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Le Messager céleste de la Paix universelle

Jeanne Leade
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Colombe


LES SIGNES D'UN PHILADELPHE PARFAIT
TEL QUE LES A DÉCRITS LE BIENHEUREUX APÔTRE PAUL


I - Un Philadelphe est longanime

      On peut dire que la première victoire d'un héros de la foi philadelphique consiste dans la répression et la domination des mouvements irascibles de l'âme, c'est-à-dire dans l'apaisement de ce lion rugissant qui arrête les voyageurs qui se dirigent vers la ville de l'amour fraternel, comme pour les dévorer. Le courageux héros, le Christ, est le plus zélé de ses disciples, ont été mordus par lui, et ils eurent de la peine à sauver leur vie. Comme le vrai Philadelphe a cet exemple devant les yeux, il se garde avec soin de cette bête sauvage et furibonde. Il s'efforce d'imiter la douceur et la patience divine envers les malfaiteurs. Il s'applique à gagner par l'amour ses adversaires, et à vaincre par des services et des présents comme Jacob avec son frère Esaü. Il ne souhaite pas que le feu du ciel tombe sur eux, mais que les charbons ardents de l'amour s'accumulent sur leur tête. Quant aux hérétiques, à ceux qui ne sont pas de son opinion, ou qui ne se plaisent point dans sa société, il ne les méprise ni ne les persécute par l'épée ou le bûcher ; mais il laisse croître l'ivraie avec le bon grain jusqu'au jour de la moisson, où toute œuvre sera purifiée par le feu.


II - Un Philadelphe est aimable

      Comme la politesse et l'amabilité sont des vertus morales, elles seront en lui une grâce chrétienne. Il ne paraîtra donc ni sévère ni revêche. Sa religion ne le rend pas acerbe, ni rude ou bourru envers les autres, mais plutôt bon, aimable et prêt, dès que la moindre occasion s'en présente, à rendre un service agréable et gratuit ; et bien que, selon l'exemple de son Maître, loué soit-Il ! qu'il recherche grandement la solitude et l'isolement, il ne se fait remarquer, en paraissant au milieu des autres hommes, par aucune singularité, mais il se comporte sans contrainte, selon leurs manières d'être autant qu'il peut le faire innocemment. De sorte que le vrai Philadlphe est l'homme le plus sympathique et le plus serviable du monde ; non seulement d'un commerce honnête mais encore attrayant, et aussi aisé dans les plus hautes sociétés que le mondain. Et il y a autant de différence entre leurs manières qu'entre celles du chambellan qui reçoit un ambassadeur étranger, et celles de deux frères tendrement unis. En résumé, personne mieux qu'un Philadelphe ne comprend les vraies réjouissances de l'état de communauté, et la joie constante d'une amitié virile, qui s'étend jusqu'aux facultés extérieures de sa sphère.


III - Un Philadelphe n'est ni jaloux ni envieux

      Après qu'il a vaincu les lions et les ours, il lui reste à écraser la tête du serpent rusé de la jalousie, qui a su se glisser jusque dans le Paradis. Et il est plus facile de dompter et de ramener à une douce harmonie la colère furieuse et les qualités rudes d'une âme non ordonnée que de déraciner cette perversité plus occulte et toujours aux aguets, qui a subsisté en plusieurs fidèles éminents dont elle épuise les esprits vitaux et les forces religieuses. Mais le vrai Philadelphe est celui qui est parfaitement satisfait de l'état où il se trouve par la sagesse, la justice et la bonté de Dieu. Il ne pense pas aux avantages et aux immunités dont un autre peut jouir ; mais il s'en réjouit volontiers, et lui souhaite un accroissement de grâce et de bénédictions. Car il est assuré que le seigneur dont il est le fidèle ne manquera pas de le récompenser, s'il le sert ; c'est pourquoi il ne s'inquiète pas des grandeurs, des honneurs et des richesses que le monde peut donner, et il n'envie pas ceux qui les possèdent ; il se soucie encore moins des grâces que son Seigneur envoie à d'autres frères. Il n'aura pas l'outrecuidance de vouloir obliger la Haute Majesté divine à agir de telle façon ou telle façon, à n'accorder ses faveurs qu'aux fidèles de tel ou tel cercle dont les opinions lui seront agréables. Non, il ne pense pas agir ainsi : il préfère les autres à lui-même, et se considère personnellement comme indigne des moindres dons que le Saint-Esprit lui envoie, car


IV - Un Philadelphe n'est pas vaniteux

      Il n'acceptera aucun honneur pour lui-même ; mais il les rapportera tous à la Haute Majesté qu'il sert, à cette unique Source de gloire, origine de tout ce qui est honorable. Il est net de toute gloriole et toute enflure : et parce qu'il est peu estimable à ses propres yeux, il n'est pas irréfléchi ou précipité dans ses projets, mais il a coutume d'attendre en tout l'appel et l'ordre de son Maître, de peur de l'offenser au lieu de l'honorer. Et cela lui apprend aussi à peser toutes ses paroles dans la balance sacro-saint, et à ne pas parler de Dieu inconsidérément.


V - Un Philadelphe ne s'enorgueillit pas

      Car, puisqu'il fuit toute vanité et toute inconvenance, cela est un signe certain qu'il y a quelque chose en lui, et qu'il n'est pas comme une outre gonflée de vent. Les louanges ne l'élèvent pas, non plus que la contradiction et le mépris ne l'affligent. Il est tout concentré et non pas, comme un ebulle de savon, gonflé des splendeurs et des vanités du monde ou même de quelques dons spirituels. Mais plus il en reçoit de naturels et de surnaturels, plus il se fait paisible, humble, patient, détaché et abandonné à la volonté divine.


VI - Un Philadelphe ne fait rien d'inconvenant

      Il prend garde de ne rien faire qui puisse lui rapporter du mal ; mais il observe scrupuleusement l'éternelle loi de l'ordre. Cette loi est la règle de toutes les vertus : il ne s'occupe donc pas beaucoup des petitesses cérémonielles, quoique ce précepte soit écrit dans son cœur, à savoir que toutes ses œuvres doivent être régulières, ordonnées et convenables. On remarquera donc dans toutes ses actions une certaine convenance, qui ne réside pas dans l'apparence extérieure, mais qui est essentielle, qui n'est pas artificielle et forcée, mais naturelle ; qui n'est pas changeante, mais continue ; car elle vient d'une racine qui ne passe point. C'est une beauté inexprimable lorsqu'elle se manifeste aux enfants des hommes et aux enfants de Dieu ; et la beauté suprême et infinie transparaît en elle d'une façon incompréhensible. Et il appelle cela la réflexion de la splendide lumière de Dieu sur son âme.


VII - Un Philadelphe ne recherche pas son Moi

      Il n'y a rien de plus contraire à la belle loi de l'Ordre qu'un esprit borné, qui ne cherche que soi-même, et non ce qui se rapporte à l'universalité. C'est pourquoi le vrai Philadelphe est l'homme le plus dévoué au bien-être général que l'on puisse décrire. Il ne recherche pas son intérêt personnel, mais le foule aux pieds avec le plus grand mépris. Et à cette fin, il saisit toutes les occasions d'exercer, pour le bien général, les facultés bonnes et bienfaisantes, à l'exemple de son divin Seigneur et Maître qui s'efforçait à faire le bien de toutes manières.


VIII - Un Philadelphe ne s'irrite pas facilement

      Un homme, dont l'esprit est tendu vers le bien public, qui s'applique à être bienfaisant et qui s'efforce de servir les intérêts de son grand maître, doit s'attendre à essuyer beaucoup de railleries et d'outrages, beaucoup de méprises et de provocations de la part des hommes ingrats et irréfléchis. Mais un vrai Philadelphe ne se laissera pas le moins du monde émouvoir et aigrir pour cela. Car celui qui mène une vie si au-dessus de la critique du monde n'a besoin que de l'approbation de Dieu, de ses saints Anges, et des hommes grands et bons qui ont vécu sur la terre et qui ont été les bienfaiteurs des hommes. Et parce qu'il tient ses regards constamment levés vers eux, il estime peu les médisances du temps actuel, mais demeure fermement résolu à tout surmonter pour les servir, eux et leur postérité. Il ne se laissera pas ébranler dans ses bonnes et nobles intentions, quelque clameur qui s'élève contre lui ; il laissera même mille fois plus volontiers salir son nom et son bonheur temporel en cette vie plutôt que d'abandonner ce qu'il sait et reconnaît être agréable à Dieu et utile à son prochain. Bref, il est, par la grâce du Christ, tellement maître de lui que, tous les hommes l'attaqueraient-ils, ils ne pourraient arriver à lui faire éprouver quelque aigreur.


IX - Un Philadelphe n'a pas de répit

      La sincérité est le caractère le plus distinctif d'un Philadelphe, par quoi il peut être reconnu clairement au milieu des partis, des sectes et des diverses religions externes. Il prend toujours et en tout le bon côté ; et lorsque deux opinions contraires peuvent être données sur un objet quelconque, il se rappelle le bon conseil de cet homme sage qui recommandait à son disciple de ne pas prendre l'amphore par l'anse de droite. Ainsi, quand le Philadelphe véritable considère comment toutes choses ont deux aspects, et comment chaque personne peut être un héros ou un monstre, il s'abstiendra de donner son suffrage avant d'avoir acquis une pleine certitude ; et il penchera toujours préférablement vers l'avis le plus bénin. Car


X - Un Philadelphe ne se réjouit pas de l'injustice

      Il ne se pose comme juge des fautes d'autrui, encore moi cherche-t-il à censurer les faiblesses et les erreurs de quelqu'un pour faire preuve de grande sagesse. C'est un vice général dans le monde que de s'amuser à discourir sur la folie et la friponnerie des autres (ce qui fait d'ordinaire le sujet de neuf sur dix des conversations) ; et les censurer est la méthode la plus facile pour se faire une réputation d'homme raisonnable et honnête. Le vrai esprit philadelphique agit tout autrement. Il ne s'occupe pas du bourdonnement importun et inintelligent d'une mouche, encore moins des grimaces risibles d'un singe ; il ne s'amuse pas au récit des manœuvres politiques d'un renard madré, des hypocrisies d'un crocodile, des voracités et des cruautés d'un loup ; il n'examine pas avec intérêt une ordure puante. L'esprit phidadelphique est beaucoup trop noble pour de telles occupations ; et, comme il vit au-dessus de ce monde, il converse plutôt avec les bienheureux habitants des régions supérieures, qui ne connaissent pas l'envie, que l'injustice n'intéresse pas, non plus que les fautes et les péchés de quelques-uns de leurs compagnons ; mais ils se réjouissent de la vérité et de la conformité des choses d'en bas avec celle d'en haut, leurs modèles célestes. Comme donc, il est instruit par eux ;


XI - Un vrai Philadelphe se réjouit de la vérité

      La calomnie est la nature même du Diable, qui ne se réjouit jamais tant que lorsqu'il a trouvé des échos à ses accusations ; et la vertu opposée à ceci est un rayon de la Nature divine qui est répandu sur les saints anges et les âmes bienheureuses. Par là, le vrai Philadelphe est rapproché de la Divinité, et il ne se réjouit que dans la vérité, ou dans la réflexion de sa lumière immaculée. C'est pourquoi le Philadelphe ne se réjouit pas seul, mais avec la plus haute société, avec la sainte majesté de Dieu, avec toute la cour céleste, avec tous les hommes pieux de la terre, et particulièrement avec l'innocence opprimée et calomniée, qui sera sauvée par la vérité.

 
XII - Un Philadelphe tient toutes choses secrètes

      Comme son grand soin est de ne rien faire contre la vérité, il se trouve obligé (parce que le monde ne souffre guère ceci) de se réjouir en lui-même avec cette secrète compagnie des bienheureux. C'est pourquoi un vrai Philadelphe porte et conserve dans son cœur tout ce qui ne peut être confié qu'aux sages ; selon le commandement exprès du Christ et sa propre expérience, d'après sa sainte Mère, les Apôtres, les Prophètes, les Nabis. Ce don de secret et de sainte discrétion lui sera fort nécessaire, s'il se trouve dans de grands travaux pour la gloire de Dieu. Car, si les secrets des rois et des princes doivent être gardés, le vrai Philadelphe estime beaucoup plus sacrés et plus occultes les secrets de celui par qui les rois sont gouvernés. Et ses secrets sont en ceux qui le craignent (11). Mais cette taciturnité ne doit pas l'empêcher de répandre et de publier, avec le courage du lion, tout ce qui lui a été ordonné de faire connaître : afin d'être le pilier qui soutient et porte tout l'édifice.
 
XIII - Un Philadelphe croit tout

      Il croit que Dieu accomplit fidèlement et véritablement toutes ses promesses jusqu'à la plus petite ; qu'Il est tout prêt actuellement à assister et à secourir ceux qui croient en Lui, comme Il a aidé les anciens combattants et les grands héros de la foi qui ont été comme une nuée de témoins (12) et sur les traces desquels nous devons marcher. Du côté des hommes, un vrai Philadelphe croira également tout ce qui présentera quelque fondement, soit apologie, soit réquisitoire.


XIV - Un Philadelphe espère tout

      Dans l'ordre divin, il espère une manifestation ordinaire et extraordinaire du Très-Haut. Les fondements de cette espérance jetés sur un roc ; et la gloire de cette apparition ne s'accroît pas sans que l'espérance s'y adapte immédiatement. Mais dans l'ordre humain, lorsque le mal est trop évident pour que le Philadelphe puisse croire la chose bonne malgré cela, il n'en doute pas absolument, mais il espère car le pécheur le plus endurci et le plus satanique peut à la fin changer et devenir un saint magnifique, parce qu'il est beaucoup pardonné à celui qui aime beaucoup.


XV - Un Philadelphe souffre et supporte tout

      Cette foi et cette espérance héroïques vouent le Philadelphe entièrement à la cause de son Seigneur et Maître, et lui font tout supporter. Car, puisqu'il attend sa venue imminente, il ne faiblit point, mais garde la parole de la patience et se rappelle de tenir toujours fermement ce qu'il a, pour que sa couronne ne lui échappe point.


XVI - Un vrai Philadelphe ne tombe et ne s'arrête jamais

      Mais, quand tout les autres nous seront brûlés, celui-ci restera. Le nom d'un Philadelphe demeure éternellement ; il durera autant que le Soleil, et toutes les nations l'appelleront le béni du Seigneur.

      Tels sont les signes qui furent donnés à un certain pèlerin de la ville céleste de Philadelphie, par un ange puissant qui en descendait ; cet ange lui ôta son cœur, et il mit à la place un charbon enflammé qui, depuis, se consume d'ardent désir pour le bien de tous ses frères, les hommes.

Jeanne LEADE

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 (11)  Psaumes XXV, v. 14.  [Retour au texte]
 (12)  Hébr., XII, v. 1  [Retour au texte]




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