Dr Fernand Rozier
Vouloir : C'est le verbe le plus important,
la
clef des réalisations. Il faut faire attention de ne pas
confondre la volonté avec le désir, qui souvent la
précède ou la provoque, mais s'en distingue. Le désir
est un état d'aspiration vers quelque chose, un état
passif ; la volonté est au contraire une activité
permanente. Il ne faut pas la confondre davantage avec cette passivité
qui se laisse guider et entraîner par les circonstances et
qui constitue au contraire un manque de volonté. La volonté,
il est vrai, est sujette à de nombreuses maladies. Mais on
n'a de volonté que si on sait aller jusqu'au bout de l'ouvrage
entrepris, en surmontant tous les obstacles ou tout au moins ceux
connus et prévus. Un obstacle imprévu peut obliger
la volonté à reculer, si on ne peut le franchir que
par un crime ou un moyen
immoral. Savoir s'arrêter et reculer,
ici, constitue encore un acte de volonté.
La volonté se développe et se renforce
par l'exercice. Pour l'avoir toujours à sa
disposition, il faut
prendre l'habitude de l'exercer toujours. Il faut en un mot ne jamais
obéir qu'à soi-même ; être entièrement
maître de soi.
Ici, nous rencontrons trois objections. Faut-il
donc, pour être libre, ne faire que ce qui nous fait plaisir
? Faut-il désobéir à nos chefs ou nos maîtres
? Faut-il désobéir à
Dieu ?
Ne faire que ce qui nous fait plaisir n'est pas
de la volonté ; c'est de l'esclavage. Le désir est un
état passif qui nous opprime et nous asservit. Si le désir
est généreux, et que notre raison est d'accord avec lui,
il nous faut vouloir ce que nous désirons et l'exécuter.
Mais dans le cas contraire, au lieu de mettre la volonté en
harmonie
avec le désir, il faut la tourner contre ce désir pour
le combattre.
Obéir à un chef ou à un patron
n'est pas obéir à autrui ; c'est obéir à
soi-même. Par le fait qu'on s'est engagé envers ce chef,
on a promis d'exécuter certains actes ; ce dernier, en vous demandant
de faire ces actes, vous rappelle à l'exécution de votre
propre promesse.
Quant à
Dieu, il ne nous commande jamais. Il nous laisse toujours libre de faire ce qu'il sollicite de nous ou de faire le contraire. Notre obéissance est donc un acte d'
amour et de libre assentiment entièrement
spontané.
Dr Fernand Rozier, Cours
de Haute-Magie - L'exploration du monde invisible, Editions
Le Mercure Dauphinois, pp. 28-30.
Eliphas Lévi Lorsqu'on ne sait pas, il faut vouloir apprendre.
Tant qu'on ne sait pas, il est téméraire d'oser, mais
il est toujours bon de se taire.
Eliphas Lévi, Le Grand Arcane ou L'occultisme dévoilé, Livre
Second - Chapitre VI : Le Grand Secret.