elle pas d'arrêter, ou du moins de freiner, cette désintégration des organisations initiatiques à laquelle nous semblons assister actuellement ?

Serge Caillet :
Croyez-vous que les grands occultistes dont vous parlez aient fait l'unanimité parmi les cherchants ? Martines de Pasqually a été critiqué, Saint-Martin passait parfois pour un mondain, Papus a été méprisé, Robert Ambelain aussi. Et je ne vous parle pas de Cagliostro ni de Mme Blavatsky ! Comment en serait-il autrement dans un monde étranger à l'Initiation où nous passons au mieux pour des rêveurs – et parfois des rêveurs cultivés ! – et au pis pour des fous.


France-Spiritualités : Pensez-vous que la création d'une organisation comme la F.U.D.O.S.I. serait aujourd'hui d'une part souhaitable, et d'autre part envisageable ?

Serge Caillet :
Je ne suis pas sûr qu'elle soit souhaitable et je suis sûr qu'elle ne serait pas réalisable de manière durable. Il y a eu il y a quelques années une tentative intéressante qui a été fort mal comprise, et même décriée, et qui était la constitution d'un groupe informel où se retrouvaient, non pas des sociétés initiatiques, mais des responsables d'organisations initiatiques, qui n'engageaient pas à ce titre leur organisation propre, mais eux-mêmes. C'était un espace d'échange, hors cadre social ou presque, entre responsables de mouvements traditionnels divers – trop divers peut-être. Malheureusement, cette tentative a tourné court. Mais je crois que s'il devait y avoir aujourd'hui quelque chose qui ressemble de près ou de loin à la F.U.D.O.S.I., cela pourrait peut-être prendre plutôt le visage de ce cercle informel où se retrouvaient des hommes et des femmes et non des organisations, pour échanger, discuter ensemble, et tenter d'agir dans le même sens.


France-Spiritualités : Mais ne pensez-vous pas que face à la progression de certains mouvements sectaires qui jettent le discrédit sur les Ordres initiatiques et traditionnels authentiques, les dirigeants de ces derniers devraient tenter d'établir une plate-forme ou une charte commune, qui deviendrait à la fois un label de qualité (sans toutefois faire des sociétés initiatiques des marchandises) et un code de déontologie ?

Serge Caillet :
C'est une question difficile car il serait nécessaire de définir ce qu'est une secte et qu'elle n'est pas ; et pour ma part, j'en suis incapable. L'histoire – pas seulement l'histoire récente – a montré que des organisations d'apparence traditionnelle pouvaient devenir des sectes.

      Les mouvements traditionnels sont des mouvements de vie et non des mouvements de mort, mais les dérives sont faciles et un mouvement d'apparence traditionnelle peut très vite dériver sous l'influence de tel ou tel dirigeant. Inversement, certains mouvements contemporains qualifiés de "sectes" – et je pense en particulier à certains de ceux qui ont été cités dans un rapport parlementaire récent – ne paraissent pas du tout correspondre aux critères que l'on attribue ordinairement aux sectes. C'est une question très difficile, à laquelle je n'ai pas, pour ma part, de réponse. Sans doute faudrait-il que des hommes et des femmes compétents réfléchissent à cette question en dehors de tout cadre partisan, et en dehors de la pression sociale, culturelle et médiatique contemporaine.


France-Spiritualités : Serge Caillet, merci.




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