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La Science des Mages

Et ses applications théoriques et pratiques
Papus
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CHAPITRE III

Les applications de l'Occultisme

      Après avoir parcouru ce qui précède, le lecteur se dira presque sûrement : « On vient de nous exposer un système plus ou moins ingénieux sur des points si étrangers au positivisme contemporain, que tout cela nous semble bien métaphysique. Des citations, prises à des auteurs ayant vécu à des époques très différentes, nous montrent que ce système est très vieux, dans ses grandes lignes, et que l'humanité, lasse de la solide nourriture de la Science, revient aux sucreries de la philosophie à chaque « fin de siècle ».

      Le lecteur aurait pleinement raison si notre but était de nous en tenir là et de remplacer par du mysticisme philosophique le pessimisme qui a envahi toute la précédente génération. Le mysticisme est aussi dangereux à notre avis que le matérialisme, et les études scientifiques seront toujours le refuge des esprits inquiets ou décourag&eacutme;s.
      Mais tout est à refaire dans les méthodes d'exposition scientifique. La multiplicité des détails et l'absence d'une synthèse générale écrase les esprits les plus éminents et la spécialisation s'impose à tous de très bonne heure.
      Or, si nous disons à tous les jeunes avides de travail et de nouveauté : « Tournez-vous sans crainte vers ce passé qu'on vous a défiguré ; cherchez la méthode qui a permis à l'Egypte de faire éclore la civilisation intellectuelle de la Grèce, cherchez les traces de cet enseignement dans la profonde philosophie des alchimistes », ce n'est pas dans l'espoir d'imposer à leur efforts la connaissance d'une vieille science archéologique et momifiée.

      Non certes. C'est dans l'espoir qu'ils trouveront, grâce à cette étude, une clef générale des sciences de l'avenir, c'est dans le certitude qu'allant de l'avant, ils sauront éviter le grand danger de toutes les réactions spiritualistes : le cléricalisme. Et nous leur dirons :

      « Le matérialisme se meurt en science comme en art ; vous sentez que des aspirations nouvelles s'éveillent en vous ; et, guidés par les idées de votre enfance, vous avez besoin d’idéal. Prenez garde, le cléricalisme veille. Il vous parlera de cette noble figure de Jésus de Nazareth, des grandeurs de la Foi et des plaisirs mystiques de l'Amour divin, il vous incitera à suivre la carrière qu'il vous indique et couvrira votre esprit de cette sombre teinte qui couvre le corps de ses prêtres.
      Si l'enseignement clérical ne conduisait pas l'esprit au sectarisme, en voulant imposer cette erreur grossière qu'une religion est seule capable de sauver l'humanité, si cet enseignement n'incitait pas à la guerre pour des questions de Foi, à la guerre de religion totalement inconnue de toute l'antiquité soit disant païenne et de tout l'Orient, – je vous dirais tout le premier : allez chercher là votre idéal. Mais, en toute conscience, je ne le puis, car vous seriez trompés. »

      Il n'y a pas de Religion plus élevée que la vérité, disent les Maharajàh de Bénarès, et le premier caractère de la vérité c’est d’être synthétique et non sectaire – Allez donc sans crainte à la Science, et prenez pour devise : Ni Voltaire ni Loyola.
      La science fera d'abord de vous des matérialistes, soit ; mais elle vous armera ainsi contre les entreprises futures de tous les clergés, des pharisiens de tous pays. Vous serez les premiers à vouloir sortir de la myopie intellectuelle que le positivisme impose à ses adhérents, et alors n'hésitez plus : étudiez les enseignements du Passé, et vous vous ferez votre foi à vous même par la Raison et par la Science.

      L'Occultisme ne vaut pas par son caractère archéologique, il ne vaut pas par l'étude qu'il fait des phénomènes étranges produits de nos jours. On n'établit pas une doctrine scientifique sur une vieille pierre, pas plus que sur la foi d'un hystérique qui se dédouble. L'occultisme ne vaut que par ses applications.

      C'est parce que ceux qui étudient la science occulte peuvent apporter de nouvelles méthodes à l'artiste aussi bien qu'au savant, à l'homme politique aussi bien qu'au philosophe que l'occultisme peut être étudié par des hommes sérieux. Ce sont ses applications à l'avenir qui permettent de le défendre hautement, à notre époque toute de Raison.
      Dans cette dernière partie de notre exposé, nous voulons aborder très sommairement les applications de la Science Occulte à quelques-uns des problèmes scientifiques et philosophiques contemporains. Nous terminerons en indiquant l'état actuel du mouvement provoqué en France par l'occultisme dans ces dernières années.

      Le problème qui, généralement, intéresse le plus l'homme, c'est lui-même.
      Que sommes-nous, et, par suite, où allons-nous, et d'où venons-nous ? La vie a-t-elle un but ? Sommes-nous libres ou déterminés ? Existe-t-il une sanction quelconque à nos bonnes ou à nos mauvaises actions ? Existe-t-il même des actions qui soient bonnes et d'autres qui soient mauvaises ?
      A cela le matérialisme répond ; nous sommes le produit d'une évolution matérielle, et l'agrégat de cellules qui constituent notre MOI disparaîtra à la mort et s'en ira constituer d'autres organismes. Nous venons par hasard et nous allons au néant. Nos facultés comme nos actions dépendent de l'hérédité, du milieu et de nos organes, Nous ne saurions être plus responsables que la roue d'omnibus qui écrase un imprudent ou la tuile tombée du toit qui tue le passant ; le mal ou le bien sont des mots inventés par notre orgueil pour satisfaire nos vanités. Le gendarme est encore la sanction morale la plus élevée. L'homme, ainsi conçu, est composé d'un vil principe : le corps physique.
      Le catholicisme nous apprend que nous sommes composés d'un corps mortel et vil et d'une âme immortelle. L'un vient de la poussière, c'est le corps, et il y retournera ; l'autre vient de Dieu, c'est l'âme et elle ira après la mort en Paradis entendre chanter des anges et contempler un Dieu anthropomorphe, si elle a été sage, ou si elle a été méchante, dans l'Enfer pour l'Eternité. Si elle a été neutre et a gardé quelques péchés véniels, le Purgatoire lui tend ses tourments pour quelques milliers d'années seulement. Le reste est à l'avenant et capable de satisfaire pleinement les intelligences moyennes. Mais l'anatomiste et le physiologiste se demandent encore comment ce principe si pur peut bien actionner le rectum ou se livrer aux douceurs de la chylfication.
      Entre ces deux extrêmes, la philosophie dite spiritualiste, à l'usage des bacheliers et des élèves de l'Ecole normale... fait de l'histoire et de la critique. C'est ce qu'il y a de plus sage.
      Or l'occultisme entend apporter une série d'hypothèses susceptibles d'expliquer rationnellement la constitution de l'homme aussi bien au physiologiste qu'au philosophe (45).

      L'existence, non pas comme entité métaphysique, mais bien à titre de réalité physiologique d'un principe d’action intermédiaire entre les organes physiques et les facultés intellectuelles, permet de résoudre simplement la plus grande partie des problèmes posés. Le matérialiste a parfaitement raison dans ses affirmations, mais il s'arrête à l'étude du corps physique ; le spiritualiste est aussi dans le vrai, mais il n'étudie que le pôle opposé de la balance : l'Esprit conscient. L'occultiste cherche, non pas à détruire, mais à unifier les efforts de la Philosophie et ceux de la Science (46).
      Le But de la vie, dit-il, c'est de fabriquer soi-même sa destinée future, car l’homme est libre dans le cercle de fatalité qui l'entraîne, comme le passager du steamer est libre dans sa cabine.
      Tout ce qui existe a droit à notre respect : le Corps physique autant que l'Esprit. Le Mysticisme est une perte de l'équilibre moral, aussi grande que le Sensualisme. La sanction de nos actes, c'est nous-mêmes qui la créons, c'est nous-mêmes qui supportons les erreurs de nos mauvaises actions soit dans cette vie, sur nos biens matériels, soit dans une existence future lorsque nous nous réincarnerons.

      La doctrine de la réincarnation soit sur cette Terre soit dans un autre lieu de l'Espace, donnée comme sanction morale de nos actions et comme origine de notre situation dans la société, a toujours été enseignée par l'Occultisme (47).

      Chacun des principes constituant l'homme vient d'un plan d'action différent. Le corps physique vient du monde physique et y retourne. Le corps astral vient du plan astral. L'Etre psychique est une résultante de la combinaison du corps astral avec l'Esprit ; c'est l'étincelle du MOI actuel qui ne sera plus le MOI de la prochaine existence (48).

      A la mort, l'homme change d'état et non de lieu. Il réalise l'idéal qu'il s'est forgé dans sa dernière existence et cet idéal subsiste d'autant plus longtemps qu' il a été conçu avec plus d'intensité.
      Puis l’entité spirituelle se réincarne et poursuit ainsi son évolution individuelle, monte et descend dans l'échelle sociale, mais progresse malgré elle ; car le système entier évolue vers la Réintégration finale. Le Progrès existe pour la généralité s'il semble ne pas exister pour l'individu (49).

Mais l'évolution, pour être réelle, doit être collective. Les collectivités ont les mêmes lois d'existence, de maladie et de mort que les individus ; l'homme est à l'humanité ce qu'une cellule du corps humain est à l'Etre tout entier. Il existe donc une science du social, une anatomie et une physiologie de la Nature ignorées de nos politiciens contemporains et à la réédification desquelles travaillent un grand nombre d’occultistes. (Citons surtout à ce point de vue les travaux de F.-Ch. Barlet et de Julien Lejay).
La société est un être complet, ayant ses organes : économiques ou abdominaux, juridiques ou thoraciques et enseignants ou céphaliques.
      La Science de la société, de son évolution et de sa transformation normale ou pathologique, c'est là la véritable clef de l'Histoire, qui est à refaire pour celui qui saura appliquer à cette branche du savoir humain les enseignements de l'occultisme.

      La Tradition historique concernant les anciennes civilisations de la Lémurie et de l'Atlantide, ainsi que la Loi d'évolution des races générées chacune et à époques fixes par un continent particulier, puis anéanties également à époques fixes par un cataclysme cosmique, cette tradition est à peine soupçonnée dans ses conséquences par les contemporains (50).

      Tri-Unité de l'Homme. Identité des lois physiologiques et psychologiques de l'individuel et du collectif. Sanction morale donnée par la Réincarnation. Progrès général et liberté de monter ou de déchoir dans le cercle de la fatalité, pour l’Individu. L'homme facteur personnel de sa chance et de sa malchance, sans avoir à subir après la mort d'autre jugement que celui de l'idéal que sa conscience a manifesté. Tels sont, résumés, les points principaux mis à jour par la Science Occulte concernant l'homme. Ajoutons I'existence des êtres androgynes formés sur le plan divin par la fusion des âmes sœurs, la théorie des images astrales, des élémentaires et de l'évocation, et nous aurons montré comment l'occultisme explique les phénomènes qui déroutent tant nos savants contemporains, presque tous imbus des principes matérialistes.

      Extension de l'anatomie et de la physiologie par la création de l'anatomie philosophique et de la physiologie synthétique, création presque entière de la psychologie par l'étude des facultés normales et transcendantes de l'être psychique et de l'esprit conscient ; réédification de l'histoire et création de la politique synthétique, de l'anatomie et de la physiologie sociales, telles sont les principales applications que l'étude de l'homme individuel ou collectif permet d'offrir aux occultistes de l'avenir. Et certains jeunes gens prétendent que leur activité n'a plus de débouchés !
      Après avoir parlé tant bien que mal de l'homme que dirons-nous des aspects divers sous lesquels nos contemporains envisagent la Nature ?

      Le hasard conduit tout. Des boules reliées par des hypothèses constituent l'Univers infini et le Progrès et l'Evolution et le Transformisme actionnent minéraux, végétaux et animaux, au petit bonheur de la sélection naturelle. Toute la nature avec ses forces physiques et ses affinités chimiques évolue majestueusement pour atteindre l'homme, et, quand cette évolution arrive à l'homme, celui-ci retourne au néant, et ainsi de suite à perpétuité. Voilà très hâtivement résumé l'enseignement du matérialisme.
      Faut-il parler de l'enseignement de la foi catholique ? Cet enseignement, considéré comme un dogme, étant basé sur une traduction erronée d'un livre de physique écrit par un prêtre d'Osiris surnommé Moïse, nous n'en parlerons pas : car la collection de barbarismes accumulés par les traducteurs ne mérite certes pas qu'on s'y arrête un seul instant.

      Entre les physiciens et les philosophes, nous voyons encore apparaître les occultistes. A la théorie de l'évolution du physique vers le psychique, ils ajoutent l'affirmation de l'involution du psychique vers le physique, et c'est du jeu de ces deux courants que résulte la création.
      L'unité de force et l'unité de substance, condensées elles-mêmes dans l'unité du mouvement, origine et de la force et de la substance, a toujours été enseignée par les alchimistes, détenteurs de la tradition ésotérique.

      Enfin l’existence du plan astral, facteur et conservateur du plan physique, intermédiaire entre le plan créateur et la matière, permet de résoudre une quantité de problèmes encore obscurs (51).

      Les relations étroites qui unissent le Macrocosme et le Microcosme donnent, de plus, à l'occultiste des nouvelles facilités pour la solution de ces problèmes par l'emploi de la méthode analogique.

      Etablir à côté des enseignements analytiques des contemporains sur l'astronomie, la physique, la chimie et les diverses sciences naturelles, une série d'ouvrages synthétiques où les caractères généraux de ces sciences, découverts à l'aide de l’analogie, seraient intégralement mis au jour, montrer qu'une seule et même loi dirige toutes les manifestations de la Nature, voilà encore un nouveau champ ouvert à l'activité du chercheur qui veut étendre les applications de l'occultisme.

      La question de l'existence d'un principe créateur universel, indépendant de l'action immédiate de la création grâce à l'existence du plan astral et du microcosme, soulève à notre époque des querelles purement métaphysiques. Aussi ne nous appesantirons-nous pas sur ce point, renvoyant le lecteur à ce que nous avons dit touchant l’archétype.


Les sociétés

      L’Occultisme, considéré au point de vue de son action sur l’être individuel, a pour but, avant tout, de développer dans cet être la spontanéité et d'exalter la personnalité.

      Voilà pourquoi les premières études doivent être individuelles et faites dans le recueillement et le travail. Il faut apprendre à connaître la puissance de sa volonté.

      Mais c'est là seulement le début, c'est la création par l'être d'un dynamisme qui le perdra s'il n'est pas exercé sur le monde extérieur.

      Une fois armé, il faut pouvoir sans crainte se lancer dans la mêlée ; il faut agir sur la société rebelle par l’action, par la science ou par l’art.

      C'est alors que le jeune chercheur voudra entrer en relations avec les sociétés s'occupant de près ou de loin de ces questions. Il entrera soit dans un groupe spirite, soit dans une société magnétique, soit dans un groupe d'études philosophiques.

      Aussi nous faut-il, pour terminer, dire quelques mots des diverses idées représentées et des principales écoles existant actuellement en France. Tout d'abord, quel titra prends le nouveau venu ?


Des titres et des grades

      Dans l'antiquité les grades scientifiques étant délivrés par des facultés conférant tous les titres après des épreuves initiatiques ; ces grades avaient tous un caractère sacerdotal.

      C’est ainsi que le mot d'Hermès trismégiste désignait l'Université centrale, dont toutes les facultés régionales appelées Temples étaient les branches.

      Les docteurs de chacune de ces facultés prenaient le nom de prêtres : prêtre d'Esculape docteur en médecine, prêtre d'Apollon, docteur ès arts, etc., etc. – De plus, les hauts grades scientifiques conférés dans les divers centres donnaient les titres successifs de fils de la femme (licencié), fils des Dieux (agrégé), fils de Dieu (initiateur pratique et professeur), etc., etc.

      Ces noms changeaient du reste suivant les Universités. En Egypte, le myste et l'épopte indiquaient des grades équivalent aux hauts grades des mystères de Mithra, en Perse, et l'épopte équivalait au titre de mage, qui, chez les Juifs initiés, équivalait au kabbaliste.

      A notre époque, les sociétés secrètes ont conservé certaines appellations sacerdotales. Mais, pour éviter le ridicule, ces grades sont généralement désignés par une lettre M:., ou par un chiffre 18° ::., à moins qu'ils n'appartiennent au titre de l’ordre.

      Aussi, lorsque vous verrez, à notre époque, des individus s’intituler « Mages » ou « Hiérophantes » ou « fils de Dieu », sans qu'il existe d'Assemblée patente ou occulte capable de leur délivrer de pareils titres, à l'examen, soyez persuadés que vous avez affaire à des ignorants ou à des vaniteux, si ce n'est plus.


L'Occultisme et le Spiritisme

      Nous avons déjà souvent parlé, dans le cours de notre exposé, des phénomènes dits spirites. L'existence de ces phénomènes constitue aujourd'hui un fait aussi indéniable que l'existence des phénomènes de l'hypnotisme et de la suggestion.

      Mais les savants qui se sont occupés de ces faits, comme Crookes et Lombroso, s'ils en ont certifié la réalité, ont toujours fait les plus grandes réserves concernant la théorie spirite.

      Il suffit du reste de lire un article, assez mal documenté d’ailleurs, mais exposant bien les idées de nos savants contemporains, dans la Revue Philosophique du 1er avril 1892. L'auteur est M. Paul Janet. On y verra comment les théories sont: considérées par les philosophes contemporains.

      C’est après avoir reconnu l'insuffisance de la théorie spirite au point de vue des exigences de la science contemporaine que nous avons été amenés à exposer les idées de l'occultisme touchant les mêmes faits.

      L'occultisme ne nie pas, n'a jamais nié la possibilité de communiquer avec les êtres défunts ; mais il restreint considérablement le nombre des communications réelles. La plupart du temps, en effet, il s'agit de faits d'auto-suggestion ou d’hypnotisme transcendant, faits dans lesquels les forces des médiums et des assistants interviennent seules.

      Mais l'occultisme fournit de ces faits une théorie compliquée, abstraite, par quelques points, pour certaines intelligences, susceptible de satisfaire un esprit rigoureux, mais trop peu simple pour beaucoup de personnes.

      Voilà pourquoi nous conseillons vivement à tous nos lecteurs encore peu familiarisés avec ces questions, d'étudier d'abord la théorie spirite et de pratiquer le spiritisme au moyen de tous les médiums dont ils pourront disposer.

      Et si même le spiritisme leur semble être l'expression totale de la vérité, si cette doctrine essentiellement consolatrice suffit à leurs aspirations, qu'ils se gardent bien de chercher autre chose.

      Le spiritisme enseigne, en effet, la constitution ternaire de l’être humain, l'état de l'Esprit dans le plan astral est bien décrit par la doctrine de l'erraticité, la loi de la réincarnation avec toutes ses conséquences sociales est bien exposée, et un membre de l'ancienne université hermétique d'Egypte reconnaîtrait dans cette doctrine simple et consolante les préliminaires de toute initiation.

      Le philosophe contemporain chercherait vainement, il est vrai dans le spiritisme, une théodicée, une cosmogonie ou encore une métaphysique originale ; mais le spiritisme affecte un amour si intense pour l'expérimentation et un tel mépris pour toute doctrine métaphysique, fût-elle scientifique, que le philosophe n'a rien à dire.

      Aussi, répétons-le encore, commencez toujours par le spiritisme, et, si cette doctrine répond pleinement à vos aspirations, restez en là. Nous ne sommes pas des sectaires prétendant à la possession exclusive de la vérité, nous sommes des chercheurs indépendants, et toute conviction sincère mérite notre respect.

      Si toutefois l'action constante des « Esprits » dans la production de ces phénomènes ne vous semble pas si évidente qu'on veut bien le dire ; si vous remarquez des analogies étroites entre les communications obtenues et l'intellectualité du médium, si vos études conduites d'après les principes du positivisme, vous portent à étudier les rapports de I'hypnotisme et des faits spirites que vous pourrez constater, alors abordez l'occultisme, rendez-vous compte des théories qu'il met en avant par l’explication de ces faits encore étranges.

      L'étude et l’explication des phénomènes de l'astral ne constituent qu'une infime portion du domaine de l'occultisme ; nous l'avons vu. Aussi n'avons-nous parlé de ces faits que pour montrer que, si beaucoup de ceux qui travaillent actuellement à l'application de l'occultisme à nos connaissances contemporaines ont commencé par étudier pratiquement le spiritisme, c'est qu'en effet c'est là la voie que nous conseillons vivement à tous les commençants de suivre.

      Un occultiste qui ne connaîtrait pas la théorie spirite et les phénomènes spirites serait certes une exception parmi nous. Ce n'est qu'en commençant par là qu'on peut se rendre compte ultérieurement des complications et des difficultés apparentes que présente l'occultisme aux débutants.

      On a voulu faire des occultistes les adversaires des spirites. Pourquoi ? L'occultisme est bien plus abstrait, bien plus compliqué dans ses explications que le spiritisme. Aussi sommes-nous persuadés qu'il suffit de s'entendre et que le temps se chargera de mettre tout le monde d'accord.


La « Société Thésophique »

      Si nous conseillons vivement à nos lecteurs de commencer sans crainte leurs études par les phénomènes et les théories spirites, c'est qu'il se trouveront là en présence de chercheurs dont la sincérité ne peut généralement pas être mise en doute.

      Par contre, nous leur conseillons la plus grande prudence si jamais il viennent à être mis en rapport de près ou de loin avec la Société dont le nom figure ci-dessus. Qu'il leur suffise de savoir que tous les écrivains français se sont retirés subitement de cette Société, et que nous-même nous avons dû demander par deux fois notre expulsion d'un tel milieu. Nous ne voulons pas en dire plus.

      Mais, si quelque lecteur désire s'occuper d'orientalisme et spécialement de l'occultisme en Orient, qu'il se rende au Musée Guimet s'il est à Paris et qu'il se mette en relations avec la direction. Sinon, qu'il se procure les publications, en langue anglaise et faite par l'Etat concernant le Bouddhisme et les religions et philosophies de l'Inde.

      Tout cela ne lui coûtera rien ou, tout au moins, lui coûtera très peu de chose, et il apprendra ainsi sérieusement la question. Ensuite, s'il veut s'amuser, qu'il étudie les enseignements dits « ésotériques » de la Société Théosophique, et nous sommes persuadé qu'il sera le premier à nous remercier du conseil que nous lui avons donné tout d'abord.


Le Groupe Indépendant d'Etudes Esotériques

      Il y a bientôt trois ans (novembre 1889), était fondé le Groupe indépendant d'Etudes ésotériques. Le but était le suivant :

            L’étude impartiale, en dehors de toute académie et de tout cléricalisme, des données scientifiques, artistiques et sociales, cachées au fond de tous les symbolismes, de tous les cultes et de toutes les traditions.

            L'étude scientifique, par l'expérimentation et l'observation, des forces encore inconnues de la nature et de l'homme (phénomènes spirites, hypnotiques, magiques et théurgiques).

            Le groupement de tous les éléments épars en vue de la lutte contre les doctrines désespérantes du matérialisme et de l'athéisme.

      Aucun droit d'entrée aucune cotisation ne sont demandés aux membres. Les abonnés d'une des revues publiées par le Groupe font de droit partie des cercles d'études, sur leur demande.

      A l'heure actuelle (1892), le Groupe, fondé à l'origine dans un petit bureau possède à Paris, 29, rue de Trévise une salle de conférences et une salle de lecture annexées à une librairie, la Librairie du Merveilleux, spécialement consacrée à la vente et à l’édition des ouvrages spiritualistes. De plus, le Groupe compte tant à Paris qu'en Province et à l'Etranger, 96 Groupes d'expérimentation, Branches et Correspondants. C'est la seule Société spiritualiste qui, en France, ait pu constituer un tel groupement régulièrement établi.

      Les travaux se poursuivent à Paris dans des commissions (Groupes d'études fermés) s'occupant chacune d'une question spéciale.

      Les rapports sont publiés dans le Voile d'Isis organe hebdomadaire du Groupe.

      En plus de ce Voile d'Isis (Rédacteur en chef : Julien Lejay, secrétaire de la rédaction, L. Mauchel) le Groupe possède l'Initiation, revue mensuelle dirigée par Papus, Psyché revue mensuelle d'Art et de littérature (Rédacteur en chef, Emile Michelet, secrétaire de la rédaction Augustin Chaboseau), The light of Paris, hebdomadaire (directrice Mlle A. de Wolska).

      Enfin plusieurs Sociétés d'études philosophiques ont fait adhésion au Groupe ; mais en conservant chacune son entière autonomie et toute son indépendance : citons spécialement : La Société de Psychologie scientifique de Münich, La Fraternité occulte l'H. B. of L, l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, présidé par Stanislas de Guaita, le Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste, Bibliothèque Internationale des œuvres des Femmes, etc., etc.

      Tel est l'état actuel de cette Société que nous recommandons à nos lecteurs. Les personnes qui désireraient de plus amples renseignements nous trouveront tous les mercredis de 5h à 7h, 29, rue de Trévise, ou peuvent nous écrire à cette adresse.



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(45)  But de la vie. – L'on doit s'occuper de ses intérêts et exercer une profession honnête non pour amasser des richesses mais pour se procurer les choses nécessaires à la vie.
      On doit se procurer les choses nécessaires à la vie et même l'aisance, si l’on peut, non en vue des jouissances qu'elle procure mais pour écarter de soi les soucis et la douleur, pour conserver un esprit libre dans un corps sain.
      Enfin, il faut employer ce double avantage : la liberté de l'esprit et la santé du corps, à développer son intelligence et à la conduire, par le chemin de la science, à la connaissance Dieu.  (Maimonide - XIIème siècle)

(46)  Acquérir la Vérité par ses facultés intellectuelles, la Vertu par ses facultés animiques, la Pureté par ses facultés instinctives. (Fabre d’Olivet - 1820)

(47)  Sur cette terre, les âmes passent dans plusieurs corps ; mais une fois qu'elles ont atteint un corps humain, elles ne descendent plus dans celui des animaux. (Porphyre - IIIème siècle)

(48)  L'âme de l’homme, venant immédiatement de Dieu, se joint par des moyens convenables au corps matériel ; et à cet effet premièrement à sa descente même et aux premières approches elle se trouve revêtue d'un petit corps d'air, qu'on appelle le véhicule éthéré de l'âme, d'autres le nomment le chariot de l'âme.
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      Lorsqu'elle joint son chariot à la chaleur, elle se joint à l'esprit provenant du cœur, et, par cet esprit, elle se plonge dans les humeurs, elle se prend aux membres et s'approche de tout également du plus près qu’elle peut. (Agrippa - XVIème siècle)

(49)  Ce n'est pas notre âme qui souffre et qui meurt, c'est le personnage. (Plotin – IIIème siècle)

(50)  Une constatation curieuse peut être faite à propos du Progrès et des inventions humaines. L'homme, dans ses inventions, reproduit, plus ou moins exactement sa propre constitution. Après avoir inventé les machines mues par des ressorts ou des leviers, il en est arrivé à inventer les machines à vapeur, dans lesquelles la multiplicité des tubes rappelle la poitrine de l'homme et les vaisseaux dans lesquels circule le sang. Actuellement les machines électriques, rappelant par leurs innombrables fils la constitution du système nerveux sont à l'ordre du jour. La machine idéale serait donc celle qui représenterait le mieux l'homme tout entier en offrant un mélange de ressorts (abdomen), de tubes (thorax) et de fils conducteurs (tête).

(51)  Il n'y a point de membre dans l'homme qui ne corresponde à un élément, une planète, une intelligence, une mesure, une raison dans l'archétype. (Paracelse - XVIème siècle)




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