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La Science des Mages

Et ses applications théoriques et pratiques
Papus
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CHAPITRE II
§ 1 - LE PLAN ASTRAL


Les phénomènes occultes et la pratique

      Ce que nous avons dit jusqu'à présent, sauf peut-être ce qui a rapport à Dieu, ne choquera pas outre mesure un lecteur passant pour avoir « un esprit positif ».Cela tient à ce que nous avons fait tous nos efforts pour rester dans un domaine aussi scientifique que le permettent ces questions.
      Mais il nous reste à parler du Monde invisible et de sa constitution, des êtres invisibles et de leur action, en un mot de la partie vraiment occulte ou plutôt occultée de la Science des anciens.
      Le lecteur va voir, résumés sans presque aucun commentaire, vu le cadre de notre exposé, les enseignements de l'Occultisme sur les spectres, les fantômes, les élémentals et les élémentaires, les propriétés magiques du corps astral et du monde astral, etc., etc.
      Ce sont là des sujets qui déroutent tant la raison vulgaire, à notre époque, que plus d'un lecteur aura la certitude que ces pages sont le produit d'une forme quelconque d'aliénation mentale, si tant est qu'il n'ait déjà posé une conclusion analogue avant d'aborder ce chapitre.




      Pour nous, nous avons la certitude que les phénomènes inexplicables dont nous aurons à parler sont des réalités. Quelles que soient donc les conclusions des lecteurs, nous en appelons à la Puissance qui saura rendre justice à tous : au Temps.
      Dans l'homme, nous constatons l'existence d'une partie visible et d'une partie invisible. (23).

      La partie visible nous manifeste la partie invisible comme le récepteur du télégraphe reproduit la dépêche envoyée de loin.

      Dans la Nature, il existe également, d'après l'Occultisme, toute une partie invisible, à côté des objets et des forces physiques qui frappent nos sens matériels.

      De même que dans l'homme invisible circulent des fluides et des cellules (fluides sanguin et nerveux, hématies et leucocytes) facteurs incessants de l'organisme, de même dans la Nature invisible circulent des forces et des êtres, facteurs incessants du plan physique. (24)

      L'occultiste, qui a constaté dans l'homme l'existence d'un corps astral, facteur et conservateur des formes organiques, ne saurait s'arrêter, dans l'étude de la Nature, à la constatation des forces physico-chimiques ou des résultats de l'évolution. Ces choses visibles ne sont, encore une fois, que le résultat de principes invisibles à nos sens physiques.

      Rappelons-nous que la partie invisible de l'homme comprend deux grands principes : le corps astral et l'être physique d'une part, et l'Esprit conscient d'autre part.

      La Nature conçue comme une entité spéciale comprend également, dans sa partie invisible, un plan astral, un plan physique d'une part et un plan divin d'autre part.

      La connaissance du plan astral est indispensable si l'on veut comprendre les théories présentées par l'Occultisme pour expliquer tous les phénomènes en apparence étranges, susceptibles d'être produits par l'homme, développé d'une façon particulière.

      Le sujet est fort obscur en lui-même. Cependant, il suffit de s'appuyer le plus possible sur la constitution de l'homme pour comprendre ce qui nous reste à exposer.

      Qu'entend-on par ce terme, en apparence si bizarre, de plan astral ?

      Nous allons nous servir de quelques comparaisons grossières il est vrai, mais aussi très suggestives, pour nous mettre sur la voie d'une définition compréhensive de ce terme.

      Voici par exemple un artiste qui a l'idée de faire une statuette. Que lui faut-il pour réaliser sou idée ? De la matière, un peu de terre par exemple. Est-ce tout ?

      Sans doute, oui, au premier abord. Mais supposez le malheureux artiste manchot on paralysé ?
      Qu'adviendra-t-il ?
      Il arrivera que son idée de statuette sera aussi nette que possible dans son cerveau. D'autre part, la terre sera toute prête à recevoir et manifester cette forme : mais l'INTERMEDIAIRE, la main, n'obéissant plus au cerveau d'une part, et ne pouvant agir sur la matière, d'autre part, rien ne se produit.

      Pour que l'idée de l'artiste puisse être manifestée par la matière, l'existence d'un intermédiaire entre l'idée et la matière est nécessaire.

      Pour rappeler une de nos comparaisons les plus connues, l'idée de l'artiste peut être assimilée au cocher d'un équipage et la matière à la voiture.
      L'intermédiaire entre le cocher et la voiture, c'est le cheval. Or, sans cheval, le cocher, assis sur le siège, ne peut pas plus agir sur la voiture, que, sans bras, l'artiste ne peut modeler la terre. Tel est le rôle de l'intermédiaire dans les comparaisons précédentes.

      Revenons à notre artiste et à sa statuette.
      Supposons que la matière, vaincue par le travail, se soit pliée aux impulsions de la main qui la pétrit, et que la statuette soit terminée.
      Qu'est-ce, en, somme, que cette statuette : une image physique de l'idée que l'artiste a dans le cerveau. La main a fait l'office d'un moule dans lequel la matière a été modelée, et cela est tellement vrai que, si un accident brise la statuette de terre, l'artiste en retrouvera la forme originelle toujours existante dans son cerveau et pourra refaire une nouvelle statuette, image plus ou moins parfaite de l'idée qui sert de modèle.

      Il existe cependant un moyen de prévenir la perte de la statuette dès qu'elle est terminée, c'est de mouler cette statuette. Par le moule, on obtient un négatif de la chose à reproduire, tel que la matière qui sortira du moule manifestera toujours la forme primitive, sans que l'artiste ait jamais à intervenir.

      Il suffit donc qu'il existe un seul négatif de l'idée originale pour que des multitudes d'images positives de cette idée, images toujours identiques les unes aux autres, prennent naissance par l'action de ce négatif sur la matière.

      Eh bien, chaque forme organique ou inorganique qui se manifeste à nos sens est une statuette d'un grand artiste qui s'appelle le créateur, ou plutôt, qui vient d'un plan supérieur que nous appelons le plan de création.

      Mais dans ce plan de création primordiale, il n'y a que des idées, des principes, de même que dans le cerveau de l'artiste.
      Entre ce plan supérieur et notre monde physique, visible, il existe un plan intermédiaire chargé de recevoir les impressions du plan supérieur et de les réaliser en agissant sur la matière, de même que la main de l'artiste est chargée de recevoir les impressions du cerveau et de les fixer sur matière.
      Ce Plan intermédiaire entre le principe des choses et les choses elles-mêmes, c'est là ce qu'on appelle en Occultisme le plan astral. (25)

      Qu'on ne se figure pas, cependant, que ce plan astral est dans une région métaphysique impossible à percevoir autrement que par le raisonnement. Nous ne saurions trop répéter que tout est étroitement emboîté dans la Nature aussi bien que dans l'homme, et que chaque brin d'herbe porte avec lui son plan astral et son plan divin. La nécessité de l'analyse nous oblige seule à séparer des choses absolument connexes. Nous venons de déterminer la qualité d'intermédiaire de ce plan astral ; mais ce n'est pas tout.

      Si l'on a bien compris cette comparaison, il est maintenant facile de se faire une idée de ce que l'on entend en Occultisme par la seconde propriété du plan astral : la création des formes.

      Toute chose est d'abord créée dans le monde divin en principe, c'est-à-dire en puissance d'être, analogue à l'idée chez homme.

      Ce principe passe alors dans le plan astral et s'y manifeste « en négatif », c'est-à-dire que tout ce qui était lumineux dans le principe devient obscur, et réciproquement tout ce qui était obscur devient lumineux ; ce n'est pas l'image exacte du principe qui se manifeste, c'est le moulage de cette image. Le moulage une fois obtenu, la création « en astral » est terminée. (26)

      C'est alors que commence la création sur le plan physique, dans le monde visible. La forme astrale agissant sur la matière donne naissance à la forme physique, comme le moule donne naissance à ces statuettes. Et l'astral ne peut pas changer les types auxquels il donne naissance, plus que le moule ne change l'image qu'il reproduit. Pour modifier la forme, il faudra créer un nouveau moule, c'est ce que pourront faire Dieu immédiatement et l'homme médiatement. Mais n'anticipons pas.

      Pour revenir à notre point de départ, constatons qu'en définitive, l'image physique reproduit exactement le principe divin qui lui a donné immédiatement naissance, l'astral n'a pas eu d'autre utilité que celle de multiplier à l'infini, et sans avoir besoin de recourir à l'artiste primitif, le principe, point de départ de la création.

      Notons toutefois que la création sur le plan physique, dont nous venons d'exposer la genèse d'après l'Occultisme, est plus détaillée que nous ne l'avons fait. L'analyse nous conduirait en définitive à 22 (21 + 1) sphères d'action, le plan divin, le plan astral, le plan physique comprennent en effet chacun trois sphères actives, trois sphères passives, et une sphère équilibrante, soit 3 fois 7 sphères plus la tonalisante universelle, ce qui fait 22. Mais notre cadre nous astreint à la clarté, et la tri-unité a le mérite, tout en restant très générale, d'être la plus claire des méthodes d'exposition ; aussi nous en tiendrons-nous là.

      Pour résumer ce que nous venons de dire au sujet de la seconde propriété du plan astral, que le lecteur se reporte aux diverses opérations de la photographie, il aura une image très fidèle de ce qu'on peut entendre par la création dans les trois mondes.

      En effet, le paysage à reproduire est l'image du Principe de création du monde divin. Ce paysage, après avoir traversé la chambre noire, devient un négatif, une image négative de la réalité, image dans laquelle les blancs sont noirs et les noirs sont blancs.

      Mais une nouvelle série de manipulations va permettre au photographe de tirer de cette image négative toute une série d'épreuves positives reproduisant exactement le paysage initial. Si vous ajoutez que la Nature reproduit les couleurs, ce que ne fait pas encore le photographe, vous aurez, dans l'image initiale le type du monde divin, dans l'image négative le type du monde astral, et dans l'épreuve positive le type du monde physique.


Les fluides

      Mais vous allez m'arrêter là et me dire : Toutes ces opérations dont vous nous parlez ne s'accomplissent pas toutes seules. Il faut des agents, ne seraient-ce que des doigts humains ; pour faire votre moule, votre cliché photographique ou toutes ces choses dont vous nous entretenez. Quels sont donc les agents du monde astral ?

      Puisque nous avons parlé de photographie, gardons cette comparaison, et poursuivons avec elle notre étude, pour répondre à la question précédente.

      Nous avons à considérer deux actions principales :
             la transformation de notre paysage en image négative ;
             la transformation de notre image négative en épreuves positives.

      Rappelons avant tout nos bases analogiques ; le paysage à reproduire est l'image du Principe émané par le monde divin, le cliché négatif représente la reproduction de ce Principe en astral, et l'épreuve représente la réalisation du Principe en physique.
      Voilà notre paysage devant nous, et, d'un autre côté, voilà notre cliché sensibilisé, c'est-à-dire préparé à recevoir l'impression. Cela nous suffit-il ?
      Nous savons bien que non, puisque, s'il faisait nuit, nous n'obtiendrions rien.
      Entre notre paysage et notre cliché, il faut un intermédiaire. Cet intermédiaire sera, dans le cas présent, un fluide impondérable : la Lumière.

      Nous allons condenser un peu de cette lumière dans un lieu obscur : la chambre noire et le faisceau de lumière transformé par son passage brusque de son milieu naturel à ce nouveau milieu à travers un petit trou ou un objectif va manifester sur notre cliché une image renversée du paysage.

      Mais cette image n'est pas là qu'en puissance d'être. Pour la faire apparaître, la lumière primitive est désormais inutile et même nuisible. C'est dans une chambre obscure ou éclairée de rayons particuliers que nous allons faire subir à notre cliché l'action de fluides physico-chimiques particuliers. Sous cette influence, l'image négative du paysage apparaît, et peut désormais subir l'action de la lumière sans danger. Notre « moule » est créé.

      C'est alors que nous faisons de nouveau appel au fluide primitif : à la Lumière si nuisible en astral. Cette lumière agissant sur une nouvelle couche de substance sensible, placée sous notre cliché, va manifester sur le plan réel, et non plus négatif, l'image de notre paysage, image que l'action de quelques fluides chimiques rendront stable.

      Résumons.
      Deux sortes d'opérations.
      Les opérations faites en Lumière et celles faites en l'absence de Lumière. C'est en passant alternativement d'un de ces cas à l'autre que les diverses opérations photographiques s'accomplissent.

      Dans les opérations faites en Lumière, c'est ce fluide qui agit ; mais alors rien n'est stable ;les images obtenues sont invisibles on sont transitoires ! Tout est en puissance d'être, en principe.

      Mais que de nouveaux fluides viennent agir à l'abri de cette lumière, dans le laboratoire, et aussitôt ce qui était en puissance d'être se réalise en négatif, et le positif qui était transitoire devient permanent.

      C'est donc en passant alternativement des fluides du monde divin (opération en Lumière) dans les fluides du monde astral (opération en laboratoire) que les êtres et les choses physiques sont créés si notre comparaison est juste. D'autre part, les fluides du monde divin sont créateurs et ceux du monde astral sont fixateurs ou conservateurs, conséquence de notre comparaison, qui répond exactement aux enseignements de l'Occultisme.
     
      Les agents : Elémentals, Elémentaires.
     
      Outre les fluides, fluides créateurs, de l'Archétype, et fluides conservateurs, de l'Astral, il existe des agents particuliers actionnant les fluides.

      Dans notre comparaison précédente, les doigts de l'opérateur, les mille cellules qui entretiennent le mouvement et la vie de ces doigts représentent les agents dont nous parlons.

      Etant donné que tout ce qui est visible est la manifestation et la réalisation d'une idée invisible, l'Occultisme enseigne qu'il existe, dans la Nature, une hiérarchie d'êtres psychiques, de même qu'il existe dans l'homme, depuis la cellule osseuse jusqu'à la cellule nerveuse, en passant par l'hématie, une véritable hiérarchie d'éléments figurés.

      Les êtres psychiques qui peuplent la région dans laquelle agissent les forces physico-chimiques ont reçu le nom d'élémentals ou esprits des éléments. Ils sont analogues aux globules sanguins et surtout aux leucocytes de l'homme. Ce sont les élémentals qui agissent dans les couches inférieures du plan astral en rapport immédiat avec le plan physique.
      Cette question des élémentals, qui obéissent à la volonté bonne ou mauvaise qui les dirige, qui sont irresponsables de leurs actes tout en étant intelligents, a soulevé de curieuses polémiques en ces derniers temps. Les citations des auteurs anciens que nous donnons ci-dessous prouveront que l'Occultisme a connu et enseigné depuis longtemps l'existence des entités astrales. (27)

      De plus, il suffit de se rappeler que, dans notre plan physique, un animal fort intelligent, le chien, joue le même rôle. Le chien d'un brigand n'attaquera-t-il pas un honnête homme sous l'impulsion de son maître, et le chien du fermier ne se jette-t-il pas sur le voleur qui tente d'entrer dans la ferme ? Dans les deux cas le chien ignore s'il a affaire à un honnête homme ou à un bandit ; il est irresponsable de ses actions et se contente d'obéir à son maître, qui reste, seul. entièrement responsable. Tel est le rôle des élémentals dans l'astral. (28)

      Dompter des élémentals ne peut être comparé qu'à l'action de la discipline militaire. Le chef d'armée a su grouper autour de lui par le dévouement ou la crainte des êtres conscients et responsables, qui ont bien voulu asservir leur volonté à celle du chef ou ont été forcés de le faire. Cette seconde action est bien plus difficile que l'action sur le chien. Il en est de même en astral, où l'élémental n'obéit que par dévouement ou par crainte, mais reste toujours libre de résister à la volonté du Nécromant.
      Les Elémentals son en circulation presque continuelle dans les fluides de l'Astral. Outre ces entités, il en existe d'autres de l'avis de tous les voyants. Ce sont les Intelligences directrices formées par les esprits des hommes qui ont subi une évolution considérable. Ces êtres, analogues aux cellules nerveuses des centres sympathiques de l'homme, ont reçu des noms très divers dans toutes les cosmogonies des anciens. Nous nous contentons d'indiquer leur existence.

      On trouve encore, d'après l'enseignement de la Kabbale, dans le plan astral des entités douées de conscience, ce sont les restes des hommes qui viennent de mourir, et dont l'âme n'a pas encore subi toutes ses évolutions. Ces entités répondent ce que les spirites appellent « des esprits », à ce que l'occultiste appelle « des élémentaires ». (29)

      Les élémentaires sont donc des entités humaines évoluées, tandis que les élémentals n'ont pas encore passé par l'humanité, point très important à retenir. (30)


L'image astrale

      La théorie des « images astrales » est une des plus particulières parmi celles qui sont exposées par l'Occultisme, pour l'explication des phénomènes les plus étranges ; aussi devons nous la résumer de notre mieux.

      A propos de notre exemple de l'artiste et de la statuette, nous avons vu qu'une des fonctions du « plan astral » était de conserver les types des formes physiques et de les reproduire, comme le moule conserve et reproduit les formes de notre statuette.

      Cette propriété vient de ce fait que le plan astral peut être considéré comme un miroir du monde divin qui reproduit en négatif les idées principes, origine des formes physiques futures.

      Mais l'Occultisme enseigne que, de même que toute chose ou tout être projette une ombre sur le plan physique, de même tout projette un reflet sur le plan astral.

      Quand une chose ou un être disparaît, son reflet en astral persiste et reproduit l'image de cette chose ou de cet être, telle que cette image était au moment précis de la disparition. Chaque homme laisse donc « en astral » un reflet, une image, caractéristique. A la mort, l'être humain subit un changement d'état caractérisé par la destruction de la cohésion qui maintenait unis des principes d'origine et de tendance très différentes.

      Le corps physique ou enveloppe charnelle retourne à la Terre, au monde physique d'où il était venu.
      Le corps astral et l'être Psychique éclairés par la Mémoire, l'Intelligence et la Volonté des souvenirs et des actions terrestres passent dans le plan astral, surtout dans ses régions les plus élevées où ils constituent un élémentaire ou un « esprit ».

      La somme des aspirations les plus nobles de l'être humain dégagée de la mémoire des choses terrestres autant que le somnambule est dégagé des souvenirs de l'état de veille, en un mot l'idéal que l'être Humain s'est créé pendant la vie devient une entité dynamique qui n'a rien à voir avec le MOI actuel de cet individu et passe dans le monde divin.
      C'est cet idéal plus ou moins élevé qui sera la source des existences futures et qui en déterminera le caractère.
      C'est en se mettant en relation avec ces « images astrales » que le voyant retrouve toute l'histoire des civilisations évanouies et des êtres disparus. Une découverte toute récente, celle de la Psychométrie est venue montrer que ces affirmations de l'Occultisme, qu'on pourrait prendre pour de la métaphysique pure, correspondent à des réalités absolues.

      Supposez que votre reflet dans un miroir persiste, après votre départ, avec sa couleur, ses expressions et toutes ses apparences de réalité, et vous aurez une idée de ce qu'on peut entendre par « l'image astrale d'un être humain ».

      Les anciens connaissaient parfaitement ces données et appelaient : ombre l'image astrale, qui évoluait dans les régions les plus inférieures du plan astral, mâne l'entité personnelle, le MOI qui évoluait dans les régions supérieures de l'astral, et enfin esprit proprement dit l'idéal supérieur de l'être.

      Que les incrédules ou ceux qui se figurent que l'Occultisme est une invention moderne écoutent Ovide. (31)

      Dans l'évocation d'un être défunt, il faudra donc bien prendre garde si l'on a affaire à son « image astrale » ou à son MOI, véritable.

      Dans le premier cas, l'être évoqué se conduira comme un reflet dans un miroir. II sera visible, il pourra faire quelques gestes, il sera photographiable ; mais il NE PARLERA PAS. Tel est le fantôme de Banco dans Macbeth, fantôme visible seulement pour le Roi, et qui ne profère aucune parole.
      Shakespeare était fort au courant des enseignements de l'Occultisme.

      Dans le second cas, l'être évoqué PARLERA, et plusieurs mortels pourront le voir en même temps. C'est le cas du fantôme mis en action par Shakespeare dans Hamlet.

      Les phénomènes spirites dits de « Matérialisation » étaient connus de tous temps. Agrippa, au XVIème siècle, en donne une théorie complète, d'après l'Occultisme, dans sa Philosophie occulte. Si cependant le XVIème siècle semblait encore trop rapproché, le lecteur peut lire avec fruit tous les détails d'une évocation d'après l'Occultisme dans Homère, Odyssée, chant XI, où l'image astrale s'appelle (32).


Résumé

      En résumé, le plan astral intermédiaire entre le plan physique et le monde divin renferme :
             Des entités directrices présidant à la marche de tout ce qui évolue en astral. Ces entités psychiques sont constituées par les hommes supérieurs des humanités antérieures, évolués par leur propre initiative. (Esprits directeurs de la Kabbale.)
             Des fluides particuliers formés d'une substance analogue à l'électricité, mais doués de propriétés psychiques : la lumière astrale.
             Dans ces fluides circulent des êtres divers, susceptibles de subir l'influence de la Volonté humaine : les Elémentals.
             Outre ces principes propres au plan astral, nous y trouvons encore : les formes de l'avenir prêtes à se manifester dans le plan physique, formes constituées par la réflexion en négatif des idées créatrices du monde divin.
             Les « images astrales » des êtres et des choses, réflexion en négatif du plan physique.
             Des fluides émanés de la Volonté humaine ou du monde divin et actionnant l'astral.
             Des corps astraux d'êtres surchargés de matérialité (suicidés), d'êtres en voie d'évolution (élémentaires) et d'Entités humaines traversant l'astral, soit pour s'incarner (Naissance), soit après s'être désincarnés (Mort). On peut aussi y rencontrer les corps astraux d'adeptes ou de sorciers en période d'expérimentation.

'La Science des Mages', de Papus


§ 2 - L'ÉVOLUTION ET L'INVOLUTION

(La Réincarnation)

      Les fluides qui circulent dans l'homme suivent dans leur marche plusieurs directions déterminées.

      Ces directions sont établies d'après la situation respective et la fonction des centres d'action principaux de ces fluides.

      On appelle évolution la marche suivie par un fluide pour s'élever d'un centre inférieur comme l'abdomen à un centre supérieur comme la poitrine.

      On appelle involution, au contraire, la marche suivie par un fluide pour s'abaisser d'un centre supérieur comme la Tète, dans un centre inférieur comme la Poitrine.

      Il y a donc dans l'être humain une évolution et une involution dont nous allons dire quelques mots.

      Chaque centre (tête, poitrine ou ventre) est pourvu d'organes qui reçoivent plusieurs courants fluidiques. Dans chaque centre, il y a d'abord un courant venu de l'extérieur et qui y retourne après avoir traversé le centre (aliments pour abdomen, air pour la poitrine, sensations pour la tête.)

      Il y a ensuite un courant fluidique venu du centre inférieur, c'est-à-dire évolué (chyle pour la poitrine, sang pour la tête).

      Le résultat de l'action d'un centre dépendra donc de ces trois facteurs :
            Qualité de l'organe récepteur ou transformateur.
            Qualité du courant venu de l'extérieur.
            Qualité du courant évolué.


      Ainsi la qualité matérielle et dynamique du sang est entièrement liée à la qualité des organes récepteurs (poumons), d'une part, à la qualité du chyle d'autre part, et enfin à la qualité de l'air inspiré.

      Les partisans de la doctrine de l'évolution considérée dans son aspect analytique s'en tiennent à cette constatation que, dans la Nature (et ils pourraient ajouter dans l'Homme) on constate une progression de formes et de forces depuis les plans inférieurs jusqu'aux plans les plus supérieurs. Mais quelle est la cause de cette progression ? Pourquoi cette transformation se produit-elle ? La réponse à cette question est reléguée dans le monde dit de l'inconnaissable, et, cependant un peu d'attention permet d'entrevoir cette solution.

      Voici une parcelle d'aliment introduite dans les organes digestifs: Elle ne deviendra assimilable que quand elle aura subi une évolution particulière, la transformant en matière organique humaine, c'est-à-dire en chyle.

      Le positiviste se contenterait de constater cette évolution en la mettant sur le compte de la marche fatale de !'organisme sans aller plus loin.

      Or demandons-nous quelle est la cause intime de la marche des organes digestifs ? N'est-ce pas l'afflux sanguin d'une part, et l'afflux de force nerveuse motrice d'autre part ?

      Ces deux courants viennent des centres supérieurs ; le premier de la poitrine, le second de la tête. Ce n'est donc que parce qu'il existe une double involution de forces agissant sur l'organe digestif que l'évolution de l'aliment en chyle se produit, ou pour réduire ces faits en une loi :


TOUTE ÉVOLUTION EST PRÉCÉDÉE D'UNE INVOLUTION

      Ce qui se produit dans le microcosme se produit analogiquement dans le macrocosme, et la clef de l’évolution naturelle ne réside pas dans la constatation des changements de formes ; mais bien dans la recherche des forces involutives génératrices de ces changements de formes.


Réincarnation

      L'esprit immortel de l'homme paye dans une existence les fautes qu'il a commises dans une existence antérieure.

      Pendant la vie terrestre, nous fabriquons notre destinée future.

      A la mort du corps matériel, l'esprit passe d'un état inférieur à un état supérieur:  il évolue. Au contraire, quand la naissance dans un nouveau corps va se produire, l'Esprit passe d'un état supérieur dans un état inférieur : il involue.

      Mais pendant ces séries d'évolutions et d'involutions l'Univers physique, astral et psychique poursuit sa marche en avant dans le Temps et dans l'Espace, si bien que ces séries ascendantes et descendantes que subit l'Esprit ne sont perceptibles que pour lui et n'agissent en rien sur le Progrès général de l'Univers.

      C'est ce que nous montre l'exemple du steamer (Univers) qui poursuit sa route en avant sans tenir compte des ascensions ou des descentes que peuvent être amenés à faire les passagers, du pont aux diverses classes dont les cabines sont étagées dans le Navire. La liberté des passagers est entière, quoique circonscrite par la marche en avant du steamer qui les porte tous.

      Pendant la série d'évolutions (mort) et d'involutions (naissance) que subit l'esprit immortel, l'Etre traverse diverses classes sociales dépendant de sa conduite dans les existences antérieures (33).


      Entre les réincarnations, l'Esprit immortel jouit de l'état de félicité correspondant à l'idéal qu'il s'est créé pendant son incarnation.

      Un riche qui a mésusé de sa richesse, un puissant qui a abusé de son pouvoir se réincarnent dans le corps d'un homme qui aura à lutter presque toute sa vie contre l'adversité.

      Cette adversité ne vient pas de Dieu, elle vient de l'emploi qu'a fait l'Esprit immortel de sa volonté dans les existences antérieures. Mais pendant cette incarnation l'Esprit pourra, par la patience dans les épreuves et l’opiniâtreté dans la lutte, reconquérir en partie la place perdue (34).

      Le Progrès existe donc pour le général et par suite il existe médiatement pour chaque être particulier. Mais immédiatement, chaque être est susceptible de monter ou de descendre dans l'échelle sociale soit pendant sa vie, soit lors de sa réincarnation.


'La Science des Mages', de Papus

Explication de la figure

      1 – L'Esprit dans le monde divin (état de félicité).
      1 à 2 – Involution de l'Esprit vers l'Incarnation.
      2 – Incarnation dans le corps d'un homme riche et puissant. La Destinée fabriquée par cet homme durant sa vie est détestable.
      3 – Evolution de l'Esprit vers le monde divin. Réalisation de l'idéal inférieur conçu pendant la vie.
      4 – Réincarnation de l'Esprit dans le corps d'un homme accablé par l'adversité : conséquence de la vie antérieure.
      4 à 5 – Pendant son incarnation, l'Esprit reconquiert une classe sociale plus élevée que celle qui lui était primitivement destinée.
      6 – Evolution vers le monde divin. Réalisation de l'idéal conçu dans la souffrance.
      7 – Réincarnation dans le milieu social le plus élevé.


Suicide (35)

      A – Un homme appartenant à la classe sociale la plus élevée se suicide (B).
      B à CSon esprit n'évolue qu'en astral, et est en proie à l'action des élémentals.
      D – Réincarnation presque immédiate dans la classe sociale la moins élevée – souvent dans un corps infirme ou difforme.
      E – Evolution relative pendant la vie. Résignation à la souffrance.
      F – Evolution de l'Esprit dans le monde divin.
      G – Réincarnation dans une classe sociale assez élevée.


Mort-né

      8 – Départ de l'Esprit pour l'Incarnation.
      9 – Incarnation. Le corps ne permet pas à l'Esprit d'accomplir sa carrière. L'Enfant meurt dans sa prime jeunesse.
      10 – Réincarnation immédiate après un court passage en astral. (Une classe sociale plus élevée récompense l’Esprit des premières souffrances éprouvées.)
      11 – Evolution vers le monde divin.


§ 3 - LA PRATIQUE)
      La Science occulte enseignée dans les sanctuaires antiques se divisait en quatre grandes sections.

      L'étude et le maniement des êtres et des forces élémentaires ou Alchimie.
      L'étude et le maniement des forces astrales ou Magie.
      L'étude et le maniement des forces occultes de l'homme ou Psychurgie.
      Enfin l'étude des forces de l'Empyrée et de leurs relations ou Théurgie.
      Chacune de ces sections comprenait des subdivisions spéciales.

      De nos jours, des bribes de ces enseignements pratiques ont été retrouvées et sont mises en œuvre par des profanes sous les noms de : Magnétisme, Hypnotisme, Spiritisme, Télépsychie, Télépathie, Psychométrie et Sorcellerie. Nous allons passer cependant en revue les rapports de ces études, toutes modernes, avec les enseignements de l'occultisme.

      L'homme, par un entraînement spécial portant sur la respiration, peut accumuler en lui le dynamisme nerveux.

      Par la Prière, il spiritualise cette force accumulée, par le Verbe, il la concrète, et, par l'Action et la Volonté, il la dirige hors de lui (36).

      L'ébranlement nerveux déterminé par cette série d'entraînements produit un état spécial, état dans lequel une partie du corps astral s'extériorise et peut agir à distance.

      Cette action est alors consciente et répond au Fakirisme des indous ou à la Magie des anciens.
      Mais, dans la plupart des cas actuels, cette action est semi-consciente (expériences de Horace Pelletier) ou inconscience tout à fait (expériences des médiums) et des objets pourront être mus à distance et sans contact sous cette influence.

      Ces phénomènes sont analogues à ceux de l'aimant agissant à distance et sans contact, et même à travers certaines substances matérielles, sur des objets métalliques ; mais ici l'aimant est remplacé par un être humain, et le corps astral tient lieu de modificateur du champ magnétique.
      Les phénomènes du Magnétisme des modernes sont produits par l'action du corps astral (fluide) d'un être humain sur le corps physique ou le corps astral d'un autre.

      Cette puissance d'action était décrite au XVIème siècle par Agrippa dans son chapitre sur la Sorcellerie (37).

      C'est encore à la possibilité qu'a le corps astral de s'extérioriser que se rapportent les idées des anciens sur l'envoûtement et l'action à distance, idées confirmées tout dernièrement par les expériences de suggestion hypnotique, de télépsychie, et par les derniers travaux de M. de Rochas (Initiation, avril 1892).

      La Psychurgie étudiait l'évocation des âmes et leur action sur le microcosme.

      L'évocation pouvait porter sur des « Images astrales » ou sur des Elémentaires.

      Dans le premier cas, un entraînement particulier mettait l'évocateur en état de somnambulisme demi-conscient, c'est-à-dire ouvrait à ses yeux le monde astral, tout en respectant le reste de son organisme. (Presque tous les phénomènes modernes de TÉLÉPATHIE rentrent dans ce cas.)
      Dans le second cas, l'évocateur était isolé électriquement (par ses vêtements et par le sol) et psychiquement (par le cercle) du monde astral dont on attirait les êtres au moyen de l'évocation mentale aidée de substances capables d'augmenter le dynamisme des êtres évoqués (38).

      Dans ce cas, l'âme évoquée s'entourait de fluide astral (s'entourait d'un petit corps d'air, disent les anciens) qui lui permettait de se rendre visible et de se matérialiser.

      La substance constituant ces fluides qui entourent l'être évoqué a beaucoup d'analogie avec l'électricité. De là les pointes métalliques qu'on employait dans ces sortes d'évocations.

      Aujourd'hui, l'empirisme le plus complet a remplacé ces rites de l'occultisme, basés sur une connaissance approfondie de la question.

      Les séances de matérialisations spirites sont très rares, ne peuvent être produites à volonté, et ce sont le plus souvent des entités astrales qui dirigent les phénomènes, d'ailleurs très véritables, qui prennent naissance.

      Un autre procédé d'évocation consistait à remplacer le MOI d'un sujet entraîné par la Personnalité évoquée.

      De là les sybilles de l'antiquité, dont « la fureur » correspondait à nos modernes manifestations de la crise hystérique, de là les médiums à incarnations, sujets somnambuliques ayant subi un entraînement particulier.

      L'occultisme a toujours enseigné la possibilité qu'ont les entités de l'astral d'utiliser les êtres humains pour leurs communications (39).

      L'évocation des « images astrales », dont l'existence est affirmée par l'occultisme depuis longtemps, vient d'être mise à jour expérimentalement dans le monde profane par la découverte de la Psychométrie (40).

      Plusieurs expériences faites sous nos yeux à Paris ont pu nous convaincre de la réalité des faits observés en Amérique et en Allemagne.

      En résumé :

      Tous ces phénomènes de déplacement d'objets sans contact, d'apparitions de personnes décédées, de matérialisation ou d'incarnations, de télépsychie et de télépathie se rapportent presque tous à la Psychurgie des anciens. Ils sont basés sur ce fait que les appareils physiques, générateurs des forces étudiées jusqu'à présent, sont remplacés par un être humain qui a subi un certain ébranlement nerveux, c'est-à-dire par un appareil psychique, générateur de forces encore non définies.

      De là les conditions si difficiles d'expérimentation, de là la fraude, le mensonge, l'orgueil des médiums et des sujets. Mais encore une fois rien n'est surnaturel dans tout cela, il n'y a là que du « naturel » un peu plus élevé que celui que nous connaissons, et voilà tout.

      Dans quelques villages on trouve encore des « sorciers » produisant des phénomènes sérieux. Le sorcier a conservé tant bien que mal des bribes d'anciennes pratiques d'occultisme, et, servi par une volonté exercée par la solitude, il manie les fluides magnétiques et psychiques avec assez de puissance.

      Le sorcier est à l'occultiste ce que l'ouvrier est à l’ingénieur.

      L'ouvrier sait faire « sa pièce » d'après les règles qu'il a apprises à l'atelier ; mais il ne sait pas les discussions mathématiques touchant les courbes que son tour produit.

      De son côte;, l'ingénieur capable d’établir les règles qui doivent guider l'ouvrier serait fort embarrassé s'il lui fallait faire lui-même et ajuster une pièce complète.

      Ainsi le sorcier produit en quelque sorte mécaniquement des phénomènes occultes dont l'occultiste connaît la raison d’être et la théorie (41).

      L'occultiste pratiquant, dont il se trouve quelques représentants en Afrique et dans l'Inde, est comparable à l'ingénieur qui connaît pratiquement plusieurs métiers et qui en a fait un sérieux apprentissage.

      Aussi voit-on l'inanité de ceux qui s'intitulent « mages » ou « hiérophantes » à notre époque et qui sont incapables de produire des phénomènes psychiques de dernier ordre.


      Ceci nous amène à dire quelques mots des opérations pratiques de l'occultisme.


      En règle générale, le principe directeur dans toute opération est La Volonté humaine, le moyen d'action, l'outil employé est le fluide astral humain ou naturel, et le but à atteindre est la réalisation (sur le plan physique généralement), de l'opération entreprise.

      Les cérémonies, les difficultés accumulées par le rituel, les symboles, constituent les procédés les plus élémentaires d'entraînement de la volonté humaine.

      L’hygiène physique (aliments, végétarisme. jeûne), animique (rythme respiratoire) et psychique (spiritualisation des sensations) sont destinées à l'entraînement du corps astral ainsi que les parfums.

      Par contre, l'emploi de l'épée, de la coupe, du sceptre, du cercle et des talismans ainsi que les paroles proférées avec force sont destinées à l'action sur l'astral de la nature et sur les êtres qui la peuplent.

      Le problème magique consiste à obtenir consciemment et sans médium tous les phénomènes obtenus par les modernes spiritualistes dans leurs séances obscures et d'autres encore.


      II faut donc qu'une partie du corps astral de l opérateur soit projetée au dehors et trouve un appui dans les substances disposées d'avance à cet effet. Et l'opérateur ne doit jamais perdre conscience, car alors ce serait non plus un occultiste pratiquant, mais un sujet ou un médium inconscient. Ce résultat d'action consciente sur l'astral est journellement obtenu dans l'Inde. L'emploi des sujets magnétiques facilite beaucoup les opérations magiques, en permettant la suppression de la victime, dont le corps astral était utilisé et permet d'obtenir des phénomènes très importants ; c'est ce que nous avons pu constater nous-même.


      Le groupement des étudiants sérieux est donc fort important, et c'est là ce que redoute particulièrement certain auteur contemporain, très grand artiste, mais piètre homme de science, qui, dans une sorte de « catéchisme du mage », exhorte ses disciples à s'égoïser dans la solitude et l'orgueil. Un étudiant en occultisme qui travaille depuis un an seulement comprend assez la raison d'être de telles exhortations pour qu'il il nous soit inutile d'insister.

      En résumé, l'occultisme pratique demande une série d'efforts très sérieux, basés sur une connaissance assez approfondie des forces occultes de la Nature et de l'Homme pour mériter l'attention de tout chercheur consciencieux.

      Et, plus on étudie, plus on peut se rendre compte qu'il n'y a là rien qui aillé à l'encontre des enseignements positifs de nos sciences actuelles. Les forces étudiées sont analogues au magnétisme et à l'électricité, avec l'intelligence animale en plus ; les générateurs de ces forces sont des êtres vivants, au lieu d'être des machines ou des appareils physiques ; de là de nouvelles propriétés et de nouvelles méthodes d'expérimentation ; mais, encore une fois, rien de tout cela n'est surnaturel car le surnaturel n'existe pas (42).

      Le sorcier qui cueille à minuit des plantes sur la montagne en prononçant des mots étranges et en faisant des gestes bizarres n'est pas plus aliéné en soi que la locomotive qui siffle et qui jette des flammes sur la voie ferrée. La locomotive est une machine génératrice de forces physiques, le sorcier est une autre machine génératrice consciente de force psychique et qui s'entraîne. Quand on voudra bien ramener le problème à ces justes limites, les expériences spirites pourront devenir la base d'un enseignement réellement scientifique. Les mystiques y perdront ; mais la science y gagnera.

      Encore une fois, toutes ces pratiques, si étranges et si nouvelles pour nous, étaient parfaitement connues de l'antiquité.

      On enseignait dans les Mystères, que l'homme qui s'exerçait aux pratiques psychurgiques et qui parvenait à l'extase puisait à la source directe de toutes les connaissances (43).

      En s’élevant seulement jusqu'au plan astral par la fureur (transe de nos jours), l'être devenait capable d'exercer les pouvoirs du prophète. Ce don de prophétie n’était développé qu'à la suite de pratiques longues et très sérieuses.

      Tout cela est perdu, ou à peu près, pour nos contemporains d’Occident (44).


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(23)  Au-dessous de la nature éternelle, nous rencontrons la nature visible, qui est une émanation et une image de la première. Tout ce que contient celle-ci dans les conditions de l'éternité, l'autre nous la présente sous une forme créaturelle, c'est-à-dire que dans son sein les essences se traduisent en existence, et les idées en phénomènes. (Jacob Boehme - XVIème siècle)

(24)  L'âme se fait son corps à elle-même, c'est-à-dire que non seulement elle le gouverne et l'anime, mais qu'elle le façonne. (Porphyre - IIIème siècle)

(25)  Ormuzd n'a pas produit directement les êtres matériels et spirituels dont l'Univers se compose ; il les a produits par l'intermédiaire de la parole, du Verbe divin, du saint Hanover. (Zend Avesta)

(26)  Au dessous du Verbe divin, de l'intelligence ou de la Raison Universelle qui a préexisté et présidé à la formation des choses, nous rencontrons les ferouers, c'est-à-dire les formes divines, les types immortels des différents êtres. Le feu et les animaux ont leurs ferouers comme l'homme : les nations, les villes, les provinces aussi bien que les individus. (Zend Avesta)

(27)  Je révolterai peut-être bien des gens contre moi, si je dis qu'il y a des créatures dans les quatre éléments qui ne sont ni des purs animaux, ni des hommes, quoiqu'ils en aient la figure et le raisonnement, sans en avoir l'âme raisonnable. Paracelse en parle clairement ainsi que Porphyre.
      On prétend que ces créatures extraordinaires sont d'une nature spirituelle ; non pas d'une spiritualité qui exclue toute matière, mais d'une spiritualité qui n'admet pour fondement substantiel qu'une matière infiniment diluée et autant imperceptible que l'air ? (Grimoire du XVIème siècle - Petit Albert, pp. 99 et 123)

(28)  Ils habitent un lieu près de la terre ; bien plus, ils sont des entrailles de la terre ; il n'y a méchanceté qu'ils n'aient l'audace de pousser à bout ; ils ont l'humeur tellement violente et insolente, c'est ce qui fait qu'ils machinent le plus souvent et tendent des pièges et embûches des plus violentes et des plus soudaines, et, quand ils font leurs sorties d'ordinaire, ils sont cachés en partie, et en partie ils font violence, se plaisent fort partout où règne l'injustice et la discorde. (Porphyre - IIIème siècle)

(29)  Quand on a des raisons solides de croire que ce sont des esprits des hommes défunts qui gardent les trésors, il est bon d'avoir des cierges bénits au lieu de chandelles communes. (Grimoire du XVIème siècle - Petit Albert)

(30)  La réintégration sera universelle ; elle renouvellera la nature et finira par purifier le principe même du mal. Toutefois, pour cette œuvre, les êtres inférieurs ont besoin de l'assistance de ces esprits qui peuplent l'intermonde entre le ciel et la terre. Il faut donc entrer en commerce avec eux ; établir des communications par degré jusqu'à ce qu'on parvienne aux plus puissants. (Martinez Pasqualis - XVIIIème siècle)

(31)  Il y a quatre choses à considérer dans l'homme ; les mânes, la chair,l'esprit et l'ombre ; ces quatre choses sont placées en chacun son lieu ; la terre couvre la chair, l'ombre voltige autour du tombeau, les mâne son aux enfers, et l'esprit s'envole au ciel. (Ovide)

(32)  Voici, du reste, à titre de curiosité, la description d'une conversation « par coups frappés », en 1528 : « Advint aucuns jours après qu'Antoinette ouyt quelque chose entour d'elle faisant aucun son, et comme soubz ses pieds frapper aucun petiz coups, ainsi qui heurteroit du bout d'un baston dessoubz ung carreau ou un marchepied. Et sembloit proprement que ce que fesait ce son et ainsi heurtait fust dedans terre profondément ; mays le son qui se faisoit estoit ouy quasi quatre doys en terre toujours soubz les pieds de la dicte pucelle. Je l'ay ouy maintes fois et en me repondant sur ce que l'enqueroys frapoit tant de coups que demandoys. » (Adrien de Montalembert - 1528)
      S'ensuit toute une conversation entre l'acirc;me de la morte et les nonnes, communication obtenue entièrement par coups frappés.

(33)  L'homme doit connaître la source des malheurs qu'il éprouve nécessairement ; et loin d'en accuser cette même Providence, qui dispense les biens et les maux selon son mérite et ses actions antérieures, ne s'en prendre qu'à lui-même s'il souffre par une suite inévitable de ses fautes passées. Car Pythagore admettait plusieurs existences successives et soutenait que le présent qui nous frappe et l'avenir qui nous menace ne sont que l’expression du passé, qui a été notre ouvrage dans des temps antérieurs. (Hiéroclès - Vème siècle)

(34)  La puissance inévitable des lois de Dieu, qui, dans les siècles à venir rend à un chacun ce qui lui appartient selon la manière et les mérites de sa vie passée, de sorte que celui qui régnait durant sa première vie injustement retombait dans l'autre vie en état de servitude. (Agrippa - XVIème siècle)

(35)  En cas de suicide, l'âme reste quelque temps attachée à l'espèce de fantôme d'image vide du corps qu'elle a voulu quitter. (Porphyre - IIIème siècle)

(36)  L'âme purifiée par la prière tombe sur les corps comme la foudre ; elle chasse les ténèbres qui les enveloppent et les pénètre intimement. (Paracelse - XVIème siècle)

(37)  La sorcellerie est une liaison ou un charme qui, de l'esprit du sorcier passe par les yeux de celui qu'on ensorcèle à son cœur, et le sortilège est l'instrument de l'esprit.
      C'est-à-dire une vapeur pure, luisante, subtile, provenant du plus pur sang engendré par la chaleur du cœur, lequel renvoie continuellement par les yeux des rayons qui sont semblables, et ces rayons portent avec eux une vapeur ; cette vapeur porte le sang comme nous en voyons dans les yeux chassieux et rouges, dont le rayon envoyé aux yeux de ceux qui le regarde attire, avec la vapeur, du sang corrompu, et leur fait contracter la même maladie.
      Ainsi un œil étendu ou ouvert qui jette ses rayons sur quelqu’un avec une forte imagination suivant la pointe de ces rayons qui sont les voituriers et les chariots ou porteurs de l'esprit, cet esprit lent battant les yeux de l'ensorcelé, étant excité par le cœur de celui qui le bat, étant entré dans l'intérieur de celui qu'il frappe et s'en étant rendu maître comme d'un pays qui lui appartient, cet esprit étranger blesse son cœur et l'infecte. (Agrippa - XVIème siècle)
(38)  Et partant, cette image de l'âme prenant quelquefois un corps d'air, se couvre d'une ombre, et, s'en enveloppant, elle donne tantôt des avis à ses amis, tantôt elle travaille ses ennemis ; car les passions, le ressouvenir, les sensations restent avec l'âme après qu'elle est séparée d'avec le corps. (Agrippa - XVIème siècle)

(39)  L'on dit, outre cela, que l'humeur mélancolique est si impérieuse que par son feu, sa violence et son impétuosité, elle fait venir les esprits célestes dans les corps humains, par la présence et l'instinct ou l'inspiration desquels tous les Anciens ont dit que les hommes étaient transportés et disaient plusieurs choses admirables.
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      Ils disent donc que l'âme étant poussée par l'humeur mélancolique rien ne l'arrête, et qu'ayant rompu la bride et les liens des membres de son corps, elle est toute transportée en imagination et devient aussi la demeure des démons inférieurs, desquels elle apprend souvent ces manières merveilleuses des arts manuels ; c'est par là qu'on voit qu'un homme fort ignorant et fort grossier devient tout d'un coup un habile peintre ou un fameux architecte ou un habile maître en quelque autre art. (Agrippa - XVIème siècle)

(40)  Tout un chapitre du Crocodile de Saint-Martin est consacré à la description de ces images astrales.

(41)  Voir à ce propos l'important et savant ouvrage de Stanislas de Guaita : Le Serpent de la Genèse. C'est sans contredit la plus belle étude contemporaine sur la Sorcellerie et l'Histoire du Diable.

(42)  De cette manière, tout ce que pense l'Esprit d'un homme qui aime ardemment a de l'efficacité pour l'amour ; et tout ce que pense l'esprit d'un homme qui hait beaucoup a de l'efficacité pour nuire et pour détruire. (Agrippa – XVIème siècle)

(43)  La connaissance par excellence a lieu sans l'aide de l'intelligence par l'extase, analogue à la vision qu'on éprouve dans le sommeil. (Porphyre - IIIème siècle)

(44)  La prophétie est un état de perfection que la providence n'accorde pas à tous les hommes, mais qui ne peut exister cependant qu’avec certaines facultés et certaines conditions naturelles, les unes physiques, les autres morales, les autres intellectuelles.
      Au premier rang de ces conditions il faut placer l'imagination ; car elle seule peut  expliquer les visions, les songes prophétiques, et ce qu’il y a souvent de bizarre et de choquant pour nous dans les récits des prophètes.
      A l’imagination doit se joindre une raison prompte et tellement exercée qu'elle puisse saisir les choses d'un seul coup d’œil et passer de l’une à l'autre sans avoir conscience de sa marche.
      II existe, en effet, dans chacun de nous, une certaine faculté de juger de l'avenir par le présent, et qui se change par l'exercice en une véritable intuition : cette faculté, portée à sa plus haute perfection devient un des éléments de la prophétie.
      Mais ce n'est rien de voir promptement les choses éloignées et de les voir avec son esprit, comme on pourrait le faire avec les yeux ; il faut encore avoir le désir de les faire connaître aux autres quand elles peuvent leur être utiles et le courage de les proclamer en face même de la mort ; en un mot, le caractère doit être au niveau de l'intelligence.
Enfin, la première condition que le prophète doit remplir, c'est que son tempérament et sa constitution physique n'apportent point d'obstacle à ce noble essor de l'âme ; car il existe une relation intime entre certaines facultés de l’esprit et certains organes du corps, notamment entre l'imagination et le cerveau. (Maïmonide - XIIème siècle - 2ème partie, chap. XXXVI à XXXXVIII)




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