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Histoire de la Magie

Avec une exposition claire et précise de ses procédés, de ses rites et de ses mystères
Eliphas Lévi
© France-Spiritualités™






LIVRE PREMIER – LES ORIGINES MAGIQUES
א, Aleph


CHAPITRE II
MAGIE DES MAGES

Mystères de Zoroastre ou magie des mages. – La science du feu. – Symboles et enchantements des Perses et des Assyriens. – Les mystères de Ninive et de Babylone. – Domaine de la foudre. – Art de charmer les animaux. – Le bûcher de Sardanapale.


      Zoroastre est très probablement un nom symbolique, comme celui de Thot ou d'Hermès. Eudoxe et Aristote le font vivre six mille ans avant la naissance de Platon ; d'autres, au contraire, le font naître cinq cents ans avant la guerre de Troie. Les uns en font un roi de la Bactriane, les autres affirment l'existence de deux ou de trois Zoroastres différents. Eudoxe et Aristote seuls nous semblent avoir compris le personnage magique de Zoroastre en mettant l'âge kabbalistique d'un monde entre l'éclosion de son dogme et le règne théurgique de la philosophie de Platon. Il y a, en effet, deux Zoroastres, c'est-à-dire, deux révélateurs, l'un fils d'Oromase et père d'un renseignement lumineux, l'autre fils d'Arimane et auteur d'une divulgation profane ; Zoroastre est le Verbe incarné des Chaldéens, des Mèdes et des Perses. Sa légende semble une prédiction de celle du Christ, et il a dû avoir aussi son antechrist, suivant la loi magique de l'équilibre universel.

      C'est au faux Zoroastre qu'il faut attribuer le culte du feu matériel et le dogme impie du dualisme divin qui a produit plus tard la gnose monstrueuse de Manès, et les principes erronés de la fausse maçonnerie. Le faux Zoroastre est le père de cette magie matérialiste qui a causé le massacre des mages, et fait tomber le vrai magisme sous la proscription et dans l'oubli. L'Eglise, toujours inspirée par l'esprit de vérité, a dû proscrire sous les noms de magie, de manichéisme, d'illuminisme et de maconnerie, tout ce qui se rattachait de près ou de loin à cette profanation primitive des mystères. L'histoire jusqu'à présent incomprise des templiers, en est un exemple éclatant.

      Les dogmes du vrai Zoroastre sont les mêmes que ceux de la pure kabbale, et ses idées sur la divinité sont les mêmes que celles des Pères de l'Eglise. Les noms seuls diffèrent : ainsi il nomme triade ce que nous appelons trinité, et dans chaque nombre de la triade, il retrouve le ternaire tout entier. C'est ce que nos théologiens appellent la circum-insession des personnes divines. Zoroastre renferme dans cette multiplication de la triade par elle-même la raison absolue du nombre neuf et la clef universelle de tous les nombres et de toutes les formes. Ce que nous appelons les trois personnes divines, Zoroastre le nomme les trois profondeurs. La profondeur première ou paternelle est la source de la foi ; la seconde ou celle du Verbe est la source de la vérité ; la troisième ou l'action créatrice est la source d'amour. On peut consulter, pour se convaincre de ce que nous avançons ici, l'exposition de Psellus sur les dogmes des anciens Assyriens, dans la Magie philosophique de François Patricius, page 24, édition de Hambourg, 1593.

      Sur cette échelle de neuf degrés, Zoroastre établit la hiérarchie céleste et toutes les harmonies de la nature. Il compte par trois toutes les choses qui émanent de l'idée, par quatre tout ce qui se rattache à la forme, ce qui lui donne le nombre sept pour type de la création. Ici finit l'initiation première, et commencent les hypothèses de l'école ; les nombres se personnifient, les idées prennent des emblèmes qui plus tard deviendront des idoles. Voici venir les Synochées, les Télétarques et les Pères, serviteurs de la triple Hécate, puis les trois Amilictes, et les trois visages d'Hypézocos ; puis les anges puis les démons, puis les âmes humaines. Les astres sont les images et les reflets des splendeurs intellectuelles, et notre soleil est l'emblème d'un soleil de vérité, ombre lui-même de cette source première d'où jaillissent toutes les splendeurs. C'est pour cela que les disciples de Zoroastre saluaient le lever du jour, et passaient parmi les barbares pour des adorateurs du soleil.

      Tels étaient les dogmes des mages, mais ils possédaient, en outre, des secrets qui les rendaient maîtres des puissances occultes de la nature. Ces secrets, dont l'ensemble pourrait s'appeler une pyrotechnie transcendantale, se rattachaient tous à la science profonde et au gouvernement du feu. 1l est certain que les mages connaissaient l'électricité, et avaient des moyens de la produire et de la diriger qui nous sont encore inconnus.

      Numa, qui étudia leurs rites et fut initié à leurs mystères, possédait, au dire de Lucius Pison, l'art de former et de diriger la foudre. Ce secret sacerdotal dont l'initiateur romain voulait faire l'apanage des souverains de Rome, fut perdu par Tullus Hostilius qui dirigea mal la décharge électrique et fut foudroyé. Pline rapporte ces faits comme une ancienne tradition étrusque (2), et raconte que Numa se servit avec succès de sa batterie foudroyante contre un monstre nommé Volta, qui désolait les campagnes de Rome. Ne croirait-on pas, en lisant cette révélation, que notre physicien Volta est un mythe, et que le nom des piles voltaïques remonte au siècle de Numa ?

      Tous les symboles assyriens se rapportent à cette science du feu qui était le grand arcane des mages ; partout nous retrouvons l'enchanteur qui perce le lion et qui manie les serpents. Le lion c'est le feu céleste, les serpents sont les courants électriques et magnétiques de la terre. C'est à ce grand secret des mages qu'il faut rapporter toutes les merveilles de la magie hermétique, dont les traditions disent encore que le secret du grand œuvre consiste dans le gouvernement du feu.

      Le savant François Patricius a publié, dans sa Magie philosophique, les oracles de Zoroastre recueillis dans les livres des platoniciens, dans la théurgie de Proclus, dans les commentaires sur Parménide, dans les commentaires d'Hermias sur Phèdre, dans les notes d'Olympiodore sur le Philèbe et le Phédon. Ces oracles sont d'abord la formule nette et précise du dogme que nous venons d'exposer, puis viennent les prescriptions du rituel magique, et voici en quels termes elles sont exprimées :


LES DÉMONS ET LES SACRIFICES

      « La nature nous enseigne par induction qu'il existe des démons incorporels, et que les germes du mal qui existent dans la matière, tournent au bien et à l'utilité commune.

      Mais ce sont là des mystères qu'il faut ensevelir dans les replis les plus impénétrables de la pensée.

      Le feu toujours agité et bondissant dans l'atmosphère peut prendre une configuration semblable à celle des corps.

      Disons mieux, affirmons l'existence d'un feu plein d'images et d'échos.

      Appelons, si vous le voulez, ce feu une lumière surabondante qui rayonne, qui parle, qui s'enroule.

      C'est le coursier fulgurant de la lumière, ou plutôt c'est l'enfant aux larges épaules qui dompte et soumet le coursier céleste.

      Qu'on l'habille de flamme et d'or ou qu'on le représente nu comme l'Amour en lui donnant aussi des flèches.

      Mais si ta méditation se prolonge, tu réuniras tous ces emblèmes sous la figure du lion ;

      Alors qu'on ne voit plus rien ni de la voûte des cieux ni de la masse de l'univers.

      Les astres ont cessé de briller, et la lampe de la lune est voilée.

      La terre tremble et tout s'environne d'éclairs.

      Alors n'appelle pas le simulacre visible de l'âme de la nature.

      Car tu ne dois point le voir avant que ton corps ne soit purifié par les saintes épreuves.

      Amolissant les âmes et les entraînant toujours loin des travaux sacrés, les chiens terrestres sortent alors de ces limbes où finit la matière, et montrent aux regards mortels des apparences de corps toujours trompeuses.

      Travaille autour des cercles décrits par le rhombus d'Hécate.

      Ne change rien aux noms barbares de l'évocation : car ce sont les noms panthéistiques de Dieu ; ils sont aimantés des adorations d'une multitude et leur puissance est ineffable.

      Et lorsque après tous les fantômes, tu verras briller ce feu incorporel, ce feu sacré dont les flèches traversent à la fois toutes les profondeurs du monde ;

      Ecoute ce qu'il te dira ! »


      Cette page étonnante que nous traduisons en entier du latin de Patricius, contient tous les secrets du magnétisme avec des profondeurs que n'ont jamais soupçonnées les Du Potet et les Mesmer.

      Nous y voyons : d'abord la lumière astrale parfaitement décrite avec sa force configurative et sa puissance pour refléter le verbe et répercuter la voix ;
      La volonté de l'adepte figurée par l'enfant aux larges épaules monté sur le cheval blanc ; hiéroglyphe que nous avons retrouvé sur un ancien tarot de la Bibliothèque impériale ;
      Le danger d'hallucinations dans les opérations magiques mal dirigées ;
      L'instrument magnétique qui est le rhombus, espèce de jouet d'enfant en bois creux qui tourne sur lui-même avec un ronflement toujours croissant ;
      La raison des enchantements par les paroles et les noms barbares ;
      La fin de l'œuvre magique, qui est l'apaisement de l'imagination et des sens, l'état de somnambulisme complet et la parfaite lucidité.

      Il résulte de cette révélation de l'ancien monde, que l'extase lucide est une application volontaire et immédiate de l'âme au feu universel, ou plutôt à cette lumière pleine d'images qui rayonne, qui parle et qui s'enroule autour de tous les objets et de tous les globes de l'univers. Application qui s'opère par la persistance d'une volonté dégagée des sens et affermie par une série d'épreuves.

      C'était là le commencement de l'initiation magique.

      L'adepte, parvenu à la lecture immédiate dans la lumière, devenait voyant ou prophète ; puis, ayant mis sa volonté en communication avec cette lumière, il apprenait à la diriger comme on dirige la pointe d'une flèche ; il envoyait à son gré le trouble ou la paix dans les âmes, communiquait à distance avec les autres adeptes, s'emparait enfin de cette force représentée par le lion céleste.

      C'est ce que signifient ces grandes figures assyriennes qui tiennent sous leurs bras des lions domptés.

      C'est la lumière astrale qui est représentée par ces gigantesques sphinx, ayant des corps de lions et des têtes de mages.

      La lumière astrale, devenue l'instrument de la puissante magique, est le glaive d'or de Mithra qui immole le taureau sacré.

      C'est la flèche de Phœbus qui perce le serpent Python.
      Reconstruisons maintenant en esprit ces grandes métropoles de l'Assyrie, Babylone et Ninive, remettons à leur place ces colosses de granit, rebâtissons ces temples massifs, portés par des éléphants ou par des sphinx, relevons ces obélisques au-dessus desquels planent des dragons aux yeux étincelants et aux ailes étendues.

      Le temple et le palais dominent ces entassements de merveilles ; là se tiennent cachées en se révélant sans cesse par des miracles les deux divinités visibles de la terre, le sacerdoce et la royauté.

      Le temple, au gré des prêtres, s'entoure de nuages ou brille de clartés surhumaines ; les ténèbres se font parfois pendant le jour, parfois aussi la nuit s'illumine ; les lampes du temple s'allument d'elles-mêmes, les dieux rayonnent, on entend gronder la foudre, et malheur à l'impie qui aurait attiré sur sa tête la malédiction des initiés ! Le temple protège le palais, et les serviteurs du roi combattent pour la religion des mages ; le roi est sacré, c'est le dieu de la terre, on se prosterne lorsqu'il passe, et l'insensé qui oserait sans ordre franchir le seuil de son palais, serait immédiatement frappé de mort !

      Frappé de mort sans massue et sans glaive, frappé par une main invisible, tué par la foudre, terrassé par le feu du ciel ! Quelle religion et quelle puissance ! quelles grandes ombres que celles de Nemrod, de Bélus et de Sémiramis ! Que pouvaient donc être avant les cités presque fabuleuses, où ces immenses royautés trônèrent autrefois, les capitales de ces géants, de ces magiciens, que les traditions confondent avec les anges et nomment encore les fils de Dieu et les princes du ciel ! Quels mystères dorment dans les tombeaux des nations ; et ne sommes-nous pas des enfants lorsque, sans prendre la peine d'évoquer ces effrayants souvenirs, nous nous applaudissons de nos lumières et de nos progrès !

      Dans son livre sur la magie, M. Du Potet avance, avec une certaine crainte, qu'on peut, par une puissante émission de fluide magnétique, foudroyer un être vivant (3).

      La puissance magique s'étend plus loin, mais il ne s'agit pas seulement du prétendu fluide magnétique. C'est la lumière astrale tout entière, c'est l'élément de l'électricité et de la foudre, qui peut être mise au service de la volonté humaine ; et que faut-il faire pour acquérir cette formidable puissance ? Zoroastre vient de nous le le dire : il faut connaître ces lois mystérieuses de l'équilibre qui asservissent à l'empire du bien les puissances mêmes du mal ; il faut avoir purifié son corps par les saintes épreuves, lutté contre les fantômes de l'hallucination et saisi corps à corps la lumière, comme Jacob dans sa lutte avec l'ange ; il faut avoir dompté ces chiens fantastiques qui aboient dans les rêves ; il faut, en un mot, pour nous servir de l'expression si énergique de l'oracle, avoir entendu parler la lumière. Alors on est maître, alors on peut la diriger, comme Numa, contre les ennemis des saints mystères ; mais si l'on n'est pas parfaitement pur, si la domination de quelque passion animale vous soumet encore aux fatalités des tempêtes de la vie, on se brûle aux feux qu'on allume, on est la proie du serpent qu'on déchaîne, et l'on périra foudroyé comme Tullus Hostilius.

      Il n'est pas conforme aux lois de la nature que l'homme puisse être dévoré par les bêtes sauvages. Dieu l'a armé de puissance pour leur résister ; il peut les fasciner du regard, les gourmander avec la voix, les arrêter d'un signe,... et nous voyons, en effet, que les animaux les plus féroces redoutent la fixité du regard de l'homme, et semblent tressaillir à sa voix. Les projections de Ia lumière astrale les paralysent et les frappent de crainte. Lorsque Daniel fut accusé de fausse magie et d'imposture, le roi de Babylone le soumit, ainsi que ses accusateurs, à l'épreuve des lions. Les animaux n'attaquent jamais que ceux qui les craignent ou ceux dont eux-mêmes ils ont peur. Un homme intrépide et désarmé ferait certainement reculer un tigre par le magnétisme de son regard.

      Les mages se servaient dee cet empire, et les souverains de l'Assyrie avaient dans leurs jardins des tigres soumis, des léopards dociles et des lions apprivoisés. On en nourrissait d'autres dans les souterrains des temples pour servir aux épreuve de l'initiation. Les bas-reliefs symboliques en font foi ; ce ne sont que luttes d'hommes et d'animaux, et toujours ou voit l'adepte couvert du vêtement sacerdotal les dominer du regard et les arrêter d'un geste de la main. Plusieurs de ces représentations sont symboliques sans doute, quand les animaux reproduisent quelques-unes des formes du sphinx ; mais il en est d'autres où l'animal est représenté au naturel et où le combat semble être la théorie d'un véritable enchantement.

      La magie est une science dont on ne peut abuser sans la perdre et sans se perdre soi-même. Les souverains et les prêtres du monde assyrien étaient trop grands pour ne pas être exposés à se briser si jamais ils tombaient ; ils devinrent orgueilleux et ils tombèrent. La grande époque magique de la Chaldée est antérieure aux règnes de Sémiramis et de Ninus. A cette époque déjà la religion se matérialise et l'idolâtrie commence à triompher. Le culte d'Astarté succède à celui de la Vénus céleste, la royauté se fait adorer sous les noms de Baal et de Bel ou Bélus. Sémiramis abaisse la religion au-dessous de la politique et des conquêtes, et remplace les vieux temples mystérieux par de fastueux et indiscrets monuments ; l'idée magique toutefois domine encore les sciences et les arts, et imprime aux merveilleuses constructions de cette époque un caractère inimitable de force et de grandeur. Le palais de Sémiramis était une synthèse bâtie et sculptée de tout le dogme de Zoroastre. Nous en reparlerons lorsque nous expliquerons le symbolisme de ces sept chefs-d'œuvre de l'antiquité, qu'on appela les merveilles du monde.

      Le sacerdoce s'était fait plus petit que l'empire, en voulant matérialiser sa propre puissance ; l'empire en tombant devait l'écraser, et ce fut ce qui arriva sous l'efféminé Sardanapale. Ce prince, amoureux de luxe et de mollesse, avait fait de la science des mages une de ses prostituées. A quoi bon la puissance d'opérer des merveilles si elle ne donne pas du plaisir ? Enchanteurs, forcez l'hiver à donner des roses ; augmentez la saveur du vin ; employez votre empire sur la lumière à faire resplendir la beauté des femmes comme celle des divinités ! On obéit et le roi s'enivre. Cependant la guerre se déclare, l'ennemi s'avance.... Qu'importe l'ennemi au lâche qui jouit et qui dort ? Mais c'est la ruine, c'est l'infamie, c'est la mort !... la mort ! Sardanapale ne la craint pas, il croit que c'est un sommeil sans fin ; mais il saura bien se soustraire aux travaux et aux affronts de la servitude... La nuit suprême est arrivée ; le vainqueur est aux portes, la ville ne peut plus résister ; demain c'en est fait du royaume d'Assyrie... Le palais de Sardanapale s'illumine, et il rayonne de si merveilleuses splendeurs qu'il éclaire toute la ville consternée. Sur des amas d'étoffes précieuses, de pierreries et de vases d'or, le roi fait sa dernière orgie. Ses femmes, ses favoris, ses complices, ses prêtres avilis l'entourent ; les clameurs de l'ivresse se mêlent au bruit de mille instruments, les lions apprivoisés rugissent, et une fumée de parfums sortant des souterrains du palais en enveloppe déjà toutes les constructions d'un épais nuage. Des langues de flamme percent déjà les lambris de cèdre ; ... les chants d'ivresse vont faire place aux cris d'épouvante et aux râles de l'agonie... Mais la magie qui n'a pu, entre les mains de ses adeptes dégradés, conserver l'empire de Ninus, va du moins mêler ses merveilles aux terribles souvenirs de ce gigantesque suicide. Une clarté immense et sinistre telle que n'en avaient jamais vu les nuits de Babylone, semble repousser tout à coup et élargir la voûte du ciel.... Un bruit semblable à celui de tous les tonnerres éclatant ensemble ébranle la terre et secoue la ville, dont les murailles tombent... La nuit profonde redescend ; le palais de Sardanapale n'existe plus, et demain ses vainqueurs ne trouveront plus rien de ses richesses, de son cadavre et de ses plaisirs.

      Ainsi finit le premier empire d'Assyrie et la civilisation faite par le vrai Zoroastre. Ici finit la magie proprement dite, et commence le règne de la kabbale. Abraham, en sortant de la Chaldée, en a emporté les mystères. Le peuple de Dieu grandit en silence, et nous trouverons bientôt Daniel aux prises avec les misérables enchanteurs de Nabuchodonosor et de Balthazar (4).


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(2)  Pline, liv. II, ch. 53.

(3)  Du Potet, La Magie dévoilée, ou Principes de science occulte, 1851, 1 vol. in-4.

(4)  Suivant Suidas, Cedrénus et la chronique d'Alexandrie, ce fut Zoroastre lui-même qui, assiégé dans son palais, se fit disparaître tout à coup avec tous ses secrets et toutes ses richesses dans un immense éclat de tonnerre. En ce temps-là, tout roi qui exerçait la puissance divine passait pour une incarnation de Zoroastre, et Sardanapale se fit une apothéose de son bûcher.




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