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Déchirures dans le voile du temps

Charles Webster Leadbeater
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AVANT-PROPOS

Note préalable sur la réincarnation

      Il y a de nombreuses classes différentes parmi les hommes, et les dispositions qui sont prises par la nature naturante, en vue de la réincarnation de ces classes, varient grandement ; elles varient parce que le but unique, le suprême but à atteindre, est le progrès de leur évolution, et, comme ces classes diffèrent grandement entre elles, il leur faut un traitement différent. Sir Edwin Arnold a dit dans la Lumière d'Asie :

      Celui qui a peiné comme esclave, peut revenir comme prince,
            Pour sa douce sagesse et la récompense qu'il a méritée.
      Celui qui a gouverné comme Roi, peut errer en haillons sur la terre,
            A cause de tout ce qu'il a fait et défait.


      Bien que l'on rencontre incontestablement des exemples de changements de situation aussi profonds que ceux signalés par le poète, ces cas sont comparativement rares et il ne faut pas les considérer comme représentant le cours normal d'une succession de vies. Dans la majeure partie des cas, une personne née dans les classes cultivées se retrouvera très probablement dans une position similaire durant son existence suivante. Il y a deux raisons pour cela. D'abord, cette personne est du nombre des Egos auxquels ce milieu peut être profitable, sans quoi elle n'y serait pas placée ; ensuite, le genre de Karma auquel elle donne naissance, dans cette position, est beaucoup trop compliqué pour être mis en action dans les milieux inférieurs ou par de véritables sauvages. Aussi les Egos de la classe supérieure naissent-ils généralement dans des milieux cultivés, bien que nous rencontrions de temps en temps de remarquables exceptions.

      Il y a plusieurs types parmi ces Egos de la classe supérieure : un Ego du type avec lequel nos recherches nous ont le plus familiarisé passe habituellement par les diverses sous-races en suivant leur ordre régulier et naît une fois dans chaque, après un intervalle de douze cents ans entre les naissances successives. Chaque sous-race semble être spécialement appropriée au développement de ces qualités et être destinée à enseigner certaines leçons ; l'Ego les traverse chacune à son tour, afin que les angles de son caractères s'arrondissent et qu'il atteigne la perfection finale. L'Ego qui possèderait déjà la qualité que les conditions d'une certaine sous-race seraient destinées à évoquer pourrait sauter complètement cette sous-race et s'incarner dans la suivante, tandis que l'Ego chez lequel cette qualité ferait particulièrement défaut pourrait avoir besoin de deux ou trois incarnations successives dans cette sous-race, avant d'être prêt à passer dans une autre.

      A ce propos, il est bon de mentionner ici que des recherches récentes, au sujet d'incarnations successives, ont mis en lumière des faits du plus grand intérêt ; mais il faudra pousser les recherches beaucoup plus loin et en cataloguer soigneusement les résultats avant de pouvoir se rendre compte de tout ce que ces faits impliquent. Il est d'ores et déjà évident qu'il existe un autre type d'Egos de classe supérieure, qui ne paraissent pas suivre habituellement l'ordre des sous-races, mais qui ont plutôt une tendance à revenir plusieurs fois dans la même sous-race. Ils semblent se donner pour tâche principale d'évoluer dans cette sous-race et ne font que de rares apparitions dans les autres, pour y rechercher des qualités spéciales. On a constaté que, pour ce type, l'intervalle entre les incarnations est beaucoup plus court, environ sept cents ans au lieu de douze cents. Cela ne veut nullement dire que ceux qui en font partie génèrent moins de force spirituelle, mais ils accomplissent leur tâche avec une activité bien plus grande. Leurs incarnations plus rapides et leur retour dans le sein de la même sous-race permettraient d'en conclure qu'ils occupent une situation intermédiaire entre les types de la première classe et ceux de la seconde, puisque ce sont là, dans une certaine mesure, des caractéristiques de celle dernière, mais ce ne sont manifestement pas des intermédiaires, car leur développement général est, à tous égards, égal à celui des Egos de première classe les plus avancés dont nous avons déjà étudié les existences. Ils diffèrent sous divers rapports ; le type de cerveau est un peu différent. Ils vivent peut-être moins sur le plan physique et sont plus développés sur des plans plus élevés, mais il est trop tôt pour parler de certitude et nous ne devons pas commettre l'erreur de créer des théories avant de posséder assez de faits pour leur servir de base.

      Il est évident que les Egos qui arrivent ici de la chaîne lunaire viennent par groupes, par changements complets, pourrait-on dire, tout comme les passagers qui arrivent en Amérique sur des bateaux à vapeur, séparés entre eux par de considérables intervalles de temps, et les membres de chacun de ces chargements ont des caractéristiques communes en raison desquelles ils diffèrent probablement de tous les autres chargements. On crut d'abord qu'il s'agissait de gens appartenant à des rayons différents ou à des types planétaires différents, mais il ne semble pas qu'il en soit ainsi, attendu que chaque chargement renferme des gens de presque tous les types. Tout ceci est confus jusqu'à présent, c'est la phase préliminaire ; mais nous pouvons déjà constater que cela nous découvre de très intéressants horizons et que, lorsque les investigations auront été poussées beaucoup plus loin, elles augmenteront considérablement nos connaissances, en ce qui concerne les diverses méthodes de l'évolution. En outre, puisqu'à la suite de ces années de recherches nous avons rencontré un type absolument nouveau, dont nous ne soupçonnions pas l'existence auparavant, il devient évidemment probable qu'il peut aussi exister d'autres types qui n'ont pas encore été découverts. On sait que les Juifs font exception à la règle habituelle, qu'ils constituent une race distincte des autres dont les membres ne s'incarnent que rarement hors de son sein ; il n'y aurait rien de surprenant si l'on constatait bientôt que les Chinois et les Japonais constituent une nouvelle et plus importante exception du même genre. Mais cette spéculation ne peut être confirmée qu'en recueillant encore un très grand nombre de faits.

      Les Egos qui appartiennent clairement à la classe inférieure s'incarnet un grand nombre de fois dans chaque race, parce qu'ils sont beaucoup plus lents à profiter de ses leçons. Leur développement spirituel n'étant pas très grand, ils génèrent bien moins de force et il en résulte que les intervalles qui séparent leurs incarnations sont beaucoup plus courts. Bien des Egos de la seconde classe ne demeurent qu'environ trois cents ans sans s'incarner et quelques-uns d'entre eux beaucoup moins longtemps encore. Le sauvage actuel, qu'il vive dans l'Afrique Centrale ou dans les bas-fonds de Londres, passe quelques années sur le plan astral, puis revient presque immédiatement sur la terre. Il s'en suit que la disproportion entre les gens développés et cultivés et la vaste masse des non-évolués n'est pas aussi désespérante qu'elle paraît l'être à première vue, puisque ces derniers ont toutes leurs forces numériques constamment en évidence, car ils ne passent que peu de temps sur les plans supérieurs, tandis que les premiers passent en dehors du plan physique quatre-vingt dix ou quatre-vingt-quinze pour cent de leur temps.

      Trois facteurs principaux entrent en jeu pour décider à quel endroit aura lieu la réincarnation. Tout d'abord le plus important de tous est l'influence de la Loi d'Evolution. Le LOGOS veut le progrès de l'homme ; cette Volonté exerce sur lui une pression régulière et incessante. L'action de la Loi tend toujours à placer l'homme dans les milieux les plus propices au développement des qualités qui peuvent lui faire défaut, sans tenir compte le moins du monde de ses goûts ou de ses mérites. L'homme, avec sa courte vue, considère souvent cette manière d'agirc omme désagréable et même comme contraire à ses progrès, car il souhaite naturellement un milieu dans le sein duquel il aurait l'occasion d'accomplir ce qu'il est déjà capable de bien faire, tandis que la Loi tend plutôt à le placer là où il sera obligé d'apprendre à s'acquitter de ce qu'il ne sait pas encore faire, là où il fera forcé de développer les qualités qu'il ne possède pas encore.

      Le second facteur qui entre en feu pour décider où un homme se réincarnera, cest son propre Karma,le résultat de ses actions iassées. Si rien ne l'entravait, la Loi d'Evolution lui fournirait les meilleures occasions possibles de se développer, mais ses existences passées peuvent avoir été de nature à ne pas mériter ces occasions. Il se peut donc qu'il ne soit pas possible de lui donner la meilleure place et il doit se contenter de la seconde. La précision avec laquelle toute combinaison karmique s'exprime dans le milieu mis à sa disposition, est absolument merveilleuse ; il est souvent évident qu'aucun autre milieu du monde entier ne serait aussi approprié que celui dans lequel l'homme se trouve. S'il est permis de s'exprimer ainsi sans être taxé d'irrévérence, le choix d'un emplacement pour un homme nullement développé ne constitue pas un problème pour les divinités karmiques ; s'il doit naître dans une race sauvage, il est indifférent que ce soit dans l'Afrique Centrale, dans l'Amérique du Sud ou parmi les aborigènes de l'Australie ; s'il doit voir le jour dans les bas fonds de la société, il importe peu que ce soit à Montmartre, dans le Bowerey ou dans Seven-Dials. Les rudes contacts, qui seuls sont susceptibles de l'impressionner, se rencontrent également dans tous ces endroits. Mais lorsqu'il s'agit de l'homme développé, on se trouve en présence de bien plus grandes difficultés, car il a déjà mis antérieurement en mouvement une multitude de forces subtiles de tous genres et il lui faut, en conséquence. un milieu dans lequel leurs effets puissent agir sur lui. Un emplacement quelconque, choisi parmi une centaine d'autres, serait probablement bon pour une jeune âme ; elle a tant de leçons à apprendre, que la nature de la leçon qu'elle apprend la première et l'endroit où elle l'apprend, importent peu. Mais l'âme plus âgée a besoin de soins spéciaux, et le petit coin qui lui est spécialement réservé est généralement le seul, dans le monde entier, qui soit véritablement bon pour lui. En raison de la nature même du cas, l'individu est très rarement de ce avis, parce que ce ne sont pas ses goûts, mais ses intérêts bien compris, qui ont été consultés lorsque les dispositions furent prises, mais le fait n'en est pas moins vrai.

      Le troisième facteur qui influence la réincarnation d'un homme est une autre variété de son Karma : ce sont les liens par lesquels il s'est rattaché à d'autres Egos durant des vies antérieures. Tout le bien et tout le mal de peu d'importance que nous faisons est porté au débit et au crédit d'un compte général qui est balancé d'une manière impersonnelle ; mais si nous affectons la vie d'un autre au point d'aider ou de retarder considérablement son évolution, nous créons entre lui et nous un lien personnel qui nécessite plus tard une autre rencontre, quelquefois même plusieurs autres rencontres. L'amour dépouillé d'égoïsme est une des plus puissantes forces du monde et il attire maintes fois les Egos l'un vers l'autre, ce qui modifie grandement, pour un certain temps, l'action exercée par les forces de l'Evolution et par le Karma. Non pas, certes, qu'un homme puisse jamais échapper aux conséquences de toutes ses actions ; la dette doit être inévitablement acquittée, mais l'époque et les conditions du paiement sont souvent modifiées, dans une large mesure, par l'intervention de la merveilleuse force que crée une puissante affection. On en verra de nombreux exemples dans les vies successives qui seront publiées pour que nous puissions étudier ces cas et ainsi le fonctionnement des Lois.

      Il semble évident que durant le long cours de nos existences nous nous rassemblons par groupes, ou, peut-être, apparaissons-nous dès le début par groupes, dont, en général, un Ego marquant forme le centre. Dans l'histoire des vies d'Alcyone, nous rencontrons un de ces groupes (sinon les traces de deux groupes), entourant les puissantes individualités de deux Grands Etres (1) qui ont atteint depuis les hauteurs de l'Adeptat. Au fur et à mesure que nous remontons dans les brumes d'un lointain passé, nous voyons les Egos de ce petit cercle devenir de plus en plus étroitement associés. Ceci n'implique nullement qu'en descendant le cours du temps les liens qui les unissent se soient relâchés plus tard ; au contraire, ces liens semblent être plus forts que jamais. Il y a plutôt lieu de penser que les membres de ce groupe sont récemment devenus assez forts pour se séparer momentanément sans perdre leurs points de contact, que chacun d'eux est capable de se rendre où il est nécessaire d'aller pour développer des qualités lui faisant défaut ou pour apprendre des leçons spéciales, sans avoir à craindre d'oublier pour cela ses camarades ou de voir diminuer l'amour qu'il éprouve pour eux. De sorte que, durant les derniers milliers d'années, ils se sont recontrés un peu moins souvent que jadis, chacun apprenant à agir isolément, mais, dans l'incarnation actuelle, le groupe tout entier se trouve encore une fois réuni, non pas cette fois par de simples rapports de famille, mais par le lien infiniment plus puissant d'un commun intérêt dans une œuvre commune (2) et en suivant, comme toujours les augustes Chefs auxquels ils doivent tout ce qu'ils ont et tout ce qu'ils sont, les Maîtres de Sagesse (3) qui tiennent en mains les destinées de la Race à venir. Dans leur existence actuelle, les Egos de ce petit cercle sont ceux de loyaux membres de la Société Théosophique, dans le sein de laquelle ils consacrent au service de l'humanité tous les pouvoirs qu'ils ont conquis au cours des périodes orageuses et des périodes de calme, de joie et de chagrin de leurs nombreuses existences dans le passé. A quelques-uns d'entre eux, au moins, il a été promis qu'ils ne seraient plus séparés, que toutes leurs vies futures seraient consacrées à l'œuvre qu'ils aiment tant, sous les ordres des grands Capitaines avec lesquels leurs vies sont si étroitement unies.


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      Le héros de la première série de vies qui doit être mise sous les yeux de nos lecteurs et auquel nous avons donné le nom de l'étoile Alcyone, appartient au type ou au chargement d'âmes qui se réincarne après des intervalles d'environ sept cents ans. Il ne suit pas l'ordre régulier des sous-races, mais il se consacre principalement à la première sous-race de la cinquième Race-Mère ; il commence par prendre part à plusieurs de ses migrations de l'Asie Centrale jusqu'aux plaines de l'Inde et s'incarne ensuite, lorsque c'est possible, dans cet étrange et antique pays, si beau et si mystérieux. Vingt existences, sur les trente que nous avons étudiées, ont été récues sur le sol historique des Indes ; pourtant, puisque ces existences l'ont amené jusqu'aux portes de la Voie de Sainteté, il est évident que ce culte pour une unique Patrie sacrée n'a retardé en aucune façon son développement. Qu'on étudie ses vies afin de pouvoir suivre la trace de ses pas ; que le lecteur apprenne par cette étude quelles sont les qualités qu'il faut nécessairement acquérir pour pouvoir arriver jusqu'à cette Voie, afin que lui aussi, à son tour, puisse « entrer dans le courant » comme Alcyone l'a fait, et prendre rang parmi ceux qui sont à jamais à l'abri et dont la destinée est de se vouer au service de l'humanité.


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      Il y aurait quelques mots à dire au sujet du mode d'investigation qui a été adopté pour étudier ces vies passées. La méthode ordinaire est d'utiliser les facultés du corps causal et de se borner à déchiffrer les archives. De cette façon l'on peut passer en revue toute la vie qu'il s'agit d'étudier, aussi vite ou aussi lentement qu'on le juge utile. Il est, en général, préférable de parcourir rapidement toute la vie, d'y choisir les incidents dont les conséquences sont les plus importantes, puis de revenir en arrière et de les décrire en détail. Comme les investigateurs actuels out joué eux-mêmes un rôle dans un grand nombre de ces histoires du passé, une seconde méthode de recherches était souvent à leur disposition, à savoir de se rejeter eux dans ces formes d'un lointain passé et de revivre effectivement ces vies émouvantes, de ressentir de nouveau ce qu'ils ont ressenti des milliers d'années auparavant, de considérer dès lors le monde en se plaçant aux points de vue si étrangement différents d'un Ascète Indien, d'un noble Atlantéen, ou d'un envahisseur Aryen. De cette façon les histoires revêtent pour les auteurs un caractère vivace et dramatique intense qui leur a fait souhaiter de posséder les puissantes facultés de description des grands romanciers pour pouvoir dépeindre convenablement des situations remarquables.

      Lorsque l'on discute des vies passées, on demande souvent comment il est possible, après un temps aussi long, de fixer les dates. On y est arrivé grâce à un travail acharné et à des calculs fatigants,en prenant, généralement, pour point de départ une date préalablement déterminée et, toutes les fois que c'était possible, en vérifiant les résultats obtenus, soit au moyen d'autres méthodes, soit à l'aide d'observations astronomiques. Il a pu naturellement se glisser des erreurs de calcul, mais la marge laissée à ces erreurs est très faible et rien n'a été négligé pour obtenir des résultats précis. Voilà pour les histoires ; il n'est guère possible qu'elles ne paraissent pas intéressantes ; puissent-elles aussi être en même temps profitables !

C.-W. LEADBEATER


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(1)  Ceux qui, dans ces récits, portent les noms conventionnels de Mars et Mercure. (N. D. L. D.)

(2)  La dispensation théosophique. (N. D. L. D.)

(3)  Les grands Maîtres M. et K. fondateurs invisibles et protecteurs du mouvement théosophique. (N. D. L. D.)




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